1-La mort ne frappe qu'une fois
Le bruit du coup de feu avait à peine retenti, que déjà, je tombais à genoux. Ma vision se brouillait , la respiration devenue très vite difficile. Il ne m'en restait plus pour très longtemps, quelques minutes ou même quelques secondes tout au plus.
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Comment ai-je pu en arriver là ? Comment se fait -il que je n’aie rien vu venir ? Comment cette personne qui m'est chère a pu me faire ça, à moi ? Comment ? Les mots ne me viennent plus, je viens d'être trahi par une personne de confiance, certes pas la plus clean, mais de confiance. Comment ? Tel un écho, cette question venait résonner dans ma tête en discontinu.
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Bientôt, je m'écroulai, allongé sur le dos. La balle avait perforé l'un de mes poumons, et ils étaient là à me regarder crever comme un chien. Même la personne en qui j'avais confiance m'observait en train de mourir sans bouger, sans regrets, sans émotions ou plutôt le regard vide. Voilà la bonne expression !
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Ma vision était de plus en plus trouble, je m'efforce à rester en vie en m'accrochant à mes souvenirs ; dans l'espoir qu'un secours arrivera. Ces souvenirs, ce sont ceux de ma femme Charlotte. Je revois son sourire, sa façon de rire, ses cheveux longs, volant au vent, et cette fille que l'on a faite ensemble. Ma Zoé, elle n'a que six ans, toujours joyeuse, une enfant pleine de vie.
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Je lui avais promis qu'on irait voir le Grand Canyon l'été prochain. Eh oui, malgré son jeune âge, elle déjà très curieuse. J'en suis fier de ma famille, elle est réussie. Je n'aurais qu'un regret, ne pas connaître mon fils qui va arriver d'ici deux mois. Cet enfant ne connaîtra pas son père. Je suis vraiment désolé, je m'excuse auprès de vous trois, de partir trop tôt.
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Ça y est je n'y vois presque plus rien, la douleur me déchire les poumons, et pourtant, je ne peux pas hurler. Comme muet, plus aucun son ne sort de ma bouche. Dans le désespoir, j'essaye de mettre un doigt dans le trou ou mon corps a été perforé. Rien y fais, sans aide, je suis condamné. Le sang commença à remonter dans ma gorge, je le sens enfin arrivé, le goût de la mort. C'est maintenant ma bouche qui s'emplit de ce liquide rougeâtre.
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Celui qui circulait dans mes veines il y a encore quelques minutes. Je continue de boucher la perforation de la balle avec mes doigts, aussi forts que je le pouvais. Mais bientôt, le sang se mit à dégouliner, le long de mes lèvres puis de mes joues et de mon cou. Les forces me manquaient et mes bras retombaient au sol. Je n'arrive plus à me souvenir, mon esprit est en train de s'éteindre. D'un coup, mon cœur cessa de battre.
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Mes membres se raidirent, et je devins pale, mes yeux se fermèrent tout doucement, pendant que mon sang se vidait lentement autour de moi. J'étais mort ! Moi, Oliver Lewis, je venais de décéder, dans un petit quartier de Chicago, trahit et assassiné par la personne la plus improbable qui soit. Ce quartier m'a donné naissance, et aujourd'hui, il me donne la mort. Mais de cette façon, c'est difficile, très difficile à accepter.
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Je tenais à adresser un dernier message à ma famille ; même s’ils ne m’entendent pas, je vous aime tous les trois, vous êtes ma plus grande fierté. Maintenant, je vais vous retracer ce qui s'est passé pour comprendre comment en est-on arrivé à ce point de non-retour. Vous me direz, que je suis mort, et que je ne peux donc pas vous compter ce drame. Eh bien, ne posez pas de question, et laissez mon esprit vous ramener quelque temps en arrière.
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