La cavalcade eut lieu alors que l'aube se réduisait à un fil doré sur l'horizon. Beatrice se colla à moi :

 " J'espère que tu as assez dormi, Richie. Parce que le festival d'Emily va commencer.

 - Show must go on. "

Emily nous attendait devant le sapin. Papy Merrill proposa :

 " Et si tu faisais la distribution, Em ? "

Elle plongea vers les paquets :

 " Celui-là est pour moi. Lui aussi. Un pour Maman. Celui-ci pour toi, Papa.

 - Pour moi ? De la part de qui ?

 - Je l'ai commandé moi-même au Père Noël. me répondit-elle en adressant un clin d'œil à mon grand-père.

 - Tiens donc ! "

Sous le papier brillant, je découvris un album photos. Parmi les clichés, un concours de grimaces avec Papy Merrill. Des images tendres d'Emily et Mamie Estelle dans la cuisine, leurs visages couverts de farine. De vieux instantanés de moi, enfant.

Autant de perles dans mon cœur. L'une d'elles s'échappa et roula sur ma joue. Parfois, le bonheur n'attend pas d'être parti pour vous rappeler sa présence.