En poésie
Habiter en poésie
C'est faire chanter le silence
En harmonie avec son âme,
Écouter ce que dictent ses sens.
C'est mettre de la fantaisie
Dans un univers terne.
Gratter la rouille,
La poussière du temps
Depuis longtemps déposées
Sur nos cœurs en berne.
Suspendre l'instant
À l'étoile de nos rêves,
Surprendre le lecteur
À des endroits qu'il ne connaissait pas. .
C'est s'inscrire dans la marge.
Semer quelques messages
Le long de son passage.
C'est laisser sa muse s'exprimer
Au nom de tous les opprimés.
Écrire partout, sur les murs
Et savoir tourner la page
Quand le passé n'est que ratures.
S'inspirer de la nature,
Couper l'herbe sous le pied
De ceux qui la souille.
Sentir couler en soi la sève
Des mots à la force vitale.
Une écriture végétale.
Chaque ondée d'inspiration,
Chaque nouvelle respiration,
Fait germer la beauté
Partout où passe la plume.
De la joie à l'amertume,
En passant par l'amour et la cruauté
Les poètes ravivent la flamme
Aux bois dont ils se chauffent.
Debouts au sein d'une foule
Qui sous les mauvais vents croule,
Ils bousculent et apostrophent,
Avec des mots plein de douceur
Ou tranchants comme une lame.
Ils expriment leur ardeur,
Ce jusqu'à pas d'heure.
Habiter en poésie
C'est redonner de la splendeur
À tout ce qui fane.
Un frisson parcourt la feuille,
Transporte celui qui l'accueille.
Compter, ou pas, ses pieds
Quand seule compte la mesure
De nos émotions ornant le papier.
Battre le fer tant qu'il est chaud.
Condamner la violence
Par la justesse de ses sentences.
Faire usage du faux
Seulement pour mieux révéler le vrai.
Le moment de se mettre à nu est venu
Alors on abandonne l'armure.
Tout est bon pour se délivrer,
Du cri de colère aux murmures.
C'est notre chance de laisser une trace
Lorsque la faux menace la vie fugace.
Poésie en offrande sur le divin autel,
Se saisir de la magie à portée de main
Du commun des mortels.
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