Mes salutations à toi

L'indomptable, l'incorruptible !

Mes salutations à toi

Grand fléau du monde, gourou des puissants !

Toi dont la faim est insatiable,

Toi dont le jugement est absolu.

Quand Madame la Vie nous comble de ces grâces,

Quand Madame la Vie nous crible de douleurs,

Tu n'y prends point égard.

Que nous soyons tout ou zéro,

Que nous vivons plein ou vide,

Cela ne te regarde en rien.

Depuis la nuit des temps, tu as posé un jugement sans appel sur nous.

Oh Monsieur la Mort, ton existence est depuis toujours une évidence.

Le repos des l'uns, l'enfer des autres.

En ce jour, rien n'est changé ;

Cependant, nous ne te rejettons plus,

Nous ne t'avons plus en mépris.

Ta faucheuse n'est plus chagrin mais moisson.

Tu nous est toujours rédoutable mais plus terrifiant,

Tu nous est toujours angoisse mais plus psychose.

Monsieur la Mort, un mal nécessaire tu nous es,

Dans ce monde chaotique et trouble,

Dans ce monde de haine et corrompu.

Voilà pourquoi nous te saluons !

Oh, Monsieur la Mort,

Voilà pourquoi cette lettre porte ton nom !

Sois fort, ne désespère pas !

Le salut de ton oeuvre est connu,

La grandeur de ta tâche est reconnue !

Mes salutations à toi

L'indomptable, l'incorruptible !

Mes salutations à toi

Grand fléau du monde, gourou des puissants !

Que tes jugements soient toujours prompts,

Jusqu'au jour où le sale sera propre et le dur mou.