Day 01 (Partie 03)

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Malgré un démarrage plutôt tardif, le Dionysos commençait à se remplir de clients pour le plus grand bonheur d’Alicia Garnier. La jeune femme aidée par deux de ses employés enchainait les tournées de boissons alcoolisées à un rythme effréné. Néanmoins, parce qu’elle avait un peu l’esprit ailleurs, quelques maladresses étaient commises comme des erreurs de commandes. Fuji, John, et quelques habitués de son bar trouvèrent bien évidemment cela quelque peu bizarre étant donné qu’il s’agissait d’évènements qui ne s’étaient jamais produits, du moins sous sa propre supervision. Le jeune homme, qui venait récupérer une nouvelle commande, en profita pour lui poser la question.

- Dit, Alicia. Quelque chose ne va pas ? dit-il.

- Tout va très bien. Pourquoi tu me demandes ça ? répondit la demoiselle juste après.

- Tu me sembles un peu distraite aujourd’hui. Si tu ne te sens pas bien, tu peux aller te reposer. Fuji, Filona, et moi nous occuperons de la boutique durant ton absence. Tu sais que tu peux compter sur nous, rétorqua John par la suite.

- C’est gentil à toi de t’inquiéter pour moi, mais tout va très bien. J’ai juste les idées un peu ailleurs en ce moment, déclara la jeune femme.

- OK ! s’exclama John.

Ne pouvant rester plus longtemps auprès d’elle à cause d’une nouvelle commande de boissons qui venait de tomber, le jeune homme repartit s’occuper des clients. De son côté Alicia restait toujours pensive. Son esprit était notamment focalisé sur Chrees Moure. À vrai dire, la demoiselle se trouvait dans une impasse. En effet, elle avait bien envie de le relâcher, mais à cause des propos qu’il avait tenus à son égard, cette volonté de le faire s’était amenuisée. Mademoiselle Garnier se souvint de ce moment particulier durant lequel il l’avait tellement énervée qu’elle eut envie de le démolir très sérieusement. Heureusement pour lui, elle parvint à se retenir suffisamment pour l’envoyer une nouvelle fois dans les pommes. Bien que cela lui avait permis de décompresser sur le moment, la jeune femme restait toujours avec un problème sur les bras, problème qu’elle devait impérativement résoudre. Alicia mit pour l’instant ces pensées de côté et se concentra sur son travail.

-----*-----

De nombreuses heures s’écoulèrent. Il était presque 18 heures et le bar de mademoiselle Garnier commençait à atteindre sa capacité maximale. Alors que la propriétaire des lieux enchainait les remplissages de verre, elle reçut un SMS sur son téléphone portable. Alicia le consulta et éteignit immédiatement après le poste de télévision. L’intensité sonore du bar diminua brusquement et une grande partie des personnes présentes se mit à fixer la porte d’entrée.

- Elle arrive ! s’exclama un client.

- Je me demande quelle tenue elle a mise aujourd’hui, rétorqua une autre personne proche de lui.

À 18h pile précise, une jeune femme à la peau mate entra dans son établissement. Elle attira automatiquement l’attention d’une partie des hommes présents dans le bâtiment par son accoutrement. En effet, cette dernière portait un Jean short qui mettait en valeur ses magnifiques jambes, un t-shirt court qui dévoilait son nombril, et un chapeau de cowboy avec lequel elle masqua une partie de son visage.

- J’ai beau voir ça tous les soirs, ça me laisse toujours sans voix ! s’exclama soudainement Hopkins en la voyant.

- Il faut dire qu’elle est plutôt douée pour attirer l’attention, rétorqua à son tour Fuji qui se trouvait à côté de lui.

Cette jeune femme noire aux cheveux bouclés s’avança de manière très sexy vers le compte, ce qui provoqua quelques réactions dans l’établissement de Garnier. Certains clients qui avaient toujours le regard braqué sur elle se mirent à siffler et à hurler « Filona » à tue-tête. Bien que certaines personnes dans l’auditoire semblaient surprises par ce qui se déroulait devant leurs yeux, les autres savaient exactement ce qui se passait. C’était un show, une entrée en scène que la demoiselle réalisait chaque fois qu’elle prenait son service, ce qui était aussi devenu une sorte de rituel pour le bar « Dionysos ». Il s’agissait donc d’un évènement que beaucoup de monde attendait, se demandant à chaque fois avec quelle tenue allait cette fois-ci se présenter.

Filona s’arrêta soudainement au milieu d’une scène improvisée. Alicia Garnier attrapa alors son téléphone portable et lança un morceau de musique à travers les haut-parleurs de son énorme chaine stéréo. Une fois que le son commença, la jeune femme se mit à danser sous le regard attentif de tous les clients présents dans l’établissement de mademoiselle Garnier. La jeune femme à la peau mate enchaina des mouvements de danses dont certains pouvaient être classés comme étant très osés. Sous l’effet de l’alcool, un groupe de jeunes dans le public, des gens qui venaient pour la première fois au « Dionysos », voulurent en quelque sorte rentrer en contact avec la demoiselle. Alicia Garnier dont le sourcil droit se redressa légèrement le remarqua immédiatement, ce qui provoqua la disparition lente, mais progressivement de son sourire.

- Je ne le ferais pas si j’étais à votre place, rétorqua une armoire à glace qui avait également pris conscience de ce qu’ils s’apprêtaient à faire.

L’homme qui était un habitué du bar se mit en travers du chemin du groupe. Peut-être était-ce à cause de leur taux d’alcool dans le sang ou du fait qu’ils étaient en groupe, mais les jeunes gens ne furent en aucun cas impressionnés par la montagne de muscles qui se trouvait en face d’eux. Bien au contraire, cela lui donnait envie de le dégager de leur chemin.

- Dégagé de là ! s’exclama celui qui semblait être le leader du groupe.

- Écoute, gamin. Tu ferais mieux de te tenir à carreau. Regarde autour de toi, tu ruines le spectacle pour tout le monde, déclara l’armoire à glace.

Lorsque chaque membre du groupe regarda autour de lui, il constata que beaucoup de regards étaient braqués sur eux. Certaines des personnes qui les observaient possédaient un physique à peu près similaire à celui de l’individu se tenant en face d’eux.

- Vous feriez mieux de ne pas chercher de problème en ce lieu. Je le dis pour votre propre bien, rétorqua de nouveau l’armoire à glace.

Face à cette situation qui ne les avantageait guerre, le groupe décida d’aller se calmer dans un coin. De son côté, Filona continua son petit spectacle sans la moindre interruption. Alicia Garnier, quant à elle, retrouva le petit sourire qu’elle avait avant que ce petit incident ne se produise.

-----*-----

Chrees Moure revenait une fois de plus à lui. Alors que le jeune homme regagnait de plus en plus ses sens, celui-ci se mit à gémir de douleur. En effet, le coup de poing que mademoiselle Garnier lui avait asséné plusieurs heures auparavant laissa quelques séquelles. À chacune des inspirations et expirations de Moure, une désagréable sensation se faisait ressentir. Cela eut également pour conséquence d’énerver le jeune homme qui se souvenait désormais de tout ce qui s’était passé. Son ego en avait pris un sacré coup. Chrees n’avait pas été mis K.O par une femme non pas une fois, mais deux fois. De ce fait, il éprouvait un profond désir de vengeance à son égard.

Après avoir passé de très nombreuses minutes à réfléchir sur la manière dont il allait se venger de la demoiselle et de toutes les choses salaces qu’il allait lui faire, Chrees tenta de se libérer des liens qui le retenaient sur cette chaise en acier. Il se disait qu’il serait plus facile de la prendre par surprise quand elle reviendrait s’il n’était plus ligoté. Le jeune homme commença à tourner ses poignets dans tous les sens tout en tirant vers lui. Il espérait en procédant de la sorte faire glisser ses membres. Malheureusement pour lui, tout ce qu’il obtint fut de la douleur, de la peau arrachée, et de la frustration.

- Fais chier ! Sale pute ! dit-il de façon inaudible.

Le bâillon qu’il avait toujours autour de la bouche l’empêchait de bien articuler ses mots et par la même occasion d’exprimer sa colère et sa frustration. Sous l’effet de ces deux émotions, Moure commença à gigoter dans tous les sens. Au final, à cause d’une action de trop, la chaise sur laquelle il était assis bascula en arrière. Ce fut à ce moment précis où l’arrière de son crâne frappa le sol qu’il se rendit compte qu’il n’aurait absolument pas dû bouger autant.

Chrees Moure se trouvait désormais parterre. Tandis qu’il s’adaptait progressivement à la douleur, quelque chose attira son attention. Cela fait de nombreuses minutes qu’il avait repris connaissance dans cette pièce totalement dépourvue de lumière et malgré cela, il n’avait entendu aucun son hormis celui qu’il avait produit en bougeant dans tous les sens. C’était comme si la demoiselle l’avait complètement isolé du reste du monde. Tout était silencieux, ce qui commençait à l’angoisser un tout petit peu.

Dans cet univers dépourvu de lumière et de son, le jeune homme se mit à penser au bon vieux temps, à une époque durant laquelle sa fiancée était encore avec lui. Cela lui permit en quelque sorte de supporter la situation dans laquelle il se trouvait.

-----*-----

Le spectacle de Filona se poursuivait sous les acclamations d’un public complètement obnubilé. La jeune femme se trémoussait comme une déchainée sur la pseudo piste de danse qui avait été improvisée quelques instants avant son arrivée. Pendant ce temps, Alicia et John discutaient tranquillement.

- Tu comptes vraiment ne rien me dire ? questionna Hopkins en faisant une fois de plus allusion au pansement qu’avait sa patronne au niveau du cou.

- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, répondit la demoiselle.

- Je pense que si au contraire. Tu n’as pas vraiment été toi-même aujourd’hui. Tu as commis de nombreuses erreurs avec les commandes des clients, ce qui ne te ressemble pas. Alors, ne me dis pas que tout va bien, rétorqua le jeune homme.

Alicia était quelque peu émue par l’attention que lui portait son employé et ami. Cependant, ce qui la tracassait à ce moment était une chose qu’elle ne pouvait lui confier entièrement. La jeune femme lâcha donc un profond soupir avant de finalement lui dire qu’elle lui donnerait la réponse à sa question au moment de la fermeture du bar quand tout le monde sera parti. John fut d’accord de patienter jusqu’à la fermeture de l’établissement et les deux continuèrent d’observer le spectacle de Filona.

Le show de la jeune demoiselle à la peau mate s’arrêta au bout d’une dizaine de minutes. Les spectateurs tous enjoués par la présentation hurlèrent son prénom à tue-tête.

- Merci ! Merci beaucoup ! s’exclama la jeune femme à plusieurs reprises.

Filona rejoignit par la suite Alicia tandis que cette dernière rallumait le poste de télévision.

- Alors, comment tu l'as trouvé ? demanda-t-elle à sa patronne.

- C’était une excellente chorégraphie comme d’habitude, répondit mademoiselle Garnier.

- Je confirme. Ça me donne même envie de prendre des cours de danse comme toi, rétorqua Fuji qui venait à peine d’arriver au comptoir.

- Si tu veux, je peux te montrer l’endroit où je les fais. Je suis sûre que tu t’y plairas. Tout le monde est sympa y compris le professeur, dit Filona.

- Je vais voir. Dès que j’aurai du temps, je te ferai signe, ajouta-t-elle par la suite.

- Mademoiselle Giggs, mademoiselle Nakaharu ! Je vous signale que nous avons beaucoup de clients à servir, s’exclama soudainement John qui venait donner une autre commande à la propriétaire des lieux.

Suite à son intervention, Fuji se rappela qu’elle aussi devait transmettre des commandes à sa patronne. C’était une des conséquences directes des spectacles de mademoiselle Giggs. Après chacun de ses shows, le nombre d’achats des clients augmentait drastiquement, ce qui n’était pas pour déplaire à Alicia. Bien au contraire, c’était le moment qu’elle attendait le plus. Sans perdre de temps, la rouquine se remit au travail. De leur côté, les trois employés parcoururent les différentes tables afin de livrer ce qui avait été demandé.

Des heures écoulèrent et le « Dionysos » se vidait progressivement. Aux alentours de minuit moins vingt, il ne restait plus que la propriétaire des lieux et ses employés, le groupe de jeunes qui avait voulu causer des problèmes durant le spectacle de Filona, et l’armoire à glace qui les en avait empêchés. Le chef de la bande qui avait eu ses yeux rivés sur mademoiselle Giggs depuis son entrée dans le bar se dit que ce serait le moment idéal pour agir. Lorsque la demoiselle vint leur demander s’ils avaient fini, il profita de la situation pour se montrer quelque peu insistant.

- Dis beauté, ça te dirait de venir faire un petit tour avec nous quand tu auras fini ? lui demanda-t-il.

- Non, merci ! Maintenant, si vous ne commandez plus, je vous prierai de quitter les lieux. Nous allons bientôt fermer, répondit-elle doucement.

Alors que la demoiselle s’apprêtait à retourner auprès de ses collègues, le jeune homme lui attrapa brusquement le bras.

- Hé ! Pas si vite, ma belle ! s’exclama-t-il.

- Lâche-moi ! rétorqua à son tour la jeune femme.

- Ce n’est pas très gentil de ta part de nous traiter de la sorte. Je pensais que l’adage disait que le client était roi. Est-ce là la manière dont on doit s’adresser à un roi, dit-il par la suite.

Alicia, Fuji, et John qui avaient vu la scène se préparaient à intervenir. Cependant, le trio fut devancé par l’armoire à glace qui s’avança vers la bande.

- Gamin ! Tu commences à dépasser les bornes. Vous feriez mieux de vous arrêter là et de rentrer chez vous avant qu’il ne soit trop tard, rétorqua-t-il.

L’intervention de cet homme ne plut bien évidemment pas au jeune homme qui se redressa par la suite.

- Ah bon ! Et qu’est-ce que tu vas faire si je dépasser bornes ?! s’exclama-t-il tandis que ses amis se levaient eux aussi.

Le jeune homme lui expliqua ensuite qu’il l’avait laissé s’en tirer la fois précédente parce qu’il y avait beaucoup trop de monde. Désormais qu’il se retrouvait seul contre ce groupe de quatre, il n’avait plus aucune chose.

- Tu sais ce que je pense ?! Je pense que tu devrais te faire tout petit et renter chez toi, car tu vois, peu importe le nombre d’exercices que tu fais pour avoir ce corps, tu ne fais pas le poids contre mes gas et moi, dit-il de nouveau.

- Dernier avertissement ! Rentrez chez vous ! prévint l’armoire à glace.

- Vous feriez mieux tous les deux d’arrêter. Ben, tu connais la règle, rétorqua soudainement Filona qui se trouvait entre les deux hommes.

La jeune femme lança un regard en direction du comptoir uniquement pour constater que sa patronne était en train de retrousser les manches de sa chemise. Elle sut à ce moment qu’elle devait tout faire pour les arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

- Alors Ben, qu’est-ce que tu vas faire ? questionna de nouveau le leader du groupe de manière très arrogante.

- Ben ! Surtout, ne réponds pas à ses provocations, s’exclama Filona.

- Alors Ben, tu vas te laisser dicter ta conduite par cette meuf ? demanda-t-il une fois de plus.

L’homme en avait de plus en plus marre de lui, ce qui le conduisit à plier ses poings. Le leader du groupe, afin de le faire réagir un peu plus, le gifla brusquement, ce qui provoqua une réaction chez lui, mais également chez la propriétaire des lieux.

- Je pense que vous vous êtes suffisamment amusés comme ça ! Vous feriez mieux de sortir de mon établissement si vous ne voulez pas que ce soit moi qui vous jette dehors, rétorqua Alicia Garnier en s’approchant d’eux.

Ben, Fuji, Filona, et John surent à ce moment précis que la suite des évènements n’allait pas être en faveur du groupe.

- Les mecs ! Regardez qui se décide à venir nous adresser la parole, s’exclama le leader.

Le jeune homme examina Garnier sous toutes les coutures et, comme avec Filona, lui proposa d’aller faire un tour avec eux, ce qui n’était bien évidemment pas du gout de la demoiselle. Pendant ce temps, John et Fuji faisaient des paris sur le temps qu’elle allait mettre avant de les neutraliser. Hopkins partit sur une minute tandis que Nakaharu opta pour moins de 50 secondes.

- Je ne me répèterai pas. Dégagez immédiatement de mon bar ! ordonna-t-elle.

- Pas besoin de te mettre en colère, ma belle. Viens avec nous, nous serons comment te rendre le sourire, dit-il en essayant de poser sa main sur son épaule.

- Ne fais pas ça ! hurla Filona.

Malheureusement. Il était déjà trop tard. Avant que sa main de la touche, mademoiselle Garnier la saisit brusquement et en profita pour lui tordre le poignet. Le jeune homme n’eut même pas le temps de hurler qu’elle enchaina avec un coup de poing en plein visage et d’un coup de pied dans l’abdomen. Tandis qu’il tombait à même le sol et Alicia profita de l’effet de surprise et se précipita sur les autres membres du groupe. Il s’en suivit un court affrontement durant lequel la demoiselle parvint à mettre hors d’état de nuire chaque membre du groupe.

- Je leur avais bien dit de se tenir à carreau, rétorqua Ben devant le spectacle.

- Il faut les comprendre. Personne ne s’attendrait à ce que la plus grosse menace dans ce bar soit la propriétaire elle-même. Tout le monde l’apprend à la dure, dit la jeune femme à la peau mate juste après.

Moins d’une cinquantaine de secondes plus tard, les quatre membres du groupe se retrouvaient parterre avec leur visage ensanglanté.

- Si je vous vois encore dans mon bar, vous ne repartirez pas d’ici avec de simples nez cassés, dit Alicia.

Elle se demanda ensuite à Ben de les jeter dehors pour elle, ce qu’il fit sans broncher. Pendant ce temps, Fuji récupérait l’argent que lui devait John suite à leur pari.

Maintenant que le calme était revenu, Alicia remercia Ben pour son aide. Ce dernier lui répondit que ce n’était rien qu’il avait tenté de les prévenir à de nombreuses reprises, mais qu’ils ne l’avaient pas écouté.

- Ils ont récolté les conséquences de leurs actes, rétorqua Filona.

- En effet. Bon, ce n’est pas tout ça, mais il faut que j’y aille. Passez une bonne nuit et ne rentrez pas trop tard. À plus ! s’exclama l’armoire à classe en prenant la direction de la porte.

- Bonne nuit à toi aussi, Ben. Rentre bien, dirent les quatre en même temps.

Alicia, Filona, Fuji, et John se retrouvaient désormais seuls. Le jeune homme en profita alors pour rappeler à sa patronne la promesse qu’elle lui avait fait.

- Promesse ?! Quelle promesse ? rétorqua la demoiselle aux cheveux bouclés.

Alors que tous les regards étaient tournés vers elle, la rouquine lâcha un profond soupir avant de finalement dévoiler ce qui la tracassait. Elle leur dit notamment qu’il y avait un individu qu’elle connaissait et qui avait commis un acte répréhensible par la loi. Elle avait alors la possibilité de le dénoncer, mais craignait que cela ne ruine définitivement sa vie. Cela expliquait alors pourquoi elle avait été aussi distraite durant la journée. Elle réfléchissait sur ce qu’elle devait faire.

- Est-ce que cela a un rapport avec ce qui t’est arrivé au cou ? questionna Hopkins, très sérieux.

- Non ! répondit-elle.

- Je vois. Pour ma part, je pense que tu devrais le dénoncer à la police. Nous devons tous répondre de nos actes, dit-il de nouveau.

- Je ne pense pas. Avant toute chose, nous devons savoir quel acte il a commis et pour quelle raison il l’a commis, s’exclama mademoiselle Nakaharu.

- Je suis d’avis à ce qu’on le punisse et ce peu importe l’acte qu’il a commis. Qu’est-ce que tu en penses, Filona ? rétorqua de nouveau le jeune homme.

La demoiselle resta silencieuse durant de nombreuses secondes avant de finalement lui dire qu’elle était en partie d’accord avec Fuji et lui. Il était vrai que la loi avait été enfreinte, mais comme l’avait dit sa collègue, il fallait également connaitre les raisons qui l’avaient poussé à le faire. Les trois discutèrent de cela durant de nombreuses minutes devant une Alicia pensive.

- De toute façon, vous pouvez dire ce que vous voulez, mais au final, la décision reviendra à Alicia. Que comptes-tu faire ? dit Filona.

Une fois de plus, le regard de tout le monde se tourna vers la jeune femme aux cheveux roux.

- Je n’en ai absolument aucune idée, répondit-elle.

- Pourquoi ne pas lui donner une leçon ? proposa la demoiselle.

- Une leçon, dis-tu ? reprit Alicia.

- Oui. Une leçon visant à lui faire comprendre que ce qu’il a fait pourrait le conduire derrière les barreaux, expliqua-t-elle.

- Tu es sérieuse quand tu dis ça ?! Tu as oublié le genre de personne à qui tu proposes ça ? Alicia n’est pas vraiment du type à donner des leçons de moralité sans un petit coup de pouce, s’exclama Hopkins.

- Qu’est-ce que tu insinues par-là ? questionna la propriétaire des lieux.

Se rendant compte de la gaffe qu’il venait de commettre, le jeune homme lui demanda simplement d’oublier ce qu’il avait dit. De son côté, mademoiselle Garnier trouvait que l’idée de Filona n’était pas mal. Enseigner les bonnes manières à Chrees Moure devrait être dans ses cordes, d’autant plus qu’elle pensait à une méthode quelque peu particulière.

- En tout cas, je pense avoir trouvé la réponse à mes interrogations. Je vous remercie pour votre aide, dit-elle.

- Il n’y a pas de souci. Tu sais que tu peux toujours compter sur nous, rétorqua John.

Alicia lui sortit son plus beau sourire, ce qui ne manqua pas de faire paniquer le jeune homme quant à la méthode qu’elle allait employer.

De nombreuses minutes s’écoulèrent et l’heure pour les trois compères de rentrer chez eux était arrivée. La phase de nettoyage étant terminée, tout le monde prit la direction de la sortie. Mademoiselle Garnier souhaita à ses employés de passer une excellente nuit et d’être prudents sur le chemin du retour. Ceux-ci firent de même et tout le monde se sépara. Alicia ferma ensuite son bar à clé et partit vers sa chambre chercher certains objets. Il était désormais temps que la correction commence.

A suivre !!!

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