Chapitre 38 : Embrouille

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Léah et Ricardo avaient été rejoint par leurs trois amis, mais également par Slany, bien amochée, qui peinait à marcher sans l’aide d’Addie et Timothée. La blonde s’approcha de sa meilleure amie et passa rapidement ses bras autour de son cou pour la serrer contre elle, Addie referma son bras libre dans son dos.

- Tu… tu m’as manqué, Ad’, révéla Léah.

- Toi aussi, tu m’as manqué.

Slany se détacha d’elle pour la laisser enlacer la blonde et recula de quelques pas avant de s’asseoir lourdement sur un banc. Elle souffla et essuya la sueur sur son front. Son ventre gargouilla, elle était affamée.

- Vous avez pas un truc à manger ? demanda-t-elle.

- Si, tiens, assura joyeusement Rico en lui tendant une pomme.

- Merci, tu me sauves la vie.

Ignorant la douleur qui irradiait son corps à chaque mouvement, elle dévora le fruit, sous les regards attentifs de ses coéquipiers. Jetant nonchalamment son trognon derrière elle, elle reçut une tape derrière le crâne. Elle se retourna lentement, grimaçant, et fusilla la brune du regard.

- Tu fais pas ça quand t’as une poubelle à deux mètres, la gronda Addie en ramassant le reste de fruit pour le jeter.

Slany lui tira la langue et l’imita grossièrement sous les rires de ses coéquipiers. Désireuse de vengeance, Addie se laissa tomber sur le banc et lui donna un coup d’épaule.

- Eh ! T’es malade ou quoi !? Ça fait mal ! s’exclama la rousse.

- Fallait pas me chercher ! répliqua Adélaïde.

- Je rêve ! T’as pas changé en fait ! cria Slany, hors d’elle.

- Oh ! Mais vous avez fini vous deux ! Je croyais que ça c’était arrangé entre vous ! gronda Léah, les poings sur les hanches.

Les deux filles se toisèrent méchamment du regard et tournèrent la tête à l’opposé d’un même mouvement. Les bras croisés et une moue boudeuse sur le visage, elles ne dirent plus un mot.

- Irrécupérables, soupira Jon.

Après un semblant de réconciliation, alors que tout paraissait aller au mieux entre les deux adolescentes, voilà qu’elles reprenaient leur guerre stupide.

- Vous êtes sérieusement en train de vous faire la gueule pour un trognon de pomme ! s’agaça le châtain.

- Mais c’est elle ! Si j’avais envie de jeter mon trognon derrière moi, c’est pas ses oignons ! cria Slany en se relevant malgré la douleur.

- Pardon ! Quand y’a une poubelle à deux pas, tu l’y jettes, c’est tout ! s’exclama à son tour la brune.

Debout, les deux jeunes filles se faisaient face. La tension était montée d’un cran.

- J’en ai plus que marre de vos conneries ! hurla Léah, faisant sursauter les autres.

Addie et Slany baissèrent la tête, les poings serrés, honteuses. Encore une fois, elles décevaient leurs proches. Léah se pinça l’arête du nez, Jon soupira longuement et Timothée regarda les quatre Jupiter, mal à l’aise, quant à Rico, il ne retint pas un léger sourire.

- Bon, il va falloir s’organiser. On sait qu’ils prévoient de tuer nos coéquipiers et qu’on s’est fait piéger, mais on ne sait pas quand ils passeront à l’attaque et on a plus aucun moyen de contacter les autres. J’ai bien résumé la situation merdique dans laquelle on est ? demanda le Haïtien, en croisant les bras.

- C’est à peu près ça, ouais, confirma Jonas.

- On a qu’à intervenir ? lança Addie.

- Et se faire choper nous aussi ? ricana Slany.

- Toi, je t’ai rien demandé, rouspéta la brune en lui lançant un regard noir.

- Stop !!! Vous êtes vraiment les pires ! C’est pas croyable que vous puissiez pas mettre vos différents de côtés pour trouver ensemble une solution à notre problème, qui me semble quand même bien plus grave que vos stupides querelles ! hurla Léah, rouge de colère.

Réalisant que leur comportement étaient extrêmement puéril et qu’elles étaient en train de se battre alors que leurs amis allaient se faire tuer si ils n’agissaient pas vite, elles comprirent qu’elles avaient dépassées les bornes, une fois de plus.

- Excuse-moi, Slany. J’aurais pas dû engager les hostilités, commença Addie en tendant sa main vers elle.

- Non, c’est moi. Je m’excuse, j’ai été vraiment stupide, affirma la rouquine en serrant brièvement sa main, l’autre grattant sa nuque.

- Non, non, j’avais pas à t’engueuler pour ça, répliqua Addie.

- J’ai commencé en jetant mon trognon par terre, se justifia Slany.

- Oui, mais je t’ai donné des coups alors que t’es déjà bien amochée.

- C’est moi qui ais envenimé les choses en te disant que t’avais pas changé.

- Mais…

- Arrêtez ! Stop ! Ça suffit, je veux plus vous entendre, grommela Léah, au bord de l’explosion.

La blonde se laissa tomber contre Ricardo, feignant des pleurs désespérés. Slany et Addie se regardèrent en souriant, avant d’éclater de rire, bientôt rejointes par les trois garçons.

- Il faut qu’on se concentre sur notre mission, je vous rappelle quand même qu’ils sont en danger de mort, lança Tim, stoppant les rires.

- Bon, alors on fait quoi ? On intervient ou on attend d’avoir des nouvelles qui n’arriveront sûrement jamais ? demanda Léah.

- On a plus trop le choix, il va falloir intervenir, mais quand ? déclara Jon.

- Je propose qu’on s’approche pour l’instant, on établira un plan sur la route, proposa Tim.

- Bonne idée, en route ! s’exclama Rico en commençant à marcher.

- Je veux pas paraître chiante, mais je doute pouvoir marcher toute seule là, leur rappela Slany en essayant de se lever.

- Attends, je vais t’aider ! décida la brune en venant la soutenir.

- Merci, souffla-t-elle en lui souriant.

- Y’a pas de quoi, répondit Addie, une étincelle de malice traversant ses yeux.

Le bras de la rouquine autour de ses épaules, le sien autour de sa taille, elles commencèrent à marcher, légèrement en retrait, mais assez pour que les autres n’entendent pas leur conversation.

- Au fait, c’est pas ma veste que tu portes depuis le début de la mission ? questionna Slany, persuadée que c’était bien son vêtement qu’elle avait vu sur Addie le jour où elle lui avait rendu sa clé.

- Désolée…

- T’as pas besoin de t’excuser. Je voudrais juste savoir pourquoi t’as eu besoin de ma veste ? fit-elle, étonne, mais pas le moins du monde énervée.

- Je sais pas trop. On était plutôt proches juste avant de partir en mission, t’as su trouver les mots pour me faire entendre raison et t’es la seule qui me tient vraiment tête. Je me suis dit que si j’avais ta veste, ce serait comme si t’étais avec moi et que du coup, je m’inquiéterais moins et j’aurais peut-être moins tendance à faire des conneries. Enfin, laisse tomber, ça tient pas la route ce que je raconte, tu dois me trouver naze, bredouilla la brune, le regard rivé vers le sol.

- Pas du tout. T’as le droit d’avoir un cœur et des sentiments.

- Non, non, c’est pas ce que tu crois, je suis pas…

- Arrête, je te rassure, je pensais pas à ça. Je voulais dire que t’étais pas obligée de tout garder pour toi et que j’étais flattée de pouvoir t’aider sans être présente, affirma Slany en lui souriant grandement.

Addie poussa un soupir de soulagement et embrassa rapidement la joue de l’Irlandaise. Les quatre autres devant se retournèrent discrètement et furent surpris de voir la scène. Complètement dans leur bulle, les deux adolescentes ne les calculaient même plus.

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