L'été brillait de mille feux mais les heures les plus sombres de la nuit laissaient déjà deviner la morsure de l'automne. Bientôt la tribu partirait vers les prairies d'hiver.

Ahanu était inquiet. Son chien ne se montrait pas depuis des jours. Son père posa une main cuivrée de soleil sur son épaule :

 " Ne crains rien, mon fils. Peut-être est-il redevenu loup. Ou bien est-il en train de fureter dans quelque vallon. Maintenant, va aider les chasseurs qui reviennent. "

Le matin suivant, Ahanu quitta le campement avant que les squaws ne se lèvent pour la pêche à la truite. Plus discret qu'une ombre, il gravit la route du col.

Là-haut, il empila quelques pierres comme on indiquait un chemin. Ahanu ne craignait pas que son ami rencontrât un puma ou un ours. Mais le vent, dans les conciliabules des guerriers durant la veillée, rapportait que des hommes aux visages pâles, armés de bâtons de feu, avançaient à travers les plaines.

Le monde était-il en train de changer ?