Je savais le royaume des alligators empli de magie et de créatures de temps anciens.

Mais ce matin-là, en me réveillant, je me sentais aussi vif que la tortue des marais, lente et peureuse. Mes progrès en lecture me frustraient plus qu'ils ne me libéraient et le regard de mes compagnons à mon encontre changeait.

La jeune femme qui glissait le livre chaque jour entre mes mains crasseuses m'assura de son ton éternellement doux :

 " Ne soyez pas trop dur avec vous, monsieur Don. Vous avez choisi un nouveau chemin et en connaître les contours prend du temps. Je ne vous demanderai qu'une chose, si vous me le permettez.

 - Laquelle ?

 - Nous serons bientôt de retour sur la plantation du Maître. Il y a du bon en vous, continuez de lire, je vous en prie. "

Certaines fleurs poussaient dans les profondeurs du bayou, peut-être y avait-il là un moyen de m'extirper de ma condition ? Quant à cette femme ?