Chapitre 19 : Fraternité

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Adélaïde et Léonard étaient tous les deux assis sur l’un des bancs dans la grande cour de l’Académie. Lenny avait promis à sa sœur qu’il passerait plus de temps avec elle, trois jours avaient passé depuis le dernier incident et Addie lui avait juré qu’elle n’avait plus parlé avec Hanna.

Lenny observait sa sœur lui parler avec entrain et ça lui rappela leur enfance. Dès sa naissance, Lenny avait adoré cette petite brune aux mimiques enfantines, Au début, bien qu’il se soit toujours considéré comme son frère, Lenny n’était que son voisin, leurs parents, Frank et Barbara pour le blond, Georges et Sylvia pour la brune, étaient les meilleurs amis du monde, de ce fait, ils se voyaient presque tout le temps. C’est quand Lenny avait cinq ans et Addie, quatre, que les parents de la jeune fille perdirent la vie dans un accident de voiture. La famille Passereau adopta sans hésiter l’orpheline et l’élevèrent comme leur propre fille, sœur. Léonard avait toujours était fier de sa petite-sœur et la protégeait sans cesse des enfants qui l’embêtaient. À l’âge de huit ans, Lenny perdit sa mère d’un cancer. Quelques années plus tard alors qu’ils venaient d’avoir douze et onze ans, c’était Frank qui mourait après une chute en moto. Lenny et Addie intégrèrent l’Académie peu après cet évènement. Malheureusement, tout ne se passa pas parfaitement bien pour eux, Addie se fit harceler par un groupe d’élèves plus âgés et Lenny fit tout pour la défendre, ce qui leur attira ennuis et corvées. Puis au fil des ans, le jeune garçon sut prouver sa valeur et gravit les échelons toujours accompagné de sa petite sœur.

Sa popularité lui était monté à la tête, il n’en prenait conscience que maintenant qu’Addie avait tenté de mettre fin à ses jours. Il avait réalisé qu’il ne réussissait qu’à éloigner les gens qu’il aimait en se comportant de la sorte. Et que, durant toutes ces années, Addie avait grandi dans son ombre, c’était vrai, depuis toujours en fait, Lenny avait brillé partout, là où Addie peinait à réussir. Il était cool et respectueux, là où Addie pouvait être rebelle et arrogante. Il se rendit compte de ce que sa petite sœur traversait, il n’avait pas besoin de faire grand-chose pour être aimé et admiré, alors que la brune devait sans cesse prouver qu’elle existait et qu’elle était comme lui, humaine, qu’elle ressentait des choses, Mais il faut avouer qu’elle avait pas choisi la bonne méthode, ce qu’elle faisait dans le but de se faire remarquer, ne faisait que lui attirer haine et mépris.

Léonard savait enfin ce qu’elle traversait. Elle pensait qu’on ne l’aimait que parce qu’elle était sa sœur, alors que non. Certes, ils avaient les mêmes amis. D’accord, c’est Lenny qui avait fait un pas vers eux le premier. Mais si c’était arrivé, c’est parce que justement, elle restait dans son ombre par peur d’être trouvée moins cool ou ridicule face à lui.

Décidément, sa discussion avec sa sœur lui aura appris énormément de choses.

- Tu sais quoi ? Je vais parler à Calland, au retour de la mission, je lui dirais que je ne veux plus être leader, il mettra sûrement Jon, il le mérite, déclara Léonard en passant son bras autour de ses épaules.

- Quoi ?! Non ! s’écria la brune.

- Bah pourquoi ? Tu sais, c’est fatiguant d’être leader, surtout quand on a un monstre comme toi dans son équipe, se moqua son frère.

Addie croisa les bras et se tourna, une moue boudeuse sur le visage.

- Ad’ ? appela Lenny en riant.

Pas de réponse.

- Addie ? Tu boudes ? demanda-t-il.

- Hum, grogna l’adolescente.

- Tu vas voir.

Il passa ses bras autour de sa taille et la chatouilla.

- Haha ! Lenny arrête ! J’en peux plus, supplia la brune, essoufflée et morte de rire.

- Comment on dit ? s’amusa-t-il.

- S’il te plaît, Lenny !

- Lenny qui ?

- Lenny, le meilleur frère du monde, continua Addie en se tortillant sur le banc, espérant échapper à la prise de son frère.

- Je préfère, assura le jeune homme en se décollant et ramenant ses mains dans les poches de son sweat.

Adélaïde rigola et reprit sa respiration en se levant.

- Tu vas où ? demanda le blond en relevant la tête vers elle.

- Un truc à régler, on se voit en cours ! cria-t-elle en partant en courant vers le bâtiment.

Addie la chercha pendant une bonne trentaine de minutes, elle n’était pas dans la chambre, pas dans celle des Neptune, pas dans le gymnase, ni sur le terrain de basket. Elle se dirigea ensuite vers son endroit préféré dans le but de réfléchir et se calmer. Que ne fut pas sa surprise lorsqu’elle aperçut la rouquine en train de bouquiner, perchée dans son arbre. Addie grimpa sans que Slany ne la remarque, trop concentrée sur son livre, ses écouteurs dans les oreilles.

- Salut, fit-elle en s’asseyant en face d’elle.

- Oh, salut, répondit la rousse.

- Ça va ? questionna-t-elle.

- Ouais, et toi ?

- Très bien. Qu’est-ce que tu lis ?

- Six of crows, tu connais ?

- Non, c’est bien ?

- Super.

Addie ne sut pas quoi dire d’autre pour éviter un blanc gênant mais contre toute attente, ce silence qui s’était installé entre elle deux était tout à fait apaisant. Elle remarqua l’inscription sur le sweat de la jeune fille, son blouson entrouvert, “Cliste, álainn, rebellious, cad eile ?”. Elle sourit en relevant les yeux vers Slany. Cette dernière la regardait avec un sourire provocateur qui voulait tout dire.

- C’est pas ce que tu crois ? se défendit la brune, les joues rouges.

- Mais je n’ai rien dit, Brochard, déclara sa rivale.

- Bon, ça veut dire quoi ? enchaîna Addie.

- “Intelligente, belle, rebelle, que demander de plus ?”, traduisit la rouquine en lui faisant un clin d’oeil.

- Franchement, c’est pas la modestie qui t’étouffe toi ? rigola Adélaïde en se tenant le ventre.

- Je crois pas avoir dit un jour que j’étais modeste, assura-t-elle.

- Je t’aurais pas cru.

- Si, parce que je suis pas une menteuse.

- Ce n’est pas ce que j’ai dit, fit la brune en haussant un sourcil.

- Non, tu l’as juste pensais très fort.

- C’est faux !

- Je sais très bien que tu ne m’apprécies pas, fais pas semblant d’être ma pote alors qu’hier tu me crachais dessus.

Addie ne répondit rien, c’est vrai qu’elle avait été vraiment conne, elle n’y avait pas fait attention, mais Slany avait un gros bleu virant jaunâtre sur la paumette gauche, souvenir des deux coups d’hier.

- Je suis désolée, sincèrement. J’ai déconné, je l’avoue, en plus, t’as vraiment l’air super comme fille, affirma la plus jeune.

- Pas grave.

- Tu viens, on doit aller en cours, déclara la brune.

- Je te suis, fit Slany en refermant son livre pour le ranger dans son Eastpack noir.

Elles descendirent, mais au moment d’atterir au sol, Slany grimaça, ce qui n’échappa pas à sa coéquipière.

- Est-ce que ça va ? s’inquiéta-t-elle.

Slany lui sourit et reprit sa marche vers le bâtiment.

- Attend !

Addie lui courut après et souleva son pull et son T-shirt, un énorme bleu colorès ses côtes.

- Oh mon dieu, c’est moi qui t’ais fais ça ?! se désola Addie.

- C’est rien, tinquiète, lui assura Slany en lui ébourrifant les cheveux.

- Eh ! Au fait, tu nous as caché que t’avais des abdos aussi parfaits, sourit malicieusement la brune.

- Vous m’avez rien demandé, et puis, ils sont à moi, grogna la rouquine.

Addie rigola de bon coeur, entraînant Slany à sa suite.

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