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Il fallait épandre les cadavres des Onographes avant qu’ils ne fulminent. C’était le genre de boulot que j’avais l’habitude de déléguer à Azip. Les Onographes sont lourds et nauséabonds. Mais Azip s’était brutalement endormi suite à une attaque de Gravités ; un essaim entier avait surgi d’une rocaille adipeuse, s’était précipité sur lui et avait rapidement percé sa combinaison. Le résultat ne s’était pas fait attendre : après quelques cris de dément, Azip s’était effondré. Désormais, il ronflait paisiblement. J’avais juste eu le temps de le tracter dans le cockpit avant de tuer les Onographes femelles que j’avais repérées derrière le Mont Rouge.
Tout cela me contrariait, mais je n’avais pas le choix et chaque seconde perdue pouvait se payer cher. Je devais vraiment me dépêcher. D’autant plus qu’au loin, des cris perçants m’annonçaient l’arrivée de nouveaux adversaires. Cela tombait plutôt bien, je n’avais pas eu ma dose et avais encore envie d’en découdre. Je respirai profondément à travers mon inhalateur. Une chose après l’autre. Je sortis rapidement quelques robots broyeurs de mon sac infratonique et les déposai sur le visage écarlate de chacune des dépouilles. Les milliers de lames acérée se mirent en branle et le déversement s’enclencha très vite. Mais le tumulte des nouvelles créatures se précisaient. Elles étaient objectivement belliqueuses et mon décodeur morphologique ne m’aidait que trop à comprendre la teneur de leur conflit.
C’est ma place. Non, c’est mon tabouret. Bouge de là. Aïe. T’as plié ma carte. Non, c’est pas moi ! Tant pis je joue plus. De toute façon, t’es qu’une tricheuse. c’est pas vrai. Si, c’est vrai. Aïe, t’es méchante. Bien fait, t’as qu’à pas m’insulter. Mamâââân !!!
Ces interférences m’agaçaient au plus au point. Il n’était pas question que je perde le fil de mon exploration à cause de deux petites conne incapables de s’entendre, c’est compris ? Je hurlais, Azip s’était réveillé et les petites me regardaient la bouche ouverte et silencieuse.
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