Day 04 (Partie 03)
Lorsque mademoiselle Garnier arriva dans sa chambre, la première chose qu’elle fit fut de se diriger dans sa salle de bain afin de traiter la blessure que Chrees lui avait infligée. Tandis qu’elle appliquait de l’alcool et un bandage dessus, la jeune femme se remémora la scène. Elle se dit alors qu’elle devait désormais se montrer beaucoup plus sévère envers l’individu se trouvant dans son sous-sol. Pour cela, une fois qu’elle finit de traiter sa main, Alicia partir immédiatement chercher son téléphone portable avec lequel elle commanda divers instruments de correction. En outre, la jeune femme acheta un fouet, plusieurs godemichets de taille diverse pour compléter ceux qu’elle avait déjà, des barres d’écartement, et d’autres choses dans le genre. Au moment de payer, mademoiselle Garnier exigea qu’elle soit livrée le plus rapidement possible. Son but à ce moment était simple : briser Chrees Moure afin que celui-ci n’ait plus jamais l’idée de réitérer ce qu’il avait fait cette matinée.
Venant de terminer avec ses commandes, Alicia se dépêcha d’aller s’habiller, ses employés étant surement sur le point d’arriver. Son intuition fut la bonne, car au moment où elle enfila son pantalon, son téléphone portable se mit à sonner. Lorsqu’elle regarda le numéro qui était affiché sur l’écran, elle se rendit compte qu’il s’agissait de celui de John.
- Je pensais que tu serais encore en train de prendre une très longue douche, rétorqua le jeune homme quand sa patronne décrocha.
- Ah, ah ! Très drôle. Accorde-moi quelques minutes, répondit Alicia sur un ton sarcastique.
- OK, madame.
La jeune femme raccrocha et se dépêcha de se vêtir. Alicia descendit ensuite au rez-de-chaussée où elle ouvrit la porte de son établissement à John et Fuji qui l’attendaient à l’extérieur. Comme elle l’avait prédit, Hopkins remarqua immédiatement le bandage qu’elle avait sur la main. Il lui demanda donc ce qui s’était passé.
- Laisse-moi deviner, tu t’es aussi fait ça en te rasant ? poursuivit-il sur un ton comique.
- Je vois que tu as décidé de te lancer dans l’humour. Peut-être que je devrais te renvoyer afin que tu puisses lancer ta carrière de comédien, rétorqua la propriétaire des lieux avec le même ton sarcastique que précédemment.
Mademoiselle Nakaharu ne put s’empêcher de rire légèrement devant la blague de sa patronne. À ce moment, elle pensa que si les deux venaient à se mettre ensemble, Alicia aurait surement du mal à supporter son comportement et finirait sans doute par le frapper chaque jour.
- Vous faites bien la paire tous les deux, finit-elle par dire.
La brusque intervention de Fuji prit Alicia et John de court, ce qui se traduisit bien évidemment par un léger silence entre les deux.
- Bon, plus sérieusement, qu’est-ce qui t’est arrivée cette fois-ci ? questionna Hopkins une nouvelle fois.
- Juste une petite entaille que je me suis faite hier pendant que je préparais. Rien de bien méchant, répondit-elle en fixant sa main.
Alicia ajouta par la suite que, comme elle l’avait si bien dit la journée précédente, cela faisait de sa vie privée. Il n’avait donc pas à s’y mêler. La réponse de la jeune femme fit bien évidemment réfléchir John. Il avait l’habitude de lui poser des questions sur sa vie en dehors du travail et elle ne trouvait généralement aucune objection. Cependant, depuis quelque temps, chaque fois qu’il essayait d’aborder ce genre de sujets avec elle, Alicia lui ressortait toujours le même type de réponses. Ce qu’il ignorait à ce moment était que la femme aux cheveux roux présente devant lui expérimentait actuellement une succession d’émotions contradictoires, ce qui jouait parfois sur son humeur.
Mademoiselle Garnier invita Fuji et John à aller prendre leur poste, ce qu’ils firent l’instant d’après. Elle alla donc se mettre derrière son comptoir tandis que ses deux employés préparaient le bar pour l’arrivée des clients.
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Cela faisait déjà une heure et demie qu’elle avait ouvert son établissement, mais Alicia n’avait toujours pas le moindre client. Il s’agissait là d’un évènement très inhabituel pour la jeune femme, d’autant plus que son bar était situé dans un endroit assez fréquenté et facile d’accès. Il était donc tout à fait normal pour mademoiselle Garnier de s’interroger sur les causes de ce phénomène.
- C’est bizarre. Il est bientôt 9h40 et on n’a toujours pas de client, dit-elle.
- Tu n’as pas à t’en faire. Comme tu dis, il sera bientôt 9h40, ce qui est tôt. Ils sont surement occupés à faire autre chose. Je te parie que dans quelques minutes, quelqu’un finira par entrer par cette porte, prendre place sur cette chaise devant toi, et te commander une bière, rétorqua Hopkins.
- John a raison. Les garçons ne devraient pas tarder à arriver.
- Les garçons ? Ça peut aussi bien être des filles, reprit John devant le commentaire de sa collègue.
Mademoiselle Nakaharu laissa échapper un léger soupir avant d’expliquer au jeune homme que, selon plusieurs études, les hommes consommaient beaucoup d’alcool que les femmes. Ce à quoi il répondit qu’il en existait certaines femmes qui buvaient beaucoup plus qu’eux.
- Je confirme. Cependant, vous en buvez en général beaucoup plus que nous et de manière quotidienne en plus, précisa la demoiselle.
Alicia se joignit à la conversation et se mit du côté de Fuji en ajoutant que la majorité si ce n’était la totalité des clients qu’ils recevaient chaque jour n’était que des hommes.
- C’est forcément à cause de vous trois, surtout à cause de Filona. Je parie que si elle avait été un mec et faisait ses shows en conformité avec cela, ce bar aurait été rempli par beaucoup plus de femmes que d’hommes.
- Ça ne change rien au fait que vous consommez beaucoup plus d’alcool et fréquentez beaucoup plus les bars que nous, dit Fuji.
La conversation entre les trois commença à prendre un tournant quelque peu bizarre. Les jeunes se mirent à imaginer des versions masculines d’elles-mêmes. Les images que mesdemoiselles Garnier et Nakaharu obtinrent furent très attractives, surtout celle d’Alicia qui se voyait en bel étalon aux cheveux roux et au corps très soigneux. Cependant, lorsqu’elles essayèrent de visualiser John en femme, elles eurent une sorte de blocage. Ce n’était pas que leur collègue et employé était repoussant, loin de là. Toutefois, le fait de l’imaginer dans le sexe opposé était une tâche qu’elle avait du mal à accomplir.
Heureusement pour Alicia et Fuji, ce difficile exercice fut interrompu par l’arrivée d’un individu. Néanmoins, il ne s’agissait pas d’un client comme l’avait cru la jeune femme aux cheveux roux, mais d’un employé de la poste qui venait livrer un colis.
- Bonjour. J’ai une lettre pour madame Garnier, dit-il.
- Mademoiselle, rectifia-t-elle avant de quitter sa position.
Alors qu’elle se dirigeait vers le facteur, Alicia se demanda d’où cette dernière pouvait bien provenir. L’employé de la poste invita mademoiselle Garnier à signer l’accusé de réception, lui remit sa lettre, puis lui souhaita de passer une excellente journée. Celle-ci se rendit alors compte que ce courriel provenait de sa banque. La jeune femme ouvrit immédiatement son enveloppe et lut son contenu.
- Bonne ou mauvaise nouvelle ? demanda John.
- Demain, vous allez devoir commencer sans moi. Il faut que je me rende à la banque pour régler un petit souci. Je vais également profiter pour faire un déposit, répondit-elle après avoir lu toute la lettre.
Mademoiselle la plia de nouveau, la rangea soigneusement dans sa poche, puis se dirigea vers son comptoir. À ce moment, quelqu’un ouvrit la porte de son établissement. Se disant qu’il s’agissait du facteur qui avait peut-être oublié quelque chose, la jeune femme se retourna uniquement pour se rendre compte que c’étaient ses tout premiers clients de la journée. Cela lui fit extrêmement plaisir. Alicia alla vite se mettre à son poste tandis que John et Fuji s’occupaient des nouveaux venus. La journée de travail de mademoiselle Garnier pouvait désormais débuter.
A suivre !!!
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