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Qui sont ces jeunes alignés ?

Revenons dans l’histoire, avec maintenant cette idée en tête que ne pas savoir fait partie intégrante de l’expérience.

Cette ligne pharaonique, de jeunes femmes en habits contemporains et de jeunes hommes en sobre tenue bretonne, se trouve devant moi et, sans aller jusqu’à prétendre que tout cela est logique, je ne m’en étonne pas.

Pourtant, mille questions devraient fuser car, à l’évidence, j’hallucine.

À l’évidence, mes yeux, avec la complicité de mon cerveau, me jouent un mauvais tour.

C’est évident.

J’aurais dû tiquer, m’enfuir, me frictionner mesdits maudits yeux, j’aurais dû… naturellement faire de nombreuses choses autre que… ne rien faire.


Ne rien faire, si ce n’est continuer, comme si de rien, à avancer.


Sur le moment, je ne me demande donc pas qui ils peuvent être, ni le pourquoi de leur présence, je n’y songe même pas. Inconsciemment peut-être que j’écarte des pistes telle la manifestation, ils ne sont pas virulents, n’ont pas de slogans entêtants et ne revendiquent rien. Ils ne sont pas non plus des sportifs, les supporters sont absents et, pour revenir aux tenues, elles ne sont évidemment pas adaptées pour un quelconque sport.

Par contre ce que je sais, parce que je le vois et le ressens, c’est que l’ambiance est joviale ; j’en déduis qu’ils sont une bande festive de joyeux lurons ; qu’ils ne représentent aucun danger et que je ne risque rien.


Pourtant, je rappelle qu’ils sont tous, dans toute leur globalité, d’une incohérence totale ! J’insiste, remémorez-vous, ils sont en deux dimensions ! Et, étrangement, ils sont apparus subitement au détour d’une bien subite rue apparue au beau milieu d’une nébuleuse ligne droite !


Le regard porté vers l’irrationnel, le but, la destination, le pourquoi et tant d’autres question dont le " qui sont-ils " resteront en suspens.


Face à cet inconcevable phénomène, au lieu de changer de route – et encore faudrait-il qu’il y en eu une autre –, au lieu de m’arrêter, de bifurquer ou de me contenter de les laisser passer, je continue à avancer. Je continue à marcher droit vers eux.


Mes collègues font de même. Vous vous rappelez que je suis en arrière, n’est-ce pas ? Lucide, une blessante question me traverse l’esprit : Suis-je donc à ce moment précis un mouton ? Le seul mouton de l’histoire ?

Peut-être. Dans tous les cas, mes collègues, loin d’être éclairés, car seul On l’est, sont au moins par comparaison ses chiens de berger dont la seule raison d’être est de me guider !


Vers où ?

Par métaphore, le groupe est mon pâturage.


Et cette marche, par déduction, fut ma transhumance.

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