Chapitre 73

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Écrit en écoutant notamment : Onlynumbers – Euphoric Night

Deux semaines plus tard, le 11 décembre.

Mes deux mains sont posées sur les pectoraux de Dimitri. J’ai du mal à soutenir son regard, alors je préfère me concentrer sur les reliefs subtils de sa musculature. Même s’il ne tourne plus, il a conservé l’habitude de se raser le torse et je dois avouer que la sensation est particulièrement agréable quand je le caresse. C’est à me demander si je devrais l’imiter. En tout cas, je ressemblerais à un vrai twink ! Je ferais honneur au studio...

Dimitri porte son short échancré rouge vif, celui avec des bandes blanches sur les côtés. Il sait bien que je suis sensible à ce genre de tenue, certes clichée, mais vraiment excitante. Le tissu souple fait des plis suggestifs au niveau de l’entrejambe lorsqu’il est assis, et se tend sur ses fesses s’il décide de se mettre à quatre pattes. Dans cette dernière position, j’adore descendre son vêtement de quelques centimètres seulement, de manière à sublimer le changement de courbure prolongeant son dos. Voir la naissance de la fente qui sépare ces deux muscles rebondis, jusqu’à arriver à son trou, me fait tellement saliver que nous aurions à peine besoin de lubrifiant pour faire l’amour.

***

Ses doigts me caressent les reins et s’approchent de mon boxer. Chez lui, c’est un signe instinctif montrant qu’il est prêt à passer à l’action, dans une position active. Il attend toujours que j'accepte ses avances, mais aujourd’hui, j’ai très envie, alors je guide sa main directement vers son but.

Je m’arrache de ses lèvres pour basculer sur mon ventre, prends appui sur mes avant-bras et écarte les cuisses : cela force la cambrure de mon dos et me rend plus attirant. En plus, j’ai toujours aimé me retrouver dans une posture de soumission vis-à-vis d’un garçon plus mince que moi. Le renversement des rôles habituels et le fait d’accepter une domination plus psychologique que physique me fait rougir de désir. Dimitri connaît bien mon fantasme et appuie avec insistance sur mon cou lorsque je fais mine de vouloir me redresser. Parfois, ses doigts glissent sous mes hanches, et il masse vigoureusement mon sexe avant de reprendre son travail à l'arrière. Sa langue n’en finit plus de tracer des lacets entre mes fesses, si bien que je ne pourrai plus supporter longtemps la tension qui s’accumule dans mon corps.

Heureusement, je sens qu’il applique enfin du gel lubrifiant et change de position en vue de me pénétrer. J’aime faire semblant de résister à la poussée de son sexe : c’est comme un défi préliminaire pour lui.

Après quelques instants de ce jeu, je décide de me laisser envahir. Il avance en faisant plusieurs pauses : j’en ai besoin pour ne pas me raidir. Il sait aussi qu’il vaut mieux laisser quelques centimètres en dehors pour m'éviter une pression déplaisante. Je me suis souvent demandé comment faisaient certains pour aller à vingt centimètres ou même plus ; selon notre Jordan du studio, il paraît que c’est à la fois une question d’anatomie et d’habitude.

***

  • J’ai aussi envie de te faire l’amour, dis-je en me dégageant de ma position. Mets-toi à quatre pattes !
  • Oh là, quelle demande frontale ! Ça me plaît !

Il se met tout de suite en position. Maintenant, c’est à moi de jouer.

Je ressens toujours la même tension à l’idée de posséder l’objet de mon admiration. Comme souvent, je dois dépasser mes interrogations métaphysiques : comment est-il possible que le désir et la satisfaction d’un garçon si complexe et fascinant dépendent de moi et de mes actions ? J’espère qu'un jour, ces questions finiront par me passer... ou pas, en fait. J’aime aussi me rappeler à quel point Dimitri est singulier, à quel point il me complète. J’emmerde les philosophies qui doutent de l’existence de l’Autre en tant que conscience propre. Je l'aime, je sais qu’il m'aime réellement et que ce n’est ni une projection de ma pensée, ni une illusion. Nous sommes deux êtres égaux, indépendants et liés à la fois.

Je sais qu’il a eu l’habitude de mecs plus épais que moi, mais ce n'est pas une raison pour y aller comme une brute. Je le copie dans la phase de préliminaires et commence avec deux doigts afin de l'ouvrir en douceur. Je m’amuse à avancer le long de la paroi en appuyant à la recherche de zones sensibles chez lui. Ma deuxième main passe sous son torse et effleure ses abdominaux. Je me délecte de la peau satinée qui couvre chacun des muscles.

  • C’est bon pour toi ? demandé-je.
  • Quand tu veux !

Je me positionne avec application derrière lui et entame la pénétration. Il lui suffit d'un long gémissement pour prendre une première fois les dix-sept centimètres dont je dispose.

Mon corps ne sait plus si je dois fermer les yeux pour renforcer les stimuli charnels, ou bien simplement contempler mon amoureux. Dès que je pousse vers l’avant, son dos se creuse et ses épaules remontent. De temps à autre, il secoue la tête comme si le plaisir était trop vif et violent à supporter. C'est de la pure folie ! J’essuie à temps une goutte de sueur qui a pris sa source entre ses omoplates et menace de dévaler son dos.

Malgré le plaisir que j'y prends, je ne suis pas le mec le plus endurant du monde dans ce genre de position, alors nous retournons à nouveau les rôles au bout de trois ou quatre minutes. Cette fois-ci, je m’étends sur le dos, la tête surélevée et les jambes autour de son corps. J’adore cette position de servitude volontaire et d'attente de son abordage.

***

  • Oh putain ! m’écrié-je.
  • Quelque chose ne va pas ?
  • Au contraire !

Je n’ai jamais rien ressenti de tel. Dimitri a progressé d’un coup dans mon intimité et l’impression de gêne que je connais bien a disparu au profit d’une douceur aérienne, immatérielle. Je ne ressens plus réellement l’extrémité de son sexe, pourtant profondément enfouie dans mon corps. Mes jambes se mettent à trembler lorsque je réalise que mon beau garçon a entièrement pris possession de moi. Je suis fier de pouvoir lui offrir une pénétration complète et m’étonne moi-même des perceptions associées. C’est l’entièreté de mon corps qui a basculé dans un état d’ivresse, euphorique.

  • Je pense savoir ce que tu ressens, souffle Dimitri avec un clin d'œil.
  • Ah bon ? Mais ne t’arrête surtout pas !
  • Perso, ça m’a aussi décoiffé les premières fois. Désolé de rentrer dans les détails techniques, mais en fait, en étant suffisamment détendu, l’angle au fond de l’anus peut se redresser et donc accepter une baise plus profonde. Gare à toi, c’est terriblement addictif !
  • Je te crois ! On continue ?

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