Dans le sous-sol de l’immeuble appartenant à mademoiselle Garnier, Chrees Moure reprenait progressivement connaissance. Alors qu’il regardait autour de lui, il se rendit malheureusement compte qu’il n’était point dans un cauchemar et était toujours prisonnier de la demoiselle. Une certaine gêne refit son apparition au niveau de son entrejambe, ce qui lui rappela la terrible nuit qu’il avait passée avec Alicia. Lui qui avait espéré tourner la situation à son avantage n’aurait jamais cru, même dans ses rêves les plus fous, qu’une femme profiterait de lui de sorte. Cela avait vraiment été une expérience très humiliante pour Moure en plus d’être extrêmement douloureux.

Tandis que Chrees essayait de se débarrasser du préservatif usé que la jeune femme avait laissé sur son sexe, il entendit du bruit en provenance de l’extérieur. Il s’agissait de John qui hurlait à peine poumons le prénom de sa patronne. Il se dit alors que ce serait l’occasion parfaite pour se sortir de la situation dans laquelle il se trouvait, mais pour cela, il fallait d’abord qu’il retire la boule de geisha qu’il avait dans la bouche.

Ne pouvant se servir de ses mains, le jeune homme essaya d’abord de pousser l’objet avec sa langue, mais cela s’avéra être complètement inutile, la boule de geisha étant fermement insérée dans sa bouche. Chrees changea donc de plan et commença à basculer sa chaise de gauche à droite. Ne sachant pas pendant de combien de temps John allait se trouver à proximité, il devait faire vite.

Au bout de quelques dizaines de secondes, la chaise finit par basculer et le jeune homme se retrouva à même le sol. Il frotta ensuite son visage contre le sol dans l’espoir de se débarrasser de ce « foutu » collier. Une fois de plus, ce fut un complet échec. Alicia s’était parfaitement assurée qu’il ne puisse pas émettre le moindre son compréhensible.

« C’est quoi ton problème à venir hurler mon nom sous ma fenêtre ? » entendit soudainement Chrees. Avec l’intervention de la jeune femme, Moure savait qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps avant que l’interlocuteur d’Alicia ne s’en aille. Il tenta donc le tout pour le tout et hurla le plus fort possible. Le jeune homme cria jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Cependant, malgré tous ses efforts, la personne à l’extérieur semblait ne pas l’entendre. Finalement, lorsque mademoiselle Garnier et John Hopkins finirent leur conversation, et que ce dernier s’éloigna, cela eut un certain impact sur Moure qui commençait à se demander s’il allait un jour s’échapper de cet endroit.

Se retrouvant dans une inconfortable position à même le sol, le jeune homme avait le regard complètement vide. À cela s’ajouta un ventre vide qui commençait à gargouiller. Moure se souvint à ce moment qu’il n’avait pas eu le temps de terminer le repas que la jeune femme lui avait apporté la veille. Non seulement il n’avait pas pu avertir John de sa présence dans le sous-sol de mademoiselle Garnier, mais il allait maintenant devoir attendre des heures avant que cette dernière ne lui apporte à manger, en espérant bien évidemment qu’elle le fasse. C’était littéralement une autre journée de « merde » pour Chrees Moure.

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Alicia venait tout juste de retirer toute l’eau qu’elle avait sur la majeure partie de son corps. Il ne lui restait plus qu’à s’occuper de sa chevelure. Pour ce faire, elle ouvrit un des tiroirs de la commode de sa salle de bain et en sortit son sèche-cheveux qu’elle brancha par la suite. La jeune femme commença alors son traitement capillaire. Durant cette phase, elle réfléchit quelques instants sur son programme de la journée. Sans surprise, ce dernier était similaire à celui de la veille, c’est-à-dire qu’elle allait juste gérer son bar et rien d’autre.

Ce qui intéressait vraiment mademoiselle Garnier était ce qui allait se passer après sa journée de travail. En effet, sa première soirée avec Chrees Moure lui avait laissé une très bonne impression. Non seulement le jeune homme était monté comme un étalon, mais elle pouvait également faire tout ce qu’elle voulait de lui sans ce que ce dernier ne puisse vraiment réagir. Il était littéralement devenu son jouet sexuel.

Alors que la demoiselle imaginait ce à quoi elle allait jouer après sa journée de travail, elle se ressaisit immédiatement. Ce n’était pas le bon moment pour s’adonner à ce genre d’activités, d’autant plus qu’elle savait très pertinemment que cela aurait une certaine incidence sur elle. Alicia se focalisa donc ce qu’elle avait présentement à faire : terminer avec ses cheveux, s’habiller, et rejoindre les autres en bas.

Lorsque mademoiselle Garnier finit d’utiliser le sèche-cheveux, elle le débrancha et le remit à sa place. Elle attrapa par la suite sa brosse à cheveux avec laquelle elle arrangea sa tignasse rousse. Au bout de quelques minutes, elle sortit de la salle de bain et se dirigea vers son armoire à linge dans laquelle elle prit une chemise longue manche grise, un t-shirt blanc, un pantalon jean bleu, et des sous-vêtements qu’elle déposa sur son lit. Parce qu’elle avait déjà perdu assez de temps comme ça, la jeune femme s’empressa d’enfiler ses habits.

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Tandis que mademoiselle Garnier s’occupait d’elle-même à l’étage, ses deux employés, John et Fuji, venaient à peine de terminer de préparer le bar pour accueillir des clients. Concernant ces derniers, deux personnes entrèrent dans l’établissement d’Alicia quelques instants plus tard et allèrent directement s’installer à une des tables libres. Le jeune homme alla donc à leur rencontre afin de savoir ce qu’ils désiraient boire.

- Alors, qu’est-ce que ce sera pour vous ? leur demanda-t-il.

- Deux bières ! répondit l’un des deux.

- Je vous apporte ça tout de suite, rétorqua le jeune homme par la suite.

John retourna donc derrière le comptoir afin de prendre ce qu’ils avaient commandé. Il en profita également pour faire un brin de conversation avec sa collègue.

- Tu ne trouves pas ça un peu bizarre ? questionna-t-il.

- De quoi tu parles ? répondit la demoiselle.

- Le fait qu’Alicia ne soit pas encore là. C’est la première fois depuis que je travaille ici qu’elle soit aussi en retard, déclara-t-il.

- Elle avait sûrement quelque chose d’important à faire, dit Fuji.

- Quelle chose importante pouvait-elle bien faire ici ? questionna-t-il en attrapant deux bières dans le frigo.

Mademoiselle Nakaharu lui dit que leur patronne avait également une vie privée et qu’il ferait mieux de la respecter. Cela attisa cependant la curiosité de John qui commençait à se demander ce que mademoiselle Garnier pouvait faire de son temps libre. Il se mit à imaginer divers scénarios dans sa tête tandis qu’il allait donner leurs bières aux clients. Il déposa les deux boissons sur la table et retourna immédiatement auprès de Fuji.

- Je comprends parfaitement, mais je dis tout de même que ça reste étrange…

- Qu’est-ce qui reste étrange ? questionna soudainement Alicia en apparaissant derrière le jeune homme.

L’entrée en scène de leur patronne fit légèrement sursauter John.

- John trouve ça étrange que tu sois en retard, répondit mademoiselle Nakaharu.

- J’ai aussi une vie privée, rétorqua Alicia.

- C’est ce que j’essayais de lui faire comprendre, ajouta la jeune femme d’origine asiatique.

- Peu importe ce que vous allez dire, je continue de trouver ça étrange. Tu n’as jamais été en retard. Jamais au grand jamais, dit John à son tour.

- Continue de penser ce que tu veux, ce n’est pas ça qui va satisfaire la clientèle, déclara mademoiselle Garnier.

La jeune femme passa à côté d’Hopkins et partit se mettre à son poste. Cela marquait le début d’une nouvelle journée de travail plus ou moins passionnante.

A suivre!!!