Chapitre IV. ils font quoi ces sales gosses ?
Agathe
Il était beau après l'amour Lisandro, il avait l'air, d'un gamin qu'on eût chopé le doigt dans la confiture.
Nous n'avions pas le choix bien évidemment, alors que j'aurais repris volontiers du rab, nous fûmes contraints de quitter notre nid d'amour improvisé. Oh! avec un peu d'imagination, nous pourrions trouver des coins plus romantiques, il faudrait juste que nous sortions du parc.
Dire que nous nous étions débarassés des enfants ( qui je l'espérais étaient en sécurité, et ne commettaient pas de bêtises ) pour discuter entre adultes responsables. Dès que ces sales gosses avaient eu le dos tourné, je m'étais jetée sur ma proie, qui n'avait que mollement protesté, pas très longtemps en plus. Il n'avait pas été en reste pour me faire le coup du marteau-piqueur, j'en avais mal aux hanches tant il m'avait secouée. Oh la brute épaisse, il m'avait pétri la poitrine comme si c'était de la pâte à pain, j'avais même trouvé ça agréable, quel cochon... il était en forme.
Bon, pour des adultes responsables, on repassera, là, en ce moment, nous abandonnions nos enfants (qui n'avaient sûrement pas besoin de nous pour vagabonder en dehors du parc. Je la voulais moi ma revanche. Il fallait juste trouver un coin tranquille, les cris de la vieille chouette de la billetterie, ce n'était pas ce que j'avais préféré dans notre chevauchée des Walkyries.
Là, des arbres, de la mousse de la fougère, le coin était bucolique à souhait, même s'il n'était qu' à cent mètres du parc... en contrebas d'un parking qui n'était pas très fréquenté à cette heure de la journée. Il avait sans doute raison Lisandro, j'avais tout de la femelle bonobo, rooo, il n'avait pas l'air de se plaindre pour l'instant
exxxxccccuzzzez moiiiii ! Je n'arrive plus à réfléchir. Mais sortez, vous voyez bien que vous nous gênez, fermez la porte en sortant et éteignez la lumière.
***
Ah ! ça va mieux, pfuit, c'était terriblement bon, je me relève, il ôte de mes vêtements les morceaux de mousse de lichen et de fougère qui y sont accrochés. Il est marrant avec sa chevelure hirsute, il a salement taché son pantalon... enfin, je crois qu'on s'en fout.
Je regarde ma montre, il est bientôt dix-huit heures, qu'est ce qu'il a passé vite le temps, ça fait bien quatre heures que nous sommes dans ces buissons. Je ne sais pas trop ce qu'il doit penser de moi, enfin là il me regarde d'un air béat, niais même je dirais. Comme s'il avait été lobotomisé, il fallait dire pour sa décharge que son cerveau n'avait pas due être irrigué depuis un bon moment.
Quoiii, dix-huit heures !
Mais à quelle heure le parc doit-il fermer ses portes ? nous avons des enfants à récupérer tout de
même !
Ah ! quelle sorte d'adulte je suis ! Je suis dans le pétrin jusqu'au cou et je ne pense qu'à rouler dans l'herbe avec un inconnu, on devait discuter. Je ne vous dis pas la discussion de cet après-midi, elle a dû être émaillée d'onomatopée de cris et de mots grossiers. Quelle sorte de parents sommes-nous donc.
Alors que, à moitié débraillés nous courrions pour regagner l'accueil du parc qui venait de fermer à l'instant, nous entendions la voix d'une hôtesse qui appelait les parents, dans plusieurs langues, du petit William et de la petite Romane.
Mais nous y étions à l'entrée du parc... j'essayais de parler en vain avec le vigile qui nous interdisait l'entrée, ce con ne devait parler que Roumain et n'écoutait pas un mot de ce que je lui disais.
Zorro est arrivé, le beau Lisandro, recouvrant enfin ses esprits après une longue éclipse, il hurlait maintenant :
- Abruti, laisse-nous entrer ou je te fracasse, nous sommes les parents de William et Roxanne !
Il comprenait le français en fait, c'est plus facile à comprendre quand c'est un gorille de presque deux mètres qui le hurlait, ce n'était plus du tout le doux Lisandro que j'avais bousculé tout l'après-midi que j'avais devant moi, la mâchoire crispée, les points serrés, je m'attendais à voir sa chemise partir en morceau et sa peau virer à la couleur chlorophylle.
Ce n'est ni le moment ni le lieu de le dire, mais c'est à ce moment-là que je suis vraiment tombée amoureuse de ce type.
Sésame ouvre-toi ! la porte s'ouvrit comme par enchantement
Le vigile, maintenant d'une voix beaucoup plus basse, rouge comme une pivoine, avec des courbettes, n'en finissait pas de s'excuser dans un français impeccable !
- Je vous prie de m'excuser, pourquoi ne l'avez vous pas dit avant que vous étes les parents des enfants qu'on vient d'appeler au micro.
Là c'est moi qui ai failli l'exploser. Mais je ne pus le faire, une locomotive m'entrainant avec elle... je dû courir pour ne pas tomber.
Mais si nous savions ce qui nous attendait, nous nous serions moins hâtés...
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