Elle débarrasse la table du dîner pendant qu’Aurélie et Noëlle continuent de discuter :

• Ce n’est pas un Super Puma. C’est un évolution 5 – E. Au final j’ai dû passer en thermique, il y avait un problème de batterie.
• Ah ouais ?
• Oui, elle était passé à 75% au lieu de 80. J’ai dû mal la charger. Je dois faire le recalibrage de toutes façons.
• C’est sûr qu’en thermique l’arrivée était plus spectaculaire.
• C’est une option intéressante. Même si ça demande pas mal de maintenance. En tout cas on sera prêts pour Londres.
• Ce sera à Windsor finalement.
• OK, c’est mieux que Buckingham pour se poser, et c’est plus près.
• Pas de mode thermique en final alors ?
• Ah ha…

Ce soir Tinaïg va retrouver Lambert comme d’habitude. Ils discutent sur le canapé, regardent un film, font des petits câlins, s’embrassent, se découvrent. Il n’a pas l’air pressé, au contraire il apprécie ces moments calmes et tendres, rien à voir avec ce qu’il vivait avec Abi. Dans le groupe tout le monde est au courant. Quand à Alexeï et Lisa, ils ne sont pas dupes. En revanche, Suzanne et le père Simon ne se doutaient de rien jusqu’à que Lisa et Alexeï leur en parlent :

• Elle est trop jeune.
• Ils n’en sont pas encore là.
• On sait de quoi il est capable.
• Je vais lui parler.
• On va lui parler.
• N’importe quoi, laissez-les tranquille. Rappelez-vous à leur âge.
• Quoi ? Et bien justement…
• Allez, allez, si jamais on intervient, ça va accélérer les choses entre eux. Laissez-les aller à leur rythme, peut-être que ça va clacher et terminé, c’est toujours délicat au début.
• Enfin, au moins ils n’ont pas 10 ans d’écart.

Et les parents de Tina pouffent de rire, doucement, ce qui dédramatise l’histoire et clos le débat. Lisa a compris. Elle expliquera à Alexeï. Elle demandera aussi à Natacha de convoquer Tina pour lui mettre un implant sous-cutané.

Ils se sont mis en pyjama, ce sera beaucoup plus pratique. Sur la canapé, ils s’embrassent, elle met la main entre les cuisses de Lambert. Passe sous le pantalon, explore, quel bazar, elle comprend rien, tiens, ça bouge… Lui fait de même sur elle, mais après quelques caresses, il s’aventure un peu trop loin et reçoit un cousin sur la tête :

• Hé !

Et ils rient.

Le lendemain ils sont étendus nus sur le dos sur le lit l’un à côté de l’autre. Ils se tiennent par la main et de l’autre ils se caressent, d’abord en se regardant, ensuite en observant comment l’autre s’excite. Finalement ils échangent leur ouvrage et Tina cri : elle en a reçu sur le visage, peut-être dans les cheveux. Il s’excuse et vient lui lécher la joue avant de l’embrasser. Elle pense :

• Beurk ! C’est dégueu.

Puis il se pose entier sur elle

• Arrête, tu m’en mets partout !

Puis elle rit. Puis elle ferme les yeux lorsqu’il se frotte, elle respire plus fort. C’est bon. Mais il descend un peu plus bas et :

• Hé.

Un petit Hé. Et elle ouvre les yeux pour le regarder. Il se ravise. Il réalise.

• On va y aller doucement. On a le temps.

C'est elle qui a la main. Leur histoire ira à son rythme à elle. Même si c'est le dernier. Même si il n'y a pas le temps. Leurs corps s'endorment et leurs esprits sombrent dans l'inconscience jusqu'à la prochaine partie à jouer ou à jouir.

Et elle se réveille dans cette ambiance de fin du monde alors que sa vie commence. Personne n'a plus autorité pour lui dire quoi faire ou ne pas faire car tout est vain, plus rien n'a de sens, il n'y a pas d'avenir, no future dans une dombre société chaotique qui sombre dans les ténèbres. Mais en attendant, Tinaïg se lève pour aller assister aux préparatifs de la mission de Noëlle. Il s'agit de sauver la couronne. Tinaïg s'est prise de passion pour toute cette histoire, d'abord avec les réfugiés britanniques à qui on a laissé le premier château, ensuite avec cette île transformé en cauchemar avec ses fléaux et une anarchie où tout le monde s'entretue. Mais comme la France et l'Angleterre font partie de la même famille, il faut tenter de sauver ce que l'on peut. Et Tinaïg aimerait bien rencontrer la princesse Frances. Il parait qu'elle est encore saine et sauve.