- Bonjour Docteur ! cela va vous paraître absurde mais j’ai l'impression d'avoir un arbre qui pousse dans ma tête…

- Tiens donc ! Et quelle sorte d’arbre ?

- Un saule Marsault… Du moins c’est ce que je pense.

- Et depuis combien de temps avez-vous remarqué cette présence ?

- Oh ! Depuis quelques jours ; Tenez ! C’est arrivé lors d’un rendez-vous chez le dentiste, j’avais demandé un petit nettoyage de printemps, c’est important de le faire régulièrement, il utilisait un petit outil rotatif avec un petit aspirateur et je l’ai senti précisément lorsqu’il a touché une des racines, je ne parle pas des racines de mes dents, mais bien des racines de l’arbre, j’ai sauté sur la chaise et j’ai dû interrompre momentanément la séance, je sentais des répercussions partout dans mon cerveau, au début j’ai pensé qu’il avait dû toucher une terminaison nerveuse vraiment très sensible, mais à la deuxième fois j’ai compris que cela n’avait rien à voir.

- Et comment en êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

- C’est lorsqu’il a touché une deuxième racine, la sensation ne venait pas du même endroit, elle aboutissait sous l’oreille gauche et descendait jusque dans le cou, comme il avait terminé, je n’en ai pas fait cas, j’ai réglé ma séance et suis rentré chez moi, bien décidé à tirer cela au clair.

- Et qu’avez-vous découvert ?

- C’est difficile à décrire, voyez-vous ce n’est pas vraiment visible, c’est plutôt une curieuse sensation, je ressens maintenant toutes ses ramifications quand il croît et des fois j’ai l’impression qu’il essaye de me dire quelque chose.

- Étrange, comme c’est étrange… En effet, et si nous faisions un scanner ?

- Diable ! Pourquoi donc ?

- Et bien, ce serait passionnant de le voir.

- Je ne sais pas s’il va aimer cela… Je ne voudrais pas lui faire peur, imaginez s’il en mourrait, me v’là ben avec un arbre mort dans la tête, en plus je ne sais ce qu’il se passerait, est-ce que la souche va pourrir, va-t-elle se décomposer, va-t-il y avoir des champignons ? Rien que d’y penser j’en ai la chair de poule.

- Ne vous inquiétez, je suis sûr que c’est sans danger pour lui et cela vous permettrait de voir à quoi il ressemble, vous pourriez avoir une photo de lui, qu’en pensez-vous ?

- Je vais y réfléchir, combien vous dois-je Docteur ?

- 80 ! On se revoit… Dans quelques jours, mettons… Vendredi matin à 9 heures, cela convient-il ? Réfléchissez et on s’en reparle.

- Parfait, alors à vendredi 9 heures, au revoir Docteur.

- A bientôt Robert ! Tenez-moi au courant s’il y a des développements…