Adeline, 30 ans, mère au foyer. Son mari, qui autrefois la rendait heureuse, ne lui apportait plus que du désespoir et de la tristesse. Entre ses reproches et ses sauts d'humeur, elle n'en pouvait plus. Elle l'aimait encore, mais plus autant qu'avant. Elle se rendait compte qu'elle pourrait être heureuse sans lui. Quand, il lui avait fait sa demande, au bout de plusieurs années de vie commune, elle avait hésité. Elle s'était toujours dit : que le mariage n'était pas pour elle.

 Et puis elle avait fini par accepter. Elle se voyait vivre avec lui pour le restant de ses jours malgré tout.

 Après sa deuxième grossesse, sa santé s'était dégradée, la fatigue tout doucement s'était immiscée dans sa vie, la rongeant au fil des jours. Elle n'arrivait plus à supporter le bordel, laissé par ses filles, les crises, les disputes pourtant elle n'arrivait plus à réagir.

 Son mari ne la soutenait pas, elle traversait une période difficile. Pour tout le monde, elle souriait, mais cela n'était qu'un masque pour cacher son désespoir. Personne ne la comprenait, c'est vrai, elle avait tout pour être heureuse. C'est comme ça que sa famille est perçue, un mari qui travaille, des enfants merveilleux, une belle maison, pas de problème d'argent, etc. Pourtant, Adeline ne le ressentait pas du tout de cette manière. Elle avait peur de son mari, il ne la frappait pas à tout bout de champ, mais il avait toujours tendance à la rabaisser, à lui faire comprendre qu'elle n'était pas assez belle.

 Il lui disait : << Tu as besoin de moi, sans moi, tu ne serais jamais rien >>.

 Quand elle osait dire ce qu'elle pensait ou qu'elle voulait lui tenir tête parce qu'elle savait qu'elle avait raison, à ce moment-là, il entrait dans une colère noire et il n'hésitait pas à la frapper ou lui lancer des objets. Évidemment, tout ça, personne ne le savait, alors comment pourraient-ils la juger ? Où le juger, lui ? Comme elle avait peur, elle restait avec son mari. Elle restait aussi pour ses filles, qui avaient besoin de leur père.

 Mais ! Ont-elles vraiment besoin d'une vie comme cela ? Où, au contraire, pourrait-elle, être heureuse seulement avec leur mère ? Elle essayait de savoir ce qui était le mieux pour elles trois.

 De toute sa vie, Adeline ne s'était jamais sentie aussi seule.