Les silences étranglés
Dans l’ombre discrète où je me replie,
Le monde bruisse, mais jamais ne m’appelle.
La timidité tisse un voile d’oubli,
Et ma voix se noie, fragile, rebelle.
Les mots restent pris au fond de ma gorge,
Prisonniers d’un souffle que je n’ose offrir.
Chaque regard lancé me dévore et forge
Un mur invisible, mon seul avenir.
Les poches vides murmurent leur poids,
Chaque pièce qui manque alourdit le vide.
Le pain se compte, tout s’éloigne de moi,
Un festin pour d’autres, mais pour moi l’acide.
Et la famille, jadis un cocon tendre,
Se dissipe comme un brouillard fuyant.
Les rires s’éteignent, les liens se rendent,
Les absences s’allongent dans un silence pesant.
Seul avec mes pensées, mes rêves fanés,
Je regarde l’horizon, sans plus y croire.
Les étoiles semblent à jamais condamnées
À briller loin de mon histoire.
Mais au fond du repli, une flamme vacille,
Un souffle ténu, un écho obstiné.
Car même si tout s’éloigne et oscille,
L’espoir persiste, à jamais accroché.
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