485. Ce rubis-là

2 minutes de lecture

Au milieu des brumes translucides de l'aurore, surgit le Soleil pareil à un rubis. Rarement durant mon existence, je l'avais autant haï. Ce matin-là, la nuit occupait mon cœur et tout mon être.

Quelques heures auparavant, j'avais retrouvé ma compagne dans une chambre d'hôtel en compagnie d'un homme. Il était beau avec ses épaisses boucles brunes et ses yeux aussi bleus qu'un ciel d'été, mais dans lesquels couraient une électricité noire. Surpris l'un comme l'autre, nous avions échangé quelques amabilités avant que je ne me m'éclipse.

Une voix s'éleva dans mon dos :

 " Mon preux chevalier.

 - Beatrice.

 - Ce n'est pas ce que tu crois, Richie.

 - J'ai l'impression ce matin de ne pas te connaître vraiment. Alors je me dis que c'est réciproque.

 - S'il te plaît, ne te montre pas dur.

 - Oh ! C'est un peu facile, ça ! Qui est ce gars ?

 - Mon contact dans cette affaire.

 - Et vous vous retrouvez dans un motel ?

 - Par discrétion, oui. Il travaille pour un gang de South Boston.

 - Bon Dieu, Beatrice. Tu joues à quoi ?

 - J'enquête, Richie.

 - Tout le monde sait comment aujourd'hui les cartels transitent par la Floride pour envoyer leur came dans le nord du pays. Et toi, tu viens me dire que tu fraies au milieu de ces truands.

 - C'est mon travail. me répondit-elle en posant une main sur ma cuisse.

 - Je crois surtout que tu trouves ça excitant. Que ça met du sel dans ton existence.

 - ...

 - Tu t'ennuies avec nous ?

 - Non, pas du tout.

 - Tu as déjà mis une fois notre famille en danger avec Tom Maynard. Je peux accepter de souffrir un peu pour toi, mais il est hors de question qu'Emily subisse ça.

 - Je suis désolée, Richie. souffla-t-elle, le visage soudain froissé.

 - Je l'espère et je veux te croire, Beatrice. J'en ai fini avec ma guerre. Ne cherche pas à te rendre la nuit plus longue.

 - Je ne sais pas quoi te répondre.

 - Il n'y a pas de réponse magique. Demain, c'est Pâques. Finis ce que tu mènes ici et rejoins-nous. Pour notre fille. "

Je me sentais laid de jouer sur cette corde-là, mais je n'avais que ça à me raccrocher. Je connaissais ces brumes pour y avoir louvoyé et j'appréhendais encore leur charme vénéneux.

Annotations

Vous aimez lire Shephard69100 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0