Cette question mérite une réponse. Immédiate et précise. Claire et limpide !

Mon regard – ne vous y m’éprenez pas – est toujours insistant, il l’attouche et la rappelle à grands renforts d’oppressions. Sur sa nuque, sur ses cheveux, il se fait pesant, lui demande de se retourner, de me parler, de me répondre.

Mon regard l’implore : retourne-toi et regarde-moi !

Je tourne en boucle et n’ait finalement que cette obsession en tête… qu’elle me regarde…

Mais rien n’y fait, elle reste stoïque.

Perfide sorcière, regarde-moi ! Je te l’exige.

Je rage et m’apprête, tes cheveux, pourtant coupés courts à la garçonne, à te les saisir, à te les tirer et à te les tordre de toute ma poigne.

Séductrice illusionniste, regarde-moi. S’il te plaît.

Je supplie ; ma main en fin de compte se pose sur tes cheveux bruns, parcourus de boucles blondes, et s’y attarde pour te signifier ma présence.

Mirifique enchanteresse, regarde-moi… Si tu le veux.

Je te laisse le choix et me contente finalement d’observer tes cheveux, pris dans un courant d’air fou, s’envoler librement, puis, surpris par la force du vent, se rebeller en jaillissant en tous sens sans que tu n’y attaches une quelconque importance.

Tes cheveux, ton corps, je me voyais en prendre possession, violemment, limite à t’en arracher une mèche entière, limite à l’y contraindre.

Je n’en ferai finalement rien.

Insoumise ensorceleuse, tu ne répondrais de toute façon pas à ma contrainte.

Tu n’y as d’ailleurs pas répondu comme j'aurais pu l'imaginer…

En ce sens, mon regard si oppressant et mes libidineuses pensées s’étiolent et te libèrent.

Tes cheveux bruns, coupés courts à la garçonne, aux boucles blondes, ne souffriront dorénavant plus de mon poids dérangeant.

Ainsi furent, l’espace d’un temps, mes perverses pensées.