Au fond d'une poche reposaient trois Pièces uniques et merveilleuse, forgées toute trois dans le métal des Dieux. Un temps infiniment long avait été requise pour leur propriétaire au manteau de ciel pour les rassembler ainsi, car les Pièces avaient leur volonté propre et toutes avaient aspirées à être l'unique souveraine de cette poche.

 La première qui était parvenue à l'homme était Vie et Mort, c'était une Pièce têtue, qui trouvait toujours un moyen de parvenir à ses fins. Elle tournait sans cesse et tombait sur une face ou l'autre pour prolonger ou défaire une vie sans regard pour celui ou celle qu'elle condamnait ainsi. Durant de longues années, cette Pièce se plut à être l'unique souveraine de son petit royaume et ne toléra aucune autre en ses lieux.

 Un jour, toutefois, l'homme trouva une seconde Pièce, Espoir et Désespoir, mais comme à son habitude Vie et Mort ne cessait de retomber sur sa face mortelle, menaçant Espoir d'anéantissement, car les Pièces pouvaient se détruire mutuellement.

 Quand à Espoir et Désespoir, elle ne cessait de présenter sa face lugubre, réduisant à peau de chagrin les rêves de l'homme au manteau de ciel. Et tandis qu'il commençait à désespérer de ne jamais compléter sa collection apparut d'elle-même une troisième Pièce.

 Cette Pièce présentait sur une face un visage couronnée d'un cercle de fleurs et sur l'autre un visage déchiré à la couronne brisée, c'était Paix et Guerre, cette dernière ne se laissa impressionner ni par l'une ni par l'autre des belligérantes. L'homme comprit que comme Espoir et Désespoir, elle ne présentait le plus souvent que la face qui reflétait l'humeur du moment, influencée et influençant ce dernier. L'homme tricha, il tourna Paix et Guerre sur sa face paisible, et tout doucement Vie et Mort et Espoir et Désespoir se calmèrent, se laissèrent apprivoiser l'une par l'autre, et enfin acceptèrent de vivre ensembles. Dès lors satisfait l'homme les empocha toute et reprit son petit bout de chemin se félicitant d'avoir enfin pus compléter sa collection, mais redoutant maintenant d'attirer la convoitise de quelques voleurs.

 Malheureusement pour lui, l'homme avait ignoré la nature aventureuse de Paix et Guerre et, sans qu'il ne s'en rende compte, la Pièce avait roula hors de la poche alors qu'il poursuivait sa route vers l'Empyrée.C'est ainsi donc que le dieu de la Paix et de la Guerre, échappant à la surveillance du Ciel se retrouva à errer à son tour sur Ayam où nous le connaissons sous le nom du Pèlerin.

 Prenez garde toutefois, sur quelle face vous le trouverez. L'une est plaisante et douce, l'autre hideuse et prompte à la violence.