Chapitre 50 : Parents.

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Les mains glissant autour du volant de l’Audi, Dossan se retenait de sourire comme un idiot, tandis que Blear gardait un doigt sur la tempe, le bras enfoncé sur l’accoudoir, et le regard fixé sur la route.

De cette situation, il y avait deux choses à retenir :

La première était que Dossan n’avait pas en réalité un grand intérêt pour les voitures, mais assez pour apprécier le beau spécimen de luxe dont il avait maintenant les commandes. Il n’aurait jamais osé formuler une telle requête si ça n’avait pas été Blear. Il savait qu’elle accepterait.

Quant à la deuxième, l’idée de la promener depuis le siège passager pour la première fois, et peut-être même la dernière fois de sa vie, l’avait rendu cocasse. Il se permit même d’être un peu sans-gêne en ouvrant la radio pour combattre le silence qui s’était installé. Blear se retourna enfin, les bras croisés.

  • Ne change pas…

C’était déjà trop tard. Il avait mis sa station préférée. Celle qu’il écoutait toujours pour les trajets avec Kimi.

  • Tu l’as changé… dit-elle en fronçant les sourcils.
  • Il suffira de la remettre, lui sourit-il en retour en la regardant grâce au rétro avant.
  • Mais, c’est…

Elle croisa les jambes, agacée, et soupira. C’était son chauffeur qui avait réglé sa radio. Elle n’avait jamais vraiment touché à cet appareil. Blear n’avait aucune envie de lui avouer ce fait.

  • Huum, je l’adore celle-ci… s’extasia-t-il en entendant le début de la prochaine chanson.

Dossan se mit à fredonner “Hey, Soul Sister”, et fit vibrer ses cordes, du grave à l’aiguë, pour chanter ensuite de vive voix. Sans-gêne. Il se sentait bien dans cette voiture, à côté de son amour de toujours qui avait relâché ses mâchoires serrées pour l’observer à la fois avec désobligeance et admiration. Il l’énervait. Parce qu’il arrivait toujours à la faire sourire même lorsqu’elle se forçait à ne pas le faire.

Lorsqu’il se tourna légèrement, une main sur le volant seulement, ondulant doucement de droite à gauche en racontant les paroles en toute liberté, elle s’enfonça un peu plus dans le siège en cuir. Le soupir qu’elle poussa cette fois n’était pas dû à l’énervement.

Il lui sourit pleinement en la découvrant plus détendue, la taquinant de ses pommettes relevées, et des sourcils qui dansaient sous ses mèches noires. Elle se retenait, mais Dossan reconnaissait cette lueur dans ses magnifiques yeux. La même qu’il y avait d’autrefois au milieu de ses pupilles bleues tâchées par une pointe de noisette.

Blear détourna vivement le visage en sentant qu’il se réchauffait, espérant le cacher de sa chevelure marron. La note qu’il sortit pour récupérer son attention lui colla des frissons dans tout le corps. Elle abaissa sa tête pour sourire, nostalgique et encore amoureuse de sa voix. Pas seulement. Il était encore plus séduisant.

Je veux que le monde voie que tu es avec moi”.

Cette parole là enfonça un pieu dans sa poitrine. Elle était tiraillée par une douleur qui se mêlait à la balade confortable qu’il lui offrait. Blear fit rouler sa tête sur le dossier pour le regarder à nouveau. Il avait l’air plutôt heureux. Elle le retrouvait, doux et calme, apaisé, alors que son for intérieur s’animait.

Davantage lorsqu’il plongea ses yeux dans les siens. Ils lui criaient des déclarations à l’infini. Lorsque Dossan vit son expression se changer douloureusement, il baissa le son.

  • Je t’écoute ? lui souffla-t-il, ouvert à la discussion, en se concentrant sur la route pour changer de vitesse.
  • Tu es un menteur, lâcha-t-elle après un silence bien réfléchi.
  • C’est vrai, acquiesça-t-il. J’espère que tu sauras me pardonner.
  • Tu t’es infiltré dans ma vie privée, dans celle de mes enfants… Alors que tu as gardé la tienne secrète pendant des années… De quel droit… te l’aies-tu permis ? Et aujourd’hui, tu agis comme si… rien n’avait changé.
  • Il est vrai que je suis peut-être un peu trop protecteur, avoua-t-il, plus sérieux. C’est mon défaut. Et puis… C’est vrai, pour moi, certaines choses n’ont pas changé, enchaîna-t-il, déplaçant son regard de l’horizon pour le planter dans le sien.

Blear rougit, à la fois mal à l’aise et touchée. Elle regretta sa remarque et préféra changer de sujet.

  • Qu’est-ce que tu… penses de Sky ? demanda-t-elle en dégageant sa belle chevelure.
  • Hum, il est génial, sourit-il en repensant aux moments passés avec lui. Mais dis-moi plutôt ce que tu veux savoir ? la regarda-t-il tout juste.
  • Est-ce qu’il…

“Me hais ?”, elle n’osa même pas lui poser la question entièrement, persuadée de la réponse. Elle repensa à Billy. Elle avait toujours eu une bonne relation avec ce dernier et s’entendait parfaitement avec sa fille. Si bien qu’elle fut étonnée qu’elle sèche les cours. D’autant plus avec le fils de Dossan, dont elle ne connaissait rien. Un garçon adopté.

  • Il s’appelle Leroy, c’est ça… ? demanda-t-elle avec précaution.
  • Hum, en effet.
  • Pourquoi l’as-tu… pris sous ton aile ? poursuivit-elle, intéressée par la vie qu’ils menaient ensemble.
  • Kimi l’a adopté avant moi… Je ne pouvais pas faire autrement.
  • Que veux-tu dire ? s’interpella-t-elle en se relevant dans le siège.
  • Elle… l’a sorti d’un sacré pétrin et… Ce gosse à du vécu. Je me suis attaché quand elle l'a ramené de force à la maison.

Par politesse, Blear n’en demanda pas plus, mais Dossan décela très bien la curiosité et l’incompréhension qu'il y avait dans ses yeux. Elle eut l’impression d’être prise sur le fait lorsqu’il lui jeta un coup d’œil. Le visage de ce dernier se referma.

  • Je sais que tu as tes propres soucis avec tes enfants. Ici, on peut dire que les choses ont changé. Nous avons tous les deux des responsabilités de parents. C’est dur, parfois, d’y faire face tout seul.

Elle l’écouta dès lors attentivement.

  • Je n’ai jamais vraiment pu partager ça avec quelqu’un… Mais Leroy…

Blear ne l’arrêta pas, car elle souhaitait en savoir plus sur le garçon qui séchait les cours avec Lysen. Quelle personne était-il pour que Dossan l’adopte ? Quel lien les unissaient ?

  • C’est un gamin qui souffre énormément. C’est lourd à porter tout seul… Je ne sais vraiment pas ce qu’il fiche avec ta fille, je t’assure, mais je le trouve plus calme ces derniers temps. Je ne veux pas te faire peur non plus, mais… tu mérites de savoir, j’imagine ? Ne lui en veux pas trop, d’accord ?
  • Dossan, arrête, ce suspens me tue… dis-moi…
  • Ah, pouffa-t-il, c’est le mot qu’il faut, sourit-il amèrement, triste.

Comme si on transperçait son estomac d’un coup de couteau, le sang de Blear se glaça.

  • Il a tué sa petite sœur.

Dossan respira un grand coup tandis qu’elle lui montrait un visage horrifié.

  • Je ne peux pas vraiment t’en dire plus, mais… cet accident…
  • C’était un accident ? tenta-t-elle de se rassurer.
  • Bien sûr que oui. Mais ça ne change rien au fait qu’il…

Il paraissait dévasté.

  • Je crois qu’il ne s’en remettra jamais, dit-il avec émotion. Excuse-moi, je n’aurais peut-être pas dû… Ce n’est pas un monstre, la regarda-t-il avec des yeux plaintifs. C’est juste un garçon abandonné. Je ne veux pas que tu penses qu’il est dangereux. Au fond, il déborde d’amour… Il ne méritait pas tout ça, et… Je suis inquiet, parce que je ne sais pas si je suis prêt à le punir, avoua-t-il difficilement, la gorge serrée. Je suis faible, Blear. Encore beaucoup trop faible, que ce soit envers mes enfants ou…

Elle toucha son épaule du bout des doigts, émue. Ils se dévisagèrent avec complicité, perdus dans les souvenirs les liant dès lors qu’ils se parcouraient. Comment pouvaient-ils prétendre être des bons parents, alors qu'ils mentaient à leurs enfants, se raccrochant leur propre adolescence ? Ce sentiment, et cette épreuve, ils l'avaient en commun.

  • Tu peux… remettre la musique… s’il te plaît ? lui demanda-t-elle doucement.
  • Tout ce que tu veux, répondit-il aussitôt en s’exécutant.

***

Un crayon entre les dents, Kyle grignotait la gomme à son bout, les deux mains calées derrière la tête, tout en consultant son dossier de recherches concernant le diable blanc.

Cette affaire, qui lui avait apparu facile à classer, lui donnait affreusement mal au crâne. Un coup de barre l’avait pris au front, fatigué de se bouger les fesses pour une ado qui s’était déguisée.

Ce qui l’obligeait à tenir ? Il y réfléchit, les jambes croisées, remettant en place ses cheveux blonds de petit prince égocentrique à la volée. Elle avait sauvé des vies. Voilà pourquoi. Il l’avait senti. Avec cette histoire, il tenait quelque chose d’important. Fallait-il encore qu’il se débrouille pour connaître l’identité de cette personne. Kyle mordilla son pouce, jouant de son stylo avec son autre main. Les rideaux blonds autour de son visage cachèrent un instant ses yeux perçants qui cherchaient la réponse à travers la première feuille de son tas. Ceux-ci devinrent blancs lorsqu’il les repoussa dans leur orbite en entendant Steve siffloter qui parcourait un catalogue de Kimono sur le grand lit derrière.

Ce connard d’Asiatique n’avait pas arrêté de chantonner depuis le début de la matinée, sans même lui apporter son aide. Kyle se retourna pour lui balancer avec rage son crayon qu’il rattrapa sans peine. L’objet dans son poing, recouvert d’une peau de porcelaine, il lui lança un petit sourire moqueur. Il était d’une finesse touchante et d’un calme effrayant.

Le blondinet s’agaça :

  • Je te paye à quoi sérieusement ?
  • Tu ne me payes que quand je t’apporte des informations, donc actuellement, à rien.

Kyle passa sa langue sur ses dents à l’intérieur de sa bouche et s’approcha du lit à l’aide des roulettes sous sa chaise pour y déposer ses pieds. Il fit non plusieurs fois de la tête, désespéré tant par son manque d’information et par la qualité de Steve.

  • Relax, lui lança ce dernier, en enfonçant son coude dans le matelas, étendu de tout son long. Tu devrais sortir pour te changer les idées et prendre un peu de distance sur le dossier. Genre, en participant à une fiesta ? dit-il d’un ton ironique en lui lançant le magasine sur ses genoux.
  • Plutôt crever que de faire plaisir à mes parents et porter une de ces robes de nuits, répondit-il en passant une main dans sa nuque mal dégagée en regardant ailleurs d’un air renfrogné.
  • Tu serais mignon en Kimono pourtant…
  • Tu le porterais, toi ?
  • J’en ai quelques-uns dans ma garde-robe chez moi. Ça me va plutôt bien…

Il ne releva pas le regard que lui lança le journaliste, à peu près certain qu’il pensait à une blague raciste sur ses origines. Les deux garçons avaient tous les deux des parents asiatiques, le premier étant fils de mafieux du dénommé clan Kuraga, et le deuxième d’origine Sibérienne. Ceux de Steve étaient chacun les boss de leurs boîtes, son père à la tête d’une firme de costume pour homme de luxe, et sa mère directrice d’une agence publicitaire. Ils baignaient donc non seulement dans la richesse, mais également dans les coutumes bridées.

  • Je me demande si Sylvia aimerait…
  • Ah bon Dieu, je veux pas savoir, le coupa Kyle.
  • Alors que tu me racontes tes coups d’un soir ? fit Steve en amenant deux doigts sur sa langue, dégoûté par les images qui lui venaient en tête.
  • Entre ça et ton air amoureux, le choix est vite fait ! T’es nanar depuis que tu te tapes la prof, sérieux ! À moins que… non ? émit-il, un sourire perfide aux bouts des lèvres.

Steve le fixa longuement, heureux de le laisser dans le doute. Il soupira ensuite s’étendant dans les couvertures.

  • Tu n’as jamais aimé personne, je me trompe ? demanda-t-il ensuite, sur le dos.
  • Pas vraiment, non… C’est trop d’énergie, lâcha le blondinet en baillant, puis en se mettant à trier ses papiers.
  • Tu as la flemme ?
  • Grave.
  • Ça te ferait pas de mal pourtant, dit-il en fermant les yeux. Abandonne un peu cette histoire pour le moment, il faut que tu te détendes. Tu veux venir faire de la méditation dans notre temple ? plaisanta-t-il ensuite.
  • C’est ça, va te faire foutre. Mais t’as raison, faut que je me calme.

L’Asiatique ouvrit un œil lorsque son patron se leva pour remonter son pantalon trop large sur ses fesses.

  • Je vais me chercher des clopes, le prévint-il en mettant ses pompes.
  • C’est pas vraiment ce que je sous-entendais…

La porte claqua avant qu’il n’ait pu dire le fond de sa pensée. En s’allongeant, Steve attrapa à nouveau le magasine qu’il avait feuilleté précédemment. Il y jeta encore un œil.

  • Nan, sérieux… ça te ferait du bien, lâcha-t-il à haute voix, déposant le livret ouvert sur son visage pour piquer un somme. Oh, bordel, se releva-t-il d’un coup. J’ai pas assez emmerdé Alex aujourd’hui ! Putain… jura-t-il, déçu. Quel gâchis ! Tant pis, se rendormit-il aussitôt.

***

Sur le chemin du retour vers l’internat, le paquet de cigarettes dans la poche arrière, Kyle déambulait, traînant les pieds sur le pavé. Il s’ennuyait de la vie.

De quoi se détendre ? repensa-t-il aux paroles de Steve.

Il rit intérieurement à cette idée. Le blondinet vivait pour les potins et les rumeurs seulement. Il n’y avait rien d’autre pour l’animer, rien d’autre que l’envie de devenir le plus doué des journalistes pour clouer le bec à ses parents. Rancunier de la famille qui l’avait adopté et voué à un destin de mafieux, il retroussa les lèvres. Un jour, ce serait leur tour. Il dénoncerait leurs sales magouilles, mais d’abord, il devait s’occuper de sa renommée. Quoi de mieux que de devenir l’une des pires menaces au sein de Saint-Clair pour se faire reconnaître ? Kyle avait tout prévu. Chacun de ses pas vers la gloire. Quitte à devenir perfide, s’il pouvait subvenir à ses propres besoins, sans l’aide de ses tuteurs, alors il ne regrettait pas d’en payer le prix. Il s’en foutait qu’on le haïsse.

Tandis qu’il s’apprêtait à consumer une sèche, le blondinet stoppa sa marche en plein milieu du trottoir et regarda l’Audi qui passa devant lui avec des yeux ronds. Cible repérée. Un immense rictus vint déformer son nez qu’il s’empressa de plonger dans les problèmes. Tout en galérant à relever son pantalon, il sortit son téléphone et se dépêcha de suivre le bolide pour filmer les deux personnes qui en sortaient : Blear Makes, en pensant à Sky, il se lécha les lèvres, et le père adoptif de Kimi. Il fit un énorme zoom pour capturer les regards qu’ils se lançaient, à la fois gênés et embêtés. Ça y est, Kyle tenait un nouveau scoop. Quand le sortirait-il ? Ses poils se hérissèrent en l’imaginant. Il jouissait, en transe, de pouvoir lâcher cette bombe. Quelle proximité, pensa-t-il, réjoui. Pourquoi arrivaient-ils ensemble ? Il avait dénoncé Leroy et Lysen pour l’amusement, mais s’il avait cru que leurs parents débarqueraient presque main dans la main. C’était fou, intense, dans sa poitrine, le sentiment d’avoir le feu au creux de son poing. Plus la découverte était dingue, plus il jubilait.

De manière, finalement peu discrète, car ils avançaient dans la direction de Saint-Clair, Kyle tourna le téléphone pour les suivre. Son corps suivit le mouvement, s’emmêlant presque les pieds de les observer la bouche ouverte d’extase.

Il déplaçait ses yeux de la réalité à l’écran où il fut surpris de voir le visage d’une inconnue apparaître. Frustré d’avoir la vue obstruée, il se décala d’abord pour les voir disparaître au sein de l’école, sans s’occuper de la jeune fille, puis éteignit son téléphone pour le ranger dans sa poche.

Il prit alors la peine de regarder de haut la gêneuse qui le fixait en battant des cils, tout aussi étonnée d’avoir été filmée. Il n’était pourtant pas bien grand, mais elle était davantage courte sur pattes, très fine, emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements.

  • Quoi ? fit-il d’un ton désagréable, amer d’avoir été pris sur le fait.
  • Qu’est-ce que tu filmais ? demanda-t-elle naïvement en jetant un œil alors derrière elle.

Le journaliste se sentit déstabilisé par ses grands yeux ronds noirs qui ne le lâchaient pas. Chacune de ses pupilles ressemblait à une éclipse assortie à sa chevelure très lisse de la même couleur. Elle était bien rangée, de part et d’autre de ses oreilles, qui laissait apparaître sa mâchoire joliment dessinée.

  • Pas toi, à la base, répondit-il sèchement.
  • N’était-ce pas Blear Makes ? Devrais-je lui rapporter qu’on la filmait ? C’est une atteinte à la vie privée, réfléchit-elle à haute voix. Oh mon Dieu, tu es un stalkeur, c’est ça ! s’écria-t-elle en le pointant de son index, les doigts de son autre main dans sa bouche, prêts à être rongés.

La réaction de Kyle l’étonna lorsqu’il lui sourit doucement. Intérieurement, il pensa que cette demoiselle avait un grain dans la cervelle.

  • Non… ?
  • C’est quoi ton prénom, ma jolie ? lui demanda-t-il du charme qu’il savait user.
  • Irina ! Ah je… non, ce n’est pas ça ! se reprit-elle immédiatement.

Quelle idiote, pensa-t-il. Se livrer aussi facilement.

  • Irina, je vois, répéta-t-il doucement. Tu viens faire quoi par ici ? lui demanda-t-il en la dévisageant de haut en bas.

Il y avait quelque chose de particulier avec son corps. Il n’aurait su dire quoi. Lorsqu’elle se sentit détaillée, la jeune fille rapprocha ses jambes l’une de l’autre.

  • Je visite la ville… répondit-elle un peu intimidée.
  • Seule ?
  • Euh… je… Oui !
  • Ce n’est pas très prudent, dit-il en levant doucement un de ses sourcils. Il y a des stalkeurs dans la rue, ajouta-t-il d’un ton plus léger.
  • Oh, rit-elle, je m’excuse, d’un coup plus à l’aise. Je suis venue voir à quoi ressemblait Saint-Clair. Je suis inscrite pour l’année prochaine.
  • C’est donc ça… Eh bien, Irina, ciao, et à bientôt, lui fit-il en lui lançant un peace depuis sa tempe.

Kyle trouverait donc facilement des informations sur cette petite pour la surveiller de prés. Irina le regarda s’éloigner, les joues colorées de rose.

  • Ah, attends ! Tu es élève à Saint-Clair ? lui cria-t-elle alors qu’il partait. Je peux… avoir ton numéro ?
  • Hein ? se retourna-t-il, plus qu’étonné. Désolé, mais… je ne fais pas dans les filles, lui répondit-il d’un air mi-dégoûté mi-moqueur.
  • Oh… lâcha-t-elle, abandonnée au milieu de la rue. Comme mes parents, murmura-t-elle le regard sombre et vide pour un instant.

Le froid fouettant l’étrange inconnue, cette dernière releva son écharpe sur son cou pour cacher la légère bosse qui y trônait. Ses fines lèvres se pincèrent en même temps que son visage s’adoucit. “A bientôt”, cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus entendu de tels mots. Elle trouva ce garçon tout à fait charmant.

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