Petit à petit, Sextuor se calme, son rythme ralentit et ses décibels survoltés s’amenuisent pour ne devenir que légers soupirs. Après l’orgasme, il semble vouloir reprendre son souffle. Moi, de mon côté, je retrouve mes esprits âprement chavirés par l’expérience. Je me souviens alors de l’invitation, me demande au passage si On n’aurait pas pris du plaisir en m’attouchant musicalement les sens ?

Je ne me sens nullement victime, m’inquiète juste de savoir si On a pu se satisfaire ? Qui est On ?

Mes pensées sont fugaces, je ne m’attarde pas sur sa transgression, non plus sur ma passive performance. Plus terre à terre, ce qui m’importe maintenant est de retrouver l’usage total de mes jambes. Je respire à fond, retiens mon souffle, me concentre, lance une rudimentaire prière et… miracle ! Elles me répondent, m’obéissent, s’actionnent, alléluia, je marche.

Je marche.