Chapitre 3 : Xaltar
L'attente commençait à devenir vraiment longue au point où j'ai commencé à me balancer sur mes pieds d'avant en arrière. Je fredonnais un air de musique dont je ne me souvenais pas des paroles mais que mes parents me chantaient enfant, je l'avais retenu. D'ailleurs en parlant de mes parents, j'aurais quand même bien aimé les connaître un peu plus longtemps, mais c'était la vie, j'étais destiné à faire partie de ce monde, du moins je l'espérais sinon tout ce que j'aurais vécu jusqu'à présent aura été inutile. Alors que j'étais toujours dans mes pensées, une main se posa sur mon épaule, me faisant sursauter et pousser un petit cri.
- Ouah, détends-toi, ce n'est que moi, dit l'elfe en riant légèrement. Xaltar va bientôt arriver, il m'a demandé de te rencontrer seul à seul, je ne pourrais donc pas rester avec toi. Mais ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. Je te rejoindrais plus tard, je vais préparer ta chambre. Car même si tu ne réagis pas à lui, il te laisse dormir ici cette nuit. Dans le cas contraire il te faut quand même une chambre. Bon courage Ethan, tout va bien se passer.
Il m'a donc abandonné là, au plein milieu d'une pièce inconnue, ne voyant rien. Oui, là j'avais peur. J'essayais de me concentrer sur le moindre petit bruit mais en fût incapable, quand j'ai senti une présence derrière moi qui me contournait pour aller se placer devant moi.
- Alors c'est toi le petit humain qui ne fait rien comme les autres... dit la personne d'une voix grave et assuré, bien plus dominante que celles que j'avais déjà entendu, ce qui m'a fait déglutir. Ethan c'est ça ?
- O-oui... dis-je d'une petite voix pas assuré du tout.
- Tu as peur ?
- O-oui...
- Pourquoi ?
Pour je ne savais quelle raison je me suis mis à lui dire mes peurs. Que je ne savais pas qui me parlait donc c'était pas rassurant, que je n'avais jamais vu un des leurs à part Syar, que j'étais sur une planète que je ne connaissais pas, que ses frères ne savaient pas quoi faire de moi, que j'avais dû souffrir pour faire le trajet jusqu'à votre planète et ne voulait pas recommencer, que j'avais peur que mon meilleur ami aille mal, qu'un médicament dégueulasse m'avait été donné alors que je n'en voulait pas et je ne voulais pas le reprendre, qu'on m'a dit que personne ne devait me voir et que j'étais différent, qu'on m'a laissé seul au plein milieu d'une pièce alors que je savais pas ce qui allait se passer et tout ça sans savoir si ma place était vraiment ici.
- En effet tu es bizarre petit humain, dit-il en ce qui semblait être un rire grave mais pas moqueur. As-tu peur de moi ? dit-il plus sérieusement.
- Comment pourrais-je avoir peur d'une personne que je ne vois pas et ne connaît pas ?
- Peut-être parce que seule ma présence t'effraie ?
- Ce n'est pas le cas, répondis-je sûr de moi, je n'avais peur.
- Bien... donc si tu as la certitude que tu réagis à mon aura, tu resteras ici sans essayer de t'enfuir ?
Je lui ai répondu par l'affirmatif. J'étais sûr, si je pouvais l'aider à aller mieux et reconstruire son royaume, alors je le ferais, ou du moins j'aiderais un peu. Xaltar ne parla plus et j'ai senti une douce sensation me parcourir avant de tomber à genoux et de prendre d'un coup son aura en pleine face, me faisant m'évanouir sous la quantité reçue.
A mon réveil un mal de tête intense se fit ressentir et j'ai gémis de douleur, n'ayant même pas le courage d'ouvrir les yeux. J'avais l'impression que quelque chose était en train de m'écraser la tête comme on le faisait avec un compacteur à ordures !
- Ethan ? C'est moi Syar. Reste bien couché et ne bouge pas, ce qui t'arrive est normal, il faut que ton corps accepte l'aura de Xaltar qui est très puissante. Il s'est rendu à l'autre bout du royaume pour pouvoir la libérer et il va revenir doucement. Ses frères peuvent la contrôler mais pas lui, il s'est retenu pour toi mais en la laissant partir doucement et te voyant réagir, il n'a pas pu se contrôler et tu l'as reçu d'un coup. Il faut que tu acceptes cette aura en toi, comme tu acceptés l'énergie de Xineas en toi lors du transfert. Normalement il aurait dû être à tes côtés mais dans son cas ce ne serait pas bénéfique pour toi.
Alors je n'avais rien compris à ce qu'il venait de me dire, la seule chose dont j'étais sûr c'était que ma tête allait finir par exploser ! Le temps continua de passer lentement, très lentement alors que j'essayais de devenir le plus calme possible et de laisser l'aura puissante traverser mon corps. Je ne faisais que dormir, me détendre, vider mon esprit, essayer d'oublier la douleur, pendant le reste de la journée. Il m'avait fait prendre trois fois le fluide imbuvable pour m'aider à tenir, mais sans soupe après. Alors que j'étais dans un léger sommeil, j'ai entendu une porte s'ouvrir et des pas approcher.
- Comment va-t-il ?
- Il est fatigué mais la douleur commence à passer, il a assez vite accepté ton aura pour que tu sois ici, il ne la combat pas autant que les autres humains. Tu le savais qu'il allait réagir avant de lui éclater ton aura la figure, n'est-ce pas ?
- Oui, tout simplement avec les questions, il disait la vérité sans savoir pourquoi. D'ailleurs il va falloir que je lui parle à son réveil. Même chez mes frères, je n'ai jamais vu d'humain comme lui. C'est parce qu'il est fait pour toi Xaltar, tu vas pouvoir te sentir mieux et recommencer à vivre. Rien qu'avec ce que tu as éprouvé en le voyant a permis à la verdure du jardin d'être de nouveau vivante, c'est une bonne chose. Allons discuter dans une autre pièce, il doit se reposer.
Le silence se fit entendre après que les deux personnes soient parties et je me suis endormi. J'ai fait un rêve, me voyant dans une tenue très légère dont je ne voyais pas clairement les détails. J'étais en présence d'une personne à qui je souriais, mais je ne voyais pas celle-ci, c'était seulement une silhouette noire. Une autre se tenait derrière moi et semblait me tenir dans ses bras. Le paysage derrière nous était magnifique, vivant et il semblait y avoir quelques personnes devant nous, Loann était accompagné d'une personne qui n'était qu'une silhouette noire. Tout le monde avait l'air heureux, je ne savais pas où nous pouvions nous trouver mais c'était agréable comme moment. Et alors que moi je faisais un rêve, une personne dans la pièce d'à côté le vivait en même temps que moi, très surpris.
A mon réveil, je me sentais bien, en forme mais avec une envie plus que pressante d'aller aux toilettes. Je me suis levé du lit dans lequel j'étais, ne prit pas soin de regarder la pièce et je suis sorti de la chambre en ouvrant porte après porte en espérant trouver les toilettes.
- Qu'est-ce que tu... commença une voix forte.
- Toilette !
- Troisième porte à ta droite, dit la même personne avec surprise.
J'ai foncé jusqu'aux toilettes et une fois arrivé j'ai enfin pu me soulager. Ça faisait bien 48h que je n'y étais pas aller et cela me fit un bien fou. Une fois mon affaire finie, je me suis correctement habillé, me lava les mains et je suis sortis. J'ai regardé à droite et à gauche mais il n'y avait plus personne. Le couloir était long, comportant une dizaine de portes. Tout un côté était rempli de fenêtres qui donnait vu sur un immense jardin. Une tapisserie, dont la couleur principale était un violet très foncé, couvrait les murs. Le sol était en bois, un tapis faisait la longueur du couloir pour que l'on puisse marcher sur une surface plus confortable, celui-ci était couleur rouge bordeaux.
J'ai avancé doucement dans le couloir pour essayer de rejoindre la chambre dans laquelle j'étais mais toutes les portes étaient fermées et je ne voulais pas tomber nez à nez sans le vouloir avec l'un des deux Métiliens.
- Ah te voilà ! s'exclama Syar en me faisant sursauter. Xaltar m'a dit que je te trouverais ici, apparemment la scène des toilettes a été assez drôle.
Oh non... c'était lui qui m'a indiqué les toilettes. Le rouge m'est monté aux joues à cause de la gêne. Je m'étais ridiculisé dès le deuxième jour... qu'est qu'il va penser de moi maintenant.
- Ne sois pas si gêné voyons, ce n'est rien, dit-il avec un sourire. Bon je vais t'aider à te préparer et tu iras rencontrer Xaltar pour de bon cette fois-ci, tu as fini par accepter son aura, et très rapidement comparé aux autres humains. Tu sais que certains prennent un an à l'accepter pleinement ? Et toi en un jour tu acceptes le dirigeant avec l'aura la plus puissante, dit-il avec fascination.
Je ne comprenais pas pourquoi être si fier pour quelque chose comme ça. Il m'a donc ramené dans la chambre où j'avais été installé, elle était lumineuse grâce aux deux fenêtres qui disposaient de rideaux blancs. Les murs étaient de couleur rouge bordeaux et le sol était recouvert de moquette blanche, ce qui était doux. Le lit était assez grand pour accueillir deux personnes et avait seulement un drap blanc en guise de literie. Une grande armoire se trouvait à gauche de celui-ci, vers où Syar s'est dirigé pour me choisir une tenue. Ensuite il est sorti de la pièce, je l'ai suivi et nous sommes allés dans la salle de bain. Enfin, le bain faisait la taille des bains publics qu'on pouvait trouver au japon par exemple.
- Je vais te laisser te laver, après tu mettras la tenue que je t'ai préparé et tu me rejoindras dans ta chambre.
J'ai acquiescé et il est sorti de la pièce. Le sol était recouvert de carrelage noir et les bords du bain était en marbre. Une douce odeur de rose était présente dans la pièce. Je me suis déshabillé et entra dans l'eau chaude tranquillement. Cela faisait beaucoup de bien. J'ai donc profité de me détendre un peu puis j'ai pris un savon et commença à me nettoyer, il sentait un mélange de fleurs, c'était très agréable.
Ensuite je me suis rincé et sortis du bain en m'enroulant dans une serviette pendant que je séchais mes longs cheveux châtain foncé. Une fois ceux-ci ne dégoulinant plus, je me suis séché le corps et mis les habits que Syar m'avait donné. Il s'agissait de la même tenue que j'avais eu dans la salle du conseil mais moins ample, elle était ajustée à ma taille. Quand je fus prêt, je suis retourné voir l'elfe dans ma chambre, qui me complimenta sur ma tenue, et qui me demanda de m'asseoir sur la chaise, face au miroir présent sur la porte de l’armoire. Je l'ai donc fait et il s'occupa de ma coiffure, la laissant libre mais correctement peignée.
- Voilà, tu es prêt à rencontrer Xaltar. Il m'a dit de ne pas te mettre la cape, par contre garde la tête baissée.
Nous sommes sortis de ma chambre, je stressais un peu par rapport à la rencontre. Syar est venu poser une main dans mon dos pour me faire avancer et descendre les escaliers en bois recouvert d'un fin tapis noir. Il m'a conduit jusqu'à ce qui me semblait être la même salle que la dernière fois et j'ai patiemment attendu. Faux, j'attendais en triturant mes mains car je stressais. J'ai senti Xaltar approcher de moi, son aura était plus forte et j'ai de nouveau senti sa présence dans mon dos puis devant moi.
- J'espère que cette fois nous allons pouvoir finir notre conversation sans que je ne sois obligé d'aller à l'autre bout de mon royaume.
- Dé-désolé... dis-je honteux.
- Ce n'est pas de ta faute, c'est moi qui aurais dû me contrôler. Bref, tu sais je n'arrive toujours pas à croire qu'un humain a réagi à moi... Tu peux me parler un peu de toi ?
- Et bien... je m'appelle Ethan Seuta, j'ai dix-huit ans et j'ai passé mon enfance dans un village du nom de Dregea. J'ai un meilleur ami qui est venu ici en même temps que moi, il est avec Xi... maître Xineas. Nous étions ensemble depuis nos trois ans. Il n'y a rien de spécial à savoir sur moi...
- Quel est ton caractère ?
- Je suis plutôt timide, calme et patient. Je prends souvent soins des autres et les aide si besoin. On me dit souvent que j'ai un caractère fort car je ne laisse pas tomber et je suis très têtu.
Nous avons continué de parler tranquillement, il me posait des questions et j'y répondais sincèrement. Nous avons parlé de mes loisirs, la lecture que j'aimais particulièrement ainsi que la danse. Nous avons parlé de ma nourriture favorite et j'ai répondu que je n'avais goûté que la soupe depuis mon arrivé ici, qui était d'ailleurs très bonne. Je lui ai parlé, un peu plus en détails, de mon village, ce que nous y faisions et comment j'avais passé mes quinze ans là-bas.
Il m'a demandé mes premières impressions sur Métila et je lui ai dit que les personnes que j'avais rencontrés jusqu'ici me paraissaient gentilles alors qu'on nous racontait qu'elles étaient des créatures horribles et dangereuses. Il m'avait alors affirmé qu'ils pouvaient être un danger pour nous mais que cela ne servait à rien d'être effrayé avec ça car jamais aucun humain n'avait souffert plus que ce qu'il ne pouvait supporter, et aucun n'était mort de la faute des Métiliens. Je ne savais pas si ça me rassurait ou pas de savoir ça...
- Ethan, j'aimerais que tu me vois. Je sais que tu te demandes pourquoi personne ne veut être avec moi alors que j'ai l'air gentil. Me voir ne te feras pas tout comprendre mais ça pourrait déjà te faire peur... veux-tu me voir ?
- Oui, dis-je d'une voix certaine.
- Alors relève la tête, mais s'il te plaît ne t'enfuis pas.
J'ai donc relevé la tête en face de moi mais tomba sur son torse donc j'ai encore levé la tête pour tomber dans son regard. Il était bien plus grand que moi !! Presque deux têtes de plus que moi ! Mais surtout, c'était son regard qui m'a captivé, ses yeux étaient violet foncé autour de sa pupille et à la place du blanc habituel le noir était présent, je les trouvais magnifiques. J'ai regardé sa peau, elle n'était pas comme la mienne, semblant beaucoup plus lisse, et d'une couleur allant du bleu nuit au noir. Ses cheveux étaient blancs avec une fine mèche bleue partant du centre de sa tête vers la droite, ils semblaient long, peut-être autant que Syar. Son visage en lui-même était sévère, dur et froid, et pouvait faire peur. Pourtant quand il m'avait parlé, il avait été gentil et attentif, sans me presser ou s'impatientant. Sa carrure aussi était impressionnante, n'ayant de tenue sur le haut du corps, j'ai pu voir à quel point il était musclé. A côté de lui je devais ressembler à un enfant. C'est vrai qu'il était vraiment impressionnant mais je n'avais pas peur, peut-être parce que j'étais fait pour lui.
- Je ne comprends pas, dis-je en le regardant dans les yeux.
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? me demanda-t-il surpris.
- Pourquoi les personnes ont peur de vous.
- Je ne te fais pas peur ? demanda-t-il encore plus surpris.
- Non, dis-je sincèrement. Je vous trouve impressionnant et me sens vraiment ridicule à côté de vous mais je n'ai pas peur. Je ne sais pas si j'aurais pensé la même chose si je vous avais vu au conseil, sans vous mentir j'aurais sans doute eu peur. Notamment car c'est une journée éprouvante et que vous ne ressemblez pas à quelqu'un d'affectueux mais à vous avoir entendu parler avec moi et semblez avoir été attentif, alors je me suis dit que je n'avais pas de raison de vous craindre.
- Syar avait raison... tu n'es pas un humain comme les autres... tout ceux que j'ai pu croiser sont terrifié rien qu'à l'idée de me rencontrer lors d'une réunion avec mes frères. S'ils me voient c'est encore pire alors tout le monde évite de me regarder. Certains Métiliens sont pareils, alors que je n'ai jamais fait de mal à qui que ce soit. Seul Syar a voulu être avec moi jusqu'à présent, il avait peur au début mais plus maintenant.
J'ai voulu toucher sa peau et posa ma main sur son bras, sa peau était chaude et lisse, c'était très agréable au toucher. A l'endroit où était ma main se trouvait comme de très petites étoiles blanches qui semblait venir à mon contact. J'ai légèrement déplacé ma main et elles l'ont suivies, ce qui me fit sourire. J'ai remarqué que le reste du corps du dirigeant était plus terne, comme si toute sa brillance se retrouvait à suivre ma main. Xaltar ne disait rien et me laissa faire, seulement quand j'ai relevé la tête son regard était surpris, me faisant enlever ma main rapidement de son corps, le faisant redevenir normal. Mais avant avoir pu dire quelque chose il prit ma main pour la reposer sur son bras.
- Ne t'inquiète pas tu peux la laisser, c'est juste que s'est nouveau pour moi. Jamais le contact d'une autre personne ne m'avait fait ça.
J'ai donc continué, son corps était très ferme, que de muscles. Personne ne voudrait se battre contre lui, peut-être était-ce une des peurs des Métiliens.
- Vous m'avez dit que votre apparence n'était pas la seule cause de la peur des personnes à votre égard. De quoi ont-ils peur ? demandais-je alors que je continuais de parcourir son bras.
- Tu n'es pas prêt pour l'entendre, je vais attendre que tu te sois familiarisé ici avant de t'en parler. Syar va te montrer ce que l'on fait ici, bien que ce ne soit rien d'extraordinaire vu l'état du royaume.
- D'accord, comment dois-je vous appeler ?
- Xaltar, et tu peux me tutoyer quand nous sommes seuls, ou avec Syar. Par contre si un de mes frères vient ici ou quand on se déplacera dans un autre royaume ça sera maître ou maître Xaltar et tu me vouvoieras. Je vais devoir te marquer comme m'appartenant Ethan, ça ne va pas être douloureux et la marque va se situer sur ta nuque. Si tu es prêt penche ta tête à droite et détends-toi, ferme les yeux si ça peut t'aider...
J'ai acquiescé bien que peu rassuré, j'avais l'impression que je serais marqué comme du bétail. J'ai fait ce qu'il m'a dit et sa main droite vint se poser sur ma nuque. Sa main était vraiment grande et aussi lisse que son bras. J'ai fermé doucement les yeux, plus pour profiter de cette douce chaleur que pour me calmer. J'ai senti son énergie venir en moi, c'était très agréable comparé à celle de son frère. J'attendais qu'il se passe quelque chose mais sa main se retira de ma nuque. J'ai ouvert les yeux pour le regarder et Xaltar a souri.
- Oui c'est déjà fini, tu vois ce n'était pas douloureux. La marque est très belle, elle représente un loup, le symbole de mon royaume. Avec elle tout le monde saura que tu fais partie de mon royaume, donc que tu me dois obéissance et ne pourront rien t'ordonner. Bien sûr mes frères sont à part mais tu auras toujours ton mot à dire si tu n'es pas d'accord avec ce qu'ils te demandent.
Donc ce n'était pas un marquage comme un bétail mais plutôt une protection contre les autres. J'appartenais à Xaltar et je n'étais pas obligé d'obéir aux autres.
- J'aimerais également que tu acceptes la marque de Syar si tu le souhaite bien sûr, ça lui permettra de pouvoir s'occuper de toi si je ne peux pas être présent, de pouvoir te soigner et d'intervenir en cas de besoin car il saura où tu te trouves. Tu ne lui devras pas obéissance comme moi, il continuera d'être le même avec toi, tu pourras le tutoyer comme tu l'as fait jusqu'à présent. Je pense que ça ne peut être que bénéfique pour toi.
- On peut avoir plusieurs marques ? Oui bien sûr, par exemple tous les humains de Xineas ont sa propre marque sur la nuque. Mais les Métiliens peuvent aussi marquer des humains, devant un dirigeant, pour qu'il leurs obéissent et qu'ils s'occupent d'eux par exemple. Mais ça peut être aussi un soignant qui leur est attribué ou bien un lien puissant entre deux personnes qui s'aiment. La marque que je t'ai mise ne pourra pas s'enlever, en revanche celle de Syar pourra être enlevée. Cela permet de savoir qui est en charge de l'humain.
- Et nous avons-nous le droit de refuser d'être marqué par un Métilien ou de demander à enlever la marque ?
- Oui bien sûr, mais il faudra donner une raison valable de ton choix. On dit souvent qu'un humain correspond à un Métilien, si celui-ci ne lui convient pas il ne pourra pas porter plus d'un an la marque de celui-ci. Donc tous les ans, tous les humains sont regroupés pour changer de propriétaire. Ça arrive parfois que l'humain rencontre le Métilien fait pour lui et souvent ils finissent en couple, la marque n'est pas enlevée.
Je comprenais un peu plus, en fait les humains n'étaient pas vraiment traités comme des esclaves, leur bien-être était important et ils étaient écoutés. Cela me soulageait de savoir ça. J'ai donc accepté de recevoir la marque de Syar. Celui-ci est arrivé peu de temps après et fit le même geste que Xaltar mais sur le côté droit de ma nuque pendant que le dirigeant posait sa main sur celle de l'elfe, comme s'il lui donnait son accord. Une légère chaleur se fit ressentir juste à l'endroit de la marque puis la main fut retirée de ma nuque. Syar était content que j'acceptais de porter sa marque, qui ressemblait à un tigre d'après ce qu'il m'a dit. Je leur appartenais à tous les deux.
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