Questionnement...

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Souvent on me dit... « tu es dingue ! » parfois d'une manière amusée, parfois d'une manière très sérieuse.

Et cela je dois bien le dire me laisse grandement dubitative.

Je suis dingue ?

Pour beaucoup, j'ai l'impression que d'être dingue c'est un but en soi, une façon d'être qu'il faut avoir, qui se cultive, et qui se doit d'être. Pour d'autre c'est bien évidement le contraire, le pire du pire, être dingue c'est sortir de la norme, de la case, de la société, et donc ce n'est pas sain, pas normal, cela laisse place à la suspicion, et bien souvent au rejet.

Et j'ai rencontré les deux sortes, ceux qui veulent passer pour dingue, faire dingue, de par leur idées, ou de par leurs actions, et puis les autres, les normaux, où il ne faut surtout pas qu'il y ai un brin d'herbe dans la pelouse qui dépasse, et pour moi ça le coup du brin d'herbe qui dépasse et partir à sa recherche à coup de tondeuse, de sécateur et bien moi je trouve ça dingue. Mais j'aime les jardins libres et en friches...

Et je me pose des questions, parce que ma sois disant dinguerie je ne la cherche pas, ne la recherche pas et ne la cultive pas.. comme les jardins d'ailleurs...

Je suis peut-être en friche moi aussi.


Et cela me rend dubitative... je me demande d'où cela vient et pourquoi ?

Pourquoi je fais fuir les gens, ou plutôt pourquoi je ne les retiens pas ..

Pourquoi que cela soit dit de manière amusante amusée, ou au contraire profondément outrée, tous finissent par le dire « tu es dingue ! ».

Et une voix vient à passer dans ma tête pour me murmurer :

« parce que c'est sans doute vrai. » et une autre lui répond

« et alors ? » et en effet et alors ?

Et alors quoi ? Et alors rien...


Et je regarde le monde, les gens avec leurs soucis, leurs mesquineries, leurs bassesses, méchancetés et je m'en rends compte, et au lieu de ressentir de la colère de la tristesse ou quoi que ce soit d'autre approprié, j'ai un long soupir interne et au final je n’éprouve que de la pitié voir une totale indifférence, et je les laisse passer sans plus m'émouvoir...

je les regarde s'ébattre et s’abattre contre les murs qu'ils ont finalement dressé autour d'eux-même, pour une raison qui leur est propre, se vouloir dingue ou tout le contraire... et je regarde leur contradiction, contradiction qu'ils s'infligent eux-même, parfois à en souffrir, à en crever... ne sont-ils pas fous ? Les plus fous ? Plus fous que moi ?

Tous à militer pour leur cause, et de la plus futile à la plus importe... enfin pour eux, ou pour moi … je ne milite pas, ou du moins je n'en ai pas l'impression... ce militantisme de base qui fait que tu dois être avec eux et sinon tu ne peux être que contre eux... cette obsession de transformer l'autre en comme toi... Je ne cherche vraiment pas à ce que les autres soient comme moi...

Peut-être que je me suis rendue compte que personne ne peut être comme moi, je ne le souhaite surtout pas, à personne... c'est le passé qui nous définit et nous façonne et je ne souhaite mon passé à personne d'autre, vraiment.

C'est peut-être à cause de ce passé que je suis « dingue ».. même si aux dernières nouvelles, une pro là-dedans m'a trouvée plutôt équilibrée.. comme quoi. Ça m'a surprise, je pensais sincèrement être bonne à enfermer, asile et camisole chimique, même si ça me faisait flipper... me terrorisait, cure de sommeil et tout le tintouin.. il semblerait que non, pour les pros pas du tout...

Mais alors si pour les pros pas du tout, pourquoi tout le monde me traite de dingue ? De cinglée, de tapée du casque.. elle est fêlée...

Et oui sans doute, les fêlures on en a tous... je n'ai jamais rencontré une personnes sans fêlures, sans craquelures, même si parfois c'est juste l'écaille de peinture sur le bord de l'assiette... Et je ne porte aucun jugement là-dessus, je trouve ça même normal... D'un côté c'est la vie non ?
La vie qu'on le veuille ou non, nous en envoie plein dans la gueule.. des fois on le cherche sans même sans rendre compte d'ailleurs.. et des fois non, mais elle s'en charge quand même... et donc la peinture qui saute, l’émail qui s'écaille, la fêlure qui zigzague... normal.

Et j'en ai tout à fait conscience... et surtout je ne leur en veux pas.. ils ne sont pas parfaits, et c'est normal.. la vie n'est pas parfaite, ne l'est jamais quoi qu'on en fasse, quoi qu'on en dise.

Et donc ils cachent, sous un amas de pensées de phrases, de mesquineries et de jugements... Je ne cache rien.. du tout... ni mes craquelures, ni mes fêlures... elles sont là à portée de regard, ou à portée de voix... et j'ai bien l'impression que ça emmerde...

Et je me demande pourquoi ?... sérieusement.

Y en a qui me plaignent.. je ne demande rien...

y en a qui me fuient.. si tu veux...

y en a qui veulent me faire rentrer dans le rang et peu importe lequel... tu perds ton temps.

Et pour finir le « tu es dingue » et dans l'interne j'ai le « ah... nous y voilà... »
Et je me demande ce que ce mot englobe ? Ce qu'il veut dire ? Sa connotation...

Pour chaque chose que je fais, que je dis, que je pense à un moment ou à un autre, par une personne ou par une autre, le voilà qui apparaît.

Qui s'incruste et qui plane...

Toujours.

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