On se regarda tout deux avec de grands yeux.

Le moment était arrivé. Ce fameux moment.

Je sentis ma gorge se nouer et les larmes monter.

Odon s'inclina face à ses parents:

- Père, Mère nous ferons de notre mieux pour préparer notre mariage.

Je l'imita aussi la boule au ventre. Je me sentais mal.

Le roi nous fît signe de nous relever.

Quand ses yeux transpercèrent les miens je me sentit encore plus malade. Mon coeur s'affola dans ma poitrine et je m'accrocha à la main d'Odon pour avoir un point d'encrage.

Le roi se leva de son siège.

Il marcha lentement jusqu'à quelques mètres de moi et pris ma main.

Mon coeur arrêta de battre quelques secondes. Des sueurs froides perlaient mon dos

Je sentit quelques choses de froid prendre contact avec ma paume.

Puis le roi retira sa main coupant le contact visuel entre nous

Je baissa les yeux vers ma main et vis un petit coquillage d'or.

Je chercha aussitôt le regard d'Odon qui avait les yeux fixés dessus.

La reine prit la parole un grand sourire aux lèvres:

- Ceci est un présent de mariage que nous vous donnons un peu en avance. N'y tenez pas rigueur Oriana nous vous gâterons assurément.

Je serra dans ma paume le coquillage. L'impression d'être acheter émergea et l'envie de nager à toute vitesse loin de ces sirènes fût encore plus forte.

Nous étions tous les deux en état de choc quand la réunion prit fin.

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A partir de ce moment Odon et moi n'eurent aucun moment de répit où nous aurions pu être seul.

Nous étions assaillit par les serviteurs et les servantes afin de confectionner nos costumes de cérémonie, le repa de mariage, la décoration, le déroulement de la cérémonie et encore beaucoup d'autres choses... Qui heureusement nous occupèrent l'esprit bien que ma main serrait toujours le petit coquillage d'or.

Ce ne fût qu'au soir où l'on nous congédia Odon et moi chacun dans notre chambre.

Ce fût avec un pincement au coeur que je le vis nager vers sa chambre.

Odon me fit un dernier clin d'oeil avant de partir qui me rassura un peu.

On aurait dit que tout était orchestré pour que nous ne soyons pas seul avant le mariage.

Seule dans ma chambre je caressais du bout des doigts le petit coquillage d'or.

Puis je le plaça à côté du diamant des dragons.

Je repensa à l'annonce du roi. Nous allons nous marier demain avec Odon.

Une boule se forma dans ma gorge et les larmes tant retenues coulèrent le long de mes joues.

Même si Odon était mon ami, je ne voulais pas rester dans cet environnement toxique.

Je ne voulais pas me lier à cette "famille", j'avais l'impression qu'on me mentait, qu'on me manipulait. Je ne sais pas comment une sirène aussi gentille qu'Odon a pu naître dans un endroit pareille.

Mon père et ma mère me manquaient.

Et tandis que je ruminais en sanglotant mes pensées sombres, quelqu'un posa une couverture sur mes épaules.

Cette même personne commença à caresser d'un geste tendre mes cheveux.

Ce geste me rassura, me calma peu à peu.

Mes lourdes paupières s'affaisèrent et le noir m'entoura.

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- Oriana tu est splendide!

Perséphone venait de finir de coiffer mes long cheveux blanc avec de multiples coquillages.

Je donna un coup d'oeil dans le miroire que deux servantes tenaient.

J'étais muni d'une longue toge blanche couvrant mon corps et mes jambes, d'un fin voile cachant mon visage, d'un collier de perles accroché à mon cou, et de plusieurs bracelets multicolores.

Je me sentais mieux que la veille malgré le choc, je savais qu'Odon était le meuilleur partenaire qu'il soit et que se marier ne changera rien entre nous. Au moins il n'aura plus à se cacher pour venir dans ma chambre le soir même si ce n'est pas pour les mêmes raisons qu'un couple normal.

En raison des circonstances le mariage n'aura que deux partie banissant la Proaulia, étant en temps normal avant le mariage, une fête organisée chez le père de la mariée où celle ci faisait divers offrandes aux dieux.

Il y aura donc seulement le Gamos qui est la cérémonie devant Poséidon où nous prêterons serment et où nous lui offrirons des présents. Ainsi que L'Epaulia qui était le banquet avant la nuit de noce.

Un garde sirénien fit son apparition.

- Princesse pouvons nous y aller à présent?

Je fit oui de la tête et franchit en première la porte la tête haute et le sourire aux lèvres.

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Devant le temple de Poséidon il n'y avait que peu de personne.

Beaucoup de gardes sirèniens étaient présent, et le couple royal.

C'était tout.

Odon était devant le temple. Il attendait.

Sa vue me donna du baume au coeur. Ses cheveux indisciplinés étaient coiffés d'un bandeau d'algues et de coquillage. Sa toge d'ordinaire blanche était cette fois ci en or.

En tournant la tête vers moi il sourit en me faisant un clin d'oeil tout en détaillant ma tenu.

Arrivé à sa hauteur il me tendis son bras en me soufflant:

- Vous êtes presque aussi magnifique que moi mon amie.

Je pouffa discrétement en lui mettant discrétement un coup de coude dans les côtes:

- Et vous vous allez faire beaucoup de coeur brisé.

On s'avança tout deux vers la statut de Poséidon le visage de nouveau sérieux.

On s'agenouilla devant la statue de notre dieu bien aimé avant s'incliner plusieurs fois.

Puis on se fit tout les deux face.

On clama d'une seul et même voix:

- Oh Poséidon, notre dieu bien aimé, notre père à tous, notre protecteur, nous sommes ici vous faisant face pour recourir à votre bénédiction, à votre amour, à votre bienveillance afin de nous unir en tant que partenaire d'une vie, en tant que mari et femme. Père acceptait notre recquête.

Nous nous inclinons de nouveau face à lui cette fois.

Le sol trembla.

Le tonnerre gronda.

L'eau s'assombrit.

Le courant se précipita.

La surprise et la peur gagna les gardes tandis le couple royal restèrent impassible.

Mon coeur s'affola dans ma poitrine. Que se passait-il?

Je tourna la tête vers Odon qui comme ses parents avait l'air impassible même si ses mains tremblaient un peu.

Il pressa ma main le visage inquiet.

- Poséidon va nous faire passer un message.

Devant nous l'eau formait un tourbillon bleue foncé créant un fort courant vers nous faisant voler nos cheveux vers l'arrière.

Une voix grave et profonde s'éleva de ce tourbillon.

- La vie n'est qu'une illusion. Le monde est dans l'ignorance. La véritée est sans pitié.

Mes enfants ce monde est entre vos mains, le destin vous relie et vous façonne.

Vous accomplirez tout deux de grande choses, vous vivrez tout deux de grandes choses.

Ouvrez l'oeil, ne vous retournez pas, anticipez, rélféchissez, avancez.

Bien que vous ne pourrez jamais donner de descendance, votre chemin est long et périlleux.

La vérité vous fera souffrir, vous blessera, remplira votre coeur de haine.

Mes enfants, je vous bénis.

Après ce discours le tourbillon se referma, l'eau se calma, l'atmosphère se fît lourde et pesante.

Tous se jetèrent à genous, même le couple royal. Après un dernier regard, Odon et moi nous inclinèrent une dernière fois avant de se redresser et de se retourner pour de faire face au couple royal.

Des milliées de questions se bousculaient dans ma tête.

Alors je ne pourrais pas avoir d'enfants avec Odon. Cela ne me fit rien, me soulageant même.

Un char conduit par des dauphins nous attendait au pied du temple avec Odon.

Après être monté avec Odon à l'intérieur, il nous emmena vers la salle de réception du château.

L'Epaulia allait commencer ainsi que l'affrontement de la cour et de ses courtisans.