Moi, Rouky : Rebelle, Remarquable et Toujours Ravissant !
Moi, Rouky : Rebelle, Remarquable et Toujours Ravissant !
Chapitre 1 : Le jour où elle m'a trouvé
Vous savez, être un chat des rues, ce n’est pas toujours une partie de plaisir. Oui, on aime bien notre indépendance, l’aventure, mais bon, parfois, on aimerait aussi un peu de confort. Ce jour-là, c’était une de ces journées où l’aventure avait un goût un peu amer. L’air était humide, le sol froid, et moi, j’avais trouvé refuge sous un banc en bois, à moitié rongé par le temps. Mon pelage, autrefois brillant, était terne et un peu emmêlé. Mais que voulez-vous, quand on vit dehors, on fait ce qu’on peut.
Et puis, elle est apparue. Une humaine. Pas comme les autres. Il y avait quelque chose de différent chez elle, quelque chose de… comment dire ? Un peu fragile, un peu perdue, comme si elle aussi cherchait un abri, mais un abri dans la vie, pas seulement un endroit pour se poser.
Elle s’est penchée vers moi. Pas brusquement, non, tout doucement, comme si elle craignait de m’effrayer. Ses yeux brillaient d’une lueur que je connaissais bien : un mélange de curiosité et de compassion. Elle semblait hésiter, ne sachant pas vraiment comment s’y prendre. Les humains, quand ils croisent un chat des rues, ils ont toujours cette réaction. Certains passent leur chemin sans même nous regarder, d’autres s’arrêtent, le cœur rempli de bonnes intentions, mais ne savent pas comment nous approcher.
Elle, elle a choisi de me parler. Sa voix était douce, presque un murmure.
— Toi, tu n’as pas l’air bien… Tu veux venir avec moi ?
Je l’ai observée. Un chat comme moi ne se précipite jamais. On prend le temps de réfléchir, d’évaluer la situation. Je ne suis pas du genre à foncer tête baissée. Ce n’était pas la première fois qu’un humain me proposait de me "sauver", mais elle… Elle avait quelque chose de différent. Peut-être sa façon de me parler, ou peut-être ce petit tremblement dans sa voix, comme si elle avait besoin de moi autant que moi j’avais besoin d’un refuge, son refuge.
Alors, après un moment d’hésitation, j’ai décidé de la suivre. Mais attention, pas comme un vulgaire chien qui court derrière son maître. Non, moi, j’ai gardé ma dignité. J’ai pris mon temps, marchant lentement derrière elle, la queue bien haute, comme pour lui montrer que je venais de mon plein gré, mais que c’était moi qui décidais.
Nous avons marché au hasard de quelques rues. Elle jetait de temps en temps des regards en arrière pour s’assurer que je la suivais toujours, et je m’amusais à ralentir un peu, juste pour voir sa réaction. Il faut bien s’amuser un peu, non ? Elle a fini par comprendre que j’avais mon propre rythme.
Quand nous sommes arrivés devant son immeuble, je me suis arrêté net. Elle m’a regardé avec un petit air interrogateur, presque inquiet.
— Allez, viens, Rouky, c’est ici chez toi maintenant.
Chez moi ? Cette idée me fit sourire intérieurement. Les humains ne comprennent pas que nous, les chats, nous n’avons pas vraiment de "chez nous". Notre territoire, c’est là où nous décidons de nous poser. Mais soit, j’étais curieux de voir ce qu’elle avait à m’offrir.
Elle a ouvert la porte et m’a invité à entrer. J’ai franchi le seuil avec précaution, observant chaque coin de la pièce. L’endroit était petit, un peu encombré, mais il y avait une chaleur que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. Des coussins traînaient sur le canapé, des livres étaient empilés un peu partout, et une odeur de thé flottait dans l’air. Pas mal, me suis-je dit. Ce n’était pas un palace, mais ça ferait l’affaire.
Elle m’a alors regardé avec un sourire timide, presque comme si elle attendait mon approbation.
— Alors, qu’est-ce que tu en penses ? Tu restes ?
Je me suis installé sur le canapé, faisant semblant de ne pas l’écouter. Un petit miaulement de satisfaction s’est échappé de ma gorge. Oui, cet endroit avait du potentiel. Mais avant de prendre une décision, il fallait que je pose mes conditions. Après tout, je ne suis pas n’importe quel chat.
Conseil pour les humains : Si vous venez d’adopter un chat, surtout un qui a vécu dehors, donnez-lui du temps pour s’acclimater. Ne le forcez pas à interagir avec vous tout de suite. Il a besoin de repérer son nouveau territoire, de comprendre qu’il est en sécurité avant de s’ouvrir à vous. Ne le pressez pas de vous aimer, laissez-le venir à vous à son propre rythme.
Je l’ai laissée me regarder, encore un peu incertaine, avant de m’étirer longuement sur le canapé. J’avais décidé que cet endroit serait mon nouveau territoire. Mais attention, ce ne serait pas un territoire commun. Il fallait que ce soit mon espace, avec des règles bien définies. Et croyez-moi, elle allait vite comprendre.
Chapitre 2 : Bienvenue dans ma nouvelle maison
Je me suis installé confortablement sur le canapé, l’endroit le plus moelleux que j’avais pu trouver dans son petit appartement. Mais quelque chose clochait. Il y avait un désordre, un chaos presque artistique, si on peut appeler ça comme ça. Des livres entassés dans tous les coins, des vêtements abandonnés sur des chaises, des tasses de café vides posées ici et là. C’était un fouillis total, et moi, Rouky, je ne peux pas tolérer ça. Un roi sans un royaume ordonné, ça ne fait pas sérieux.
Je la regardais, un sourcil félin levé, attendant qu’elle prenne les devants et m’offre quelque chose à la hauteur de mon statut. Elle s’est rapprochée, un peu hésitante, comme si elle se demandait ce qu’un chat comme moi pouvait bien penser de tout ça. Elle semblait lire dans mes pensées, car elle se mit à ramasser quelques vêtements éparpillés.
— Désolée, c’est un peu… en désordre. Tu vois, je n’ai pas eu le temps de ranger.
Je la regardais faire, sceptique. Mais qu’importe. Ce n’était pas à moi de lui dicter ce qu’elle devait faire, enfin… pas encore. Cependant, je savais que cet endroit allait devenir mon territoire. Et dans mon territoire, il y a des règles à respecter.
La première règle : séparation des espaces. Oui, je suis peut-être nouveau ici, mais je connais les règles de base pour vivre confortablement. L’endroit où je dors doit être bien distinct de l’endroit où je mange. Et ne parlons même pas de la litière, qui doit être située dans une autre galaxie si possible. Il faut que chaque chose soit à sa place. J’ai donc commencé à explorer. Pas question de me poser définitivement tant que je n’aurais pas validé les différents coins.
Je suis passé dans la cuisine, inspectant méticuleusement les endroits où elle comptait peut-être mettre ma gamelle. Un frigo qui ronronnait (presque autant que moi), une petite table où trônaient encore quelques assiettes de la veille. Pas très propre, tout ça, mais on s’adaptera. Je miaulai un peu, juste pour attirer son attention.
Elle est arrivée rapidement, comme si elle répondait à un ordre silencieux.
— Tu veux que je mette ta gamelle ici, Rouky ? Juste là, près du frigo ?
Je fis un petit bond en arrière, dégoûté. Près du frigo ?! Sérieusement ?! Non, non, non. Les chats comme moi ont besoin d’un espace dédié, pas d’un coin coincé entre la poubelle et le frigo qui vibre toute la journée. J’ai levé la tête et poussé un léger miaulement, juste pour lui faire comprendre que cet emplacement ne convenait pas du tout.
Elle a pris le message. Finalement, elle a posé ma gamelle dans un coin plus tranquille, près d’une fenêtre qui donnait sur un petit jardin. Pas mal, me suis-je dit. La lumière naturelle, l’air frais… ça, c’est acceptable. Je l’ai gratifiée d’un petit ronron, pour l’encourager à suivre cette direction.
Après avoir validé mon espace repas, il était temps de vérifier où je pourrais faire mes besoins en toute tranquillité. C’est un sujet délicat, je sais, mais primordial pour nous, les chats. Nous avons un sens très aiguisé de l’hygiène, et il est hors de question que la litière se trouve dans un endroit bruyant ou, pire, près de ma nourriture.
Elle a pointé un coin dans la salle de bain, un peu caché. Je m’y suis approché avec prudence. Bon, pas trop mal. L’odeur du savon flottait dans l’air, et il y avait un peu d’espace pour que je ne me sente pas trop à l’étroit. J’ai décidé que, pour le moment, cela ferait l’affaire. Elle avait encore beaucoup à apprendre, mais on n’improvise pas un territoire parfait en une journée.
Après cela, il me fallait un endroit pour mes siestes. Un vrai coin tranquille, loin du bruit. J’aime bien observer mes humains, mais parfois, un peu de solitude fait du bien. J’ai erré un moment dans l’appartement, jusqu’à ce que je trouve un vieux fauteuil abandonné près de la fenêtre. Il semblait avoir servi de support pour des vêtements et des sacs pendant des mois, mais en y regardant de plus près, c’était un bon candidat pour mon futur trône.
Je me suis hissé sur le fauteuil, poussant un tas de vêtements au sol. Je me suis étiré, étalant mes pattes avant, avant de me rouler en boule. Oui, ici, c’est parfait, me suis-je dit. La lumière du soleil caressait doucement mon pelage, et l’odeur du jardin montait doucement à travers la fenêtre entrouverte. Un vrai petit coin de paradis.
Elle est revenue dans la pièce et m’a vu allongé, complètement à l’aise.
— Oh, tu t’es déjà installé, je vois… Bon, je crois que ça te plaît, finalement.
Je l’ai regardée, un regard qui disait tout : "Oui, c’est bien, mais il va falloir que tu fasses encore quelques ajustements." Je n’ai pas miaulé cette fois-ci, car après tout, je m’étais confortablement installé dans mon nouveau fauteuil. Mais j’avais encore une dernière exigence : un griffoir. Elle allait devoir comprendre ça rapidement, sinon ses meubles n’allaient pas tarder à en faire les frais.
Conseil pour les humains : Les chats sont très territoriaux et aiment que leur espace soit bien organisé. Séparez clairement les zones : la nourriture ne doit jamais être près de la litière, et l’endroit pour dormir doit être calme et isolé. Pensez aussi aux griffoirs, qui permettent aux chats de marquer leur territoire et d’entretenir leurs griffes. Sans griffoir, vos meubles risquent de payer le prix fort.
En regardant autour de moi, je savais que cet endroit allait devenir un bon petit royaume. Mais attention, ce n’était que le début. Elle allait encore devoir apprendre, mais heureusement pour elle, j’étais là pour la guider. Avec le temps, elle comprendrait que vivre avec un chat, ce n’est pas seulement offrir un toit et de la nourriture, c’est aussi respecter des règles bien précises. Mes règles.
Chapitre 3 : Réorganisation du territoire (alias le chaos maîtrisé)
Je me souviens du jour où j'ai réalisé que cet appartement, si petit et si mal organisé, allait devenir mon royaume. Il me fallait tout réorganiser, de fond en comble. Il y avait du potentiel, bien sûr. Des fenêtres avec une belle lumière, des coins parfaits pour mes siestes, et même une terrasse que je pourrais bien un jour explorer... mais pas tout de suite. Ce qui me préoccupait, c'était ce désordre ambiant. Comment un chat digne de ce nom pourrait-il vivre dans un tel fouillis ?
Il manquait encore une chose : un griffoir. Vous voyez, un chat a besoin d’exprimer ses instincts naturels. Nous avons besoin de faire nos griffes, non seulement pour entretenir notre arsenal félin, mais aussi pour marquer notre territoire. Il n’y avait rien de plus frustrant que de ne pas avoir un endroit adéquat pour cela. Je ne pouvais pas me permettre de commencer à griffer ses meubles, même si parfois, l’envie me démangeait.
J’ai donc commencé à gratter légèrement le fauteuil, pour voir sa réaction. Elle me regarda, un peu inquiète.
— Tu veux un griffoir, c’est ça ?
Bravo, elle avait enfin compris. C’était un bon début. Un griffoir près de mon fauteuil serait parfait pour me défouler et me réveiller après mes longues siestes. Je la laissai réfléchir à la meilleure façon d’acquérir cet accessoire indispensable, tandis que moi, je m’étirais à nouveau sur mon trône, satisfait du travail accompli.
Conseil pour les humains : Les griffoirs sont indispensables pour permettre à votre chat de marquer son territoire tout en préservant vos meubles. Sans griffoir, attendez-vous à ce que votre chat se serve de vos canapés ou de vos rideaux pour satisfaire ses besoins naturels.
Je m’endormis doucement, le ventre plein, mon fauteuil sous moi, et la satisfaction d’avoir commencé à faire de cet appartement mon royaume. Ce n’était qu’une question de temps avant que tout soit exactement comme je le voulais. Mais pour l’instant, je pouvais enfin me détendre. J’étais chez moi.
Chapitre 4 : L’éducation, à ma manière
Je dois vous avouer une chose : les humains sont persuadés que c’est eux qui nous éduquent, mais en réalité, c’est toujours nous, les chats, qui les formons. Ma maîtresse ne faisait pas exception à la règle. Dès que j’ai posé mes pattes dans cet appartement, il était clair qu’elle allait avoir besoin d’un certain nombre de leçons. Heureusement pour elle, j’étais un maître patient. Tout d’abord, il y avait le problème des jeux. Elle croyait que jouer avec un chat, c’était simple. Oh, comme elle se trompait.
Tout a commencé un soir, alors que j’étais allongé sur mon fauteuil (que je vous ai décrit précédemment, mon trône en quelque sorte). Elle est venue vers moi, un sourire enthousiaste aux lèvres, et dans ses mains… une ficelle. Une ficelle. Je vous jure que les humains ont parfois des idées vraiment étranges. Elle s’est mise à agiter cette pauvre ficelle devant moi, croyant sans doute que j’allais sauter dessus comme un chaton mal dégrossi. Franchement, je l’ai regardée avec ce regard que seuls les chats savent faire : un mélange de pitié et de dédain.
— Allez, Rouky, tu veux jouer avec ça ?
Je suis resté impassible, la tête légèrement inclinée, observant cette ficelle comme si elle venait d’une autre planète. Sérieusement, une ficelle ? Elle pensait vraiment que j’allais m’abaisser à ça ? Alors, pour bien lui faire comprendre mon état d’esprit, j’ai simplement fermé les yeux et je me suis remis à ma sieste.
Elle a soupiré, un peu déçue. Mais bon, elle apprendrait, elle apprendrait. Un chat comme moi a des standards, vous comprenez. Si elle voulait me faire jouer, il allait falloir qu’elle fasse un peu plus d’efforts. Mais avant cela, il y avait quelque chose d’encore plus important à corriger : sa façon de manipuler mes pattes. Elle s’amusait à attraper mes petites pattes pendant les séances de jeu, et je déteste ça. Un chat ne supporte pas qu’on lui prenne les pattes sans prévenir. C’est non seulement un manque de respect, mais en plus, cela peut vite devenir irritant.
Un soir, alors que je commençais à m’habituer à ses petites attentions, elle a osé me prendre par les pattes pendant une séance de jeu. Oh, croyez-moi, je l’ai laissé faire une fois ou deux, pour voir jusqu’où elle irait. Mais il y a des limites à ne pas franchir. Au moment où elle a agrippé mes pattes une nouvelle fois, j’ai donné un coup de griffes… juste un tout petit. Rien de grave, juste de quoi l’avertir.
— Aïe ! Rouky ! Non, il ne faut pas faire ça !
Voilà qu’elle criait, comme si je venais de lui arracher la main. Je l’ai regardée, calmement. Il fallait qu’elle comprenne. Si elle voulait que notre relation fonctionne, il allait falloir poser des règles claires. Et les griffes, ça ne se manipule pas n’importe comment. Alors, je me suis tourné, l’ai fixée un instant, puis j’ai quitté la pièce d’un pas lent et assuré. C’était une première leçon importante.
Quelques jours plus tard, elle semblait avoir compris. Elle a arrêté de me prendre par les pattes pendant nos jeux, mais il restait encore un problème : les morsures. Les humains ne comprennent pas toujours que pour nous, les chats, mordiller pendant une partie est naturel. Nous sommes des prédateurs, après tout. Alors, quand je me laissais aller un peu trop en mordillant ses doigts pendant nos séances de jeu, elle avait cette tendance agaçante à sur-réagir.
— Non, Rouky ! Ne me mords pas !
Je me suis dit : "Encore une qui ne comprend rien aux chats." Mais bon, je devais faire preuve de patience. Crier n’arrangerait rien. En fait, cela ne faisait qu’aggraver la situation. Chaque fois qu’elle levait la voix, je sentais une vague de stress m’envahir. Les humains pensent que nous sommes sourds ou quoi ? Ils croient vraiment que crier va nous faire comprendre les règles ? Non, non. Ce qu’il fallait, c’était de la fermeté, mais sans excès.
Petit à petit, elle a appris à s’adapter. Chaque fois que je dépassais un peu les bornes – vous savez, quand le jeu devenait un peu trop intense – elle s’arrêtait brusquement et disait fermement :
— Non, Rouky. On arrête.
Et là, croyez-le ou non, j’ai compris. Pas besoin de cris, juste un “non” ferme et la fin du jeu pour me montrer que j’avais dépassé les limites. Et vous savez quoi ? Ça marche. J’ai vite appris que si je voulais que le jeu continue, il me fallait modérer mes coups de griffes et mes morsures. Bon, évidemment, il m’arrivait encore de me laisser emporter de temps en temps, mais au moins, elle ne criait plus.
Le plus amusant, c’est qu’elle était tellement fière de mes progrès. Je la voyais, tout sourire, quand je retenais mes griffes ou que je me contentais de frapper doucement avec ma patte sans sortir mes armes redoutables. Elle me caressait la tête et disait des choses comme :
— Oh, tu es vraiment un bon chat, Rouky.
Bien sûr que je suis un bon chat. Je suis même un excellent chat. Mais il fallait bien que quelqu’un lui apprenne comment nous fonctionnons. Les humains, c’est comme des chatons qui ne savent pas encore marcher correctement. Ils ont besoin d’un guide, d’un maître pour leur montrer le chemin. Et moi, Rouky, j’étais cet enseignant.
En parlant de caresses, il y avait un autre point que je devais lui expliquer : les caresses sur le ventre. C’est un sujet sensible, vous savez. Il y a beaucoup d’humains qui croient que lorsqu’un chat se met sur le dos, c’est une invitation à lui grattouiller le ventre. Grave erreur. Quand je me mets sur le dos, c’est avant tout un signe de confiance. Cela ne veut pas dire que je veux être tripoté à cet endroit. Surtout que le ventre est une zone très vulnérable pour nous. Un faux mouvement et… bam, un coup de griffes. J’ai dû lui apprendre ça aussi.
Mais à force de patience et de petites leçons ici et là, elle a fini par comprendre. Elle savait maintenant qu’il fallait faire attention avec moi. J’étais peut-être un chat joueur et affectueux, mais j’avais des limites claires, et elle les respectait. C’est ça, le secret d’une bonne relation entre un chat et son humain : la compréhension mutuelle.
Conseil pour les humains : Pour bien éduquer un chat, la clé est la constance et la patience. Ne criez jamais sur votre chat et ne le punissez pas physiquement. Un simple “non” ferme et le fait d’arrêter le jeu ou l’interaction quand le chat devient trop agressif suffisent à lui faire comprendre les limites. De plus, ne forcez jamais les caresses sur des zones sensibles comme le ventre. Un chat montrera rapidement ses préférences si vous êtes à l’écoute.
Elle apprenait vite, je devais le reconnaître. Mais il restait encore quelques petites choses à ajuster, et croyez-moi, j’étais prêt à les lui enseigner, une par une. Avec moi, Rouky, tout se passe en douceur… mais à ma manière.
Chapitre 5 : Les lys, ces fleurs assassines
Je me souviens encore de ce jour-là. Tout semblait normal au début. Ma maîtresse était d’humeur légère, plus joyeuse que d’habitude. Je l’avais remarquée depuis quelques jours, elle passait plus de temps devant le miroir, se préparant avec un soin particulier. Elle ne me regardait même pas autant qu’avant, moi, le centre de son monde. Alors bien sûr, j’ai commencé à me poser des questions. Quelque chose se tramait.
Un soir, elle est revenue avec un sourire éclatant, et dans ses bras, un bouquet de fleurs. Pas des fleurs ordinaires, non, des lys, bien fraîches, avec cette odeur puissante qui remplissait déjà la pièce. Et c’est là que j’ai compris : il y avait un autre humain dans l’équation. Ces fleurs n’étaient pas pour moi. Et vous savez quoi ? Ça ne me plaisait pas du tout.
Elle les a posées sur la table du salon, juste à côté de moi. Comme si de rien n’était. J’ai levé la tête, les ai observées de loin, puis je me suis approché doucement. Les humains ne se rendent pas toujours compte, mais nous, les chats, avons un odorat très sensible. Ces lys dégageaient une odeur trop forte, presque étouffante pour moi, mais la curiosité l’a emporté. J’ai tendu une patte, puis j’ai reniflé leurs pétales soyeux.
Et c’est là que ça a commencé à aller mal.
D’abord, j’ai senti une légère nausée. Rien de grave, pensais-je. Peut-être juste l’odeur un peu trop envahissante ? Mais quelques minutes plus tard, tout a basculé. Je me suis mis à vaciller, la tête me tournait, et je n’arrivais plus à garder l’équilibre. Ma maîtresse, occupée à ranger ses affaires, ne m’avait même pas remarqué.
C’est seulement quand j’ai poussé un miaulement plaintif qu’elle a levé les yeux vers moi. Et là, elle a vu mon état. J’étais devenu faible, incapable de me tenir droit, les yeux mi-clos.
— Rouky ?! Qu’est-ce qui t’arrive ?!
Elle a lâché tout ce qu’elle faisait et s’est précipitée vers moi. Elle me caressa doucement la tête, mais je n’avais même plus la force de réagir. Son regard est passé des lys à moi, et son visage s’est décomposé.
— Oh non… les fleurs…
Elle s’est précipitée pour mettre les lys hors de ma portée. Mais c’était trop tard. Ces fleurs étaient des tueuses silencieuses. Les lys sont toxiques pour nous, les chats, et elle ne le savait pas. Bien sûr, elle n’avait pas voulu me faire de mal, mais parfois, les humains ignorent des choses cruciales.
Sans perdre une seconde, elle m’a pris dans ses bras et m’a emmené d’urgence chez le vétérinaire. Pendant tout le trajet, elle me caressait doucement, répétant des "Je suis désolée, Rouky", comme si cela allait changer quelque chose. Je sentais son cœur battre à tout rompre, elle était en panique totale. Moi, je n’avais qu’une pensée : survivre. Parce que je suis un battant, et je n’allais pas me laisser abattre par quelques fleurs.
Le vétérinaire nous a accueillis, et dès qu’il a vu mon état, il a su ce qui se passait. Après une série d’examens, il a confirmé ce que je redoutais : intoxication aux lys. J’ai dû subir un traitement pour évacuer les toxines, et croyez-moi, ce n’était pas agréable. Mais je m’en suis sorti. Bien sûr que je m’en suis sorti. Je suis Rouky, après tout.
Conseil pour les humains : Les lys, ainsi que d’autres plantes comme le poinsettia, le dieffenbachia et d’autres, comme le muguet ou certaines variétés de tulipes, sont extrêmement toxiques pour les chats. Si vous avez des plantes chez vous, vérifiez toujours qu’elles ne sont pas dangereuses pour votre compagnon. En cas d’ingestion, les signes d’intoxication peuvent inclure des vomissements, de la léthargie, et des convulsions. Si votre chat montre ces symptômes, consultez immédiatement un vétérinaire. Même l’ingestion de petites quantités peut être fatale pour un chat. Alors, soyez vigilant avec les plantes que vous laissez dans votre maison.
De retour à la maison, elle a jeté un dernier coup d’œil à ce fichu bouquet de fleurs avant de le mettre définitivement à la poubelle. Elle m’a ensuite installé confortablement sur le canapé, une couverture douce posée sur moi. Pour compenser sa faute (et croyez-moi, elle se sentait coupable), elle m’a offert un petit festin. Des crevettes, mes préférées.
Je l’ai regardée, tout en dégustant mes crevettes avec lenteur, savourant à la fois le goût et sa panique. Elle était tellement désolée, tellement inquiète de m’avoir mis en danger sans le savoir. Mais je savais qu’elle n’avait pas voulu me faire de mal. Après tout, elle m’aimait. Et puis, je devais admettre que voir un humain se mettre dans un tel état pour moi, ça avait quelque chose de flatteur.
— Rouky, je suis tellement désolée… Je ne savais pas pour les fleurs… Je te promets que ça n’arrivera plus.
Bien sûr que ça n’arriverait plus. Parce que maintenant, elle savait. Elle savait qu’un simple bouquet de lys pouvait me tuer. Les humains, parfois, ils doivent vivre des situations extrêmes pour comprendre vraiment les choses. Mais maintenant qu’elle l’avait appris, je pouvais être tranquille. Plus jamais elle ne ramènerait ce genre de fleurs assassines chez nous.
J’ai miaulé doucement, un petit son pour lui montrer que je ne lui en voulais pas. Après tout, elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour me sauver. Et puis, j’avais eu des crevettes. Tout était pardonné.
Conseil pour les humains : Même si certaines plantes semblent inoffensives, elles peuvent être extrêmement toxiques pour nos amis félins. Informez-vous toujours avant d’introduire une nouvelle plante dans votre maison, et en cas de doute, optez pour des alternatives non toxiques comme l’herbe à chat ou certaines variétés de fougères. Et si votre chat montre des signes de malaise après avoir été en contact avec une plante, n’attendez pas, consultez un vétérinaire immédiatement.
Ce jour-là, nous avons appris quelque chose d’important, tous les deux. Moi, j’ai appris à me méfier des cadeaux parfumés que les humains s’offrent entre eux. Elle, elle a compris qu’il ne suffisait pas de m’aimer, il fallait aussi me protéger des dangers auxquels elle n’avait jamais pensé. Un bouquet de fleurs, ça paraît innocent. Mais dans notre monde, celui des chats, chaque détail compte. Et maintenant, elle le savait.
Chapitre 6 : Le mot maudit : vacances...
Je me souviens encore du jour où tout a commencé à déraper. C’était un matin comme les autres. Je me prélassais au soleil sur mon fauteuil préféré, étirant mes pattes avec une satisfaction non dissimulée. Le soleil caressait mon pelage roux, et je sentais déjà la promesse d’une sieste parfaite m’envahir. Mais soudain, tout a basculé. Je l’ai entendu prononcer ce mot qui, pour nous autres, les chats, est synonyme de cauchemar : vacances.
Mes oreilles se sont dressées. Mon instinct de survie s’est immédiatement activé. Vacances ? Ça ne pouvait vouloir dire qu’une chose : déplacement, caisse de transport, et, pire encore, changement de territoire. Mon poil s’est hérissé à la simple idée d’être arraché à mon royaume pour je ne sais quelle destination exotique dont je n’avais que faire.
Je l’ai vue, elle et son compagnon, l’humain qui osait régulièrement entrer dans mon espace, discuter avec enthousiasme des préparatifs. Ils parlaient de plage, de soleil, de détente… Mais moi, tout ce que j’entendais, c’était l’écho terrifiant du mot "déplacement". Elle se tourna vers moi, un sourire un peu coupable aux lèvres.
— Rouky, ne t’inquiète pas, tu vas venir avec nous. Ce sera amusant !
Amusant ?! Ah, les humains, ils ne comprennent vraiment rien. Pour nous, les chats, rien n’est plus déstabilisant que de quitter notre territoire. Nous sommes des créatures de routine. Chaque coin de l’appartement, chaque meuble est imprégné de notre odeur, de notre présence. Et là, elle voulait me déraciner pour m’emmener dans un endroit où je n’aurais aucun contrôle, aucun repère. Non, non, non. Cela ne pouvait pas arriver.
Alors, j’ai décidé de la jouer fine. J’ai commencé à me faufiler dans des endroits où elle aurait du mal à me trouver. Sous le lit, derrière le canapé, dans le placard – n’importe où pour qu’elle comprenne que je ne voulais pas partir. Mais elle a persisté, avec ce sourire qui la rendait à la fois désolée et déterminée.
Le jour du départ, elle a sorti cette chose immonde : ma caisse de transport. Oh, je la connaissais bien, cette boîte infernale. Chaque fois qu’elle la sortait, cela signifiait soit une visite chez le vétérinaire (et je vous épargne mes pensées sur ce monsieur mal rasé), soit… un déplacement d’une durée indéterminée. J’ai essayé de fuir, mais elle a été plus rapide. Elle m’a pris dans ses bras, m’a murmuré des mots doux à l’oreille, comme pour me rassurer. Mais rien n’y faisait. Elle m’a glissé dans la caisse, refermé la porte, et là, j’étais fait.
Dans la voiture, tout était devenu encore plus déplaisant. Les vibrations, les bruits, le moteur… Mon cœur battait la chamade. Elle me parlait, me caressait à travers la grille de la caisse, essayant de me rassurer, mais tout ce que je pouvais penser, c’était : "Pourquoi me fais-tu ça ? Pourquoi me prives-tu de mon royaume ?"
— Ne t’inquiète pas, Rouky, tu vas adorer la plage ! Tu vas voir, ce sera génial !
La plage ?! Est-ce qu’elle me prenait pour un chien ? Moi, je n’avais aucun intérêt à courir après des vagues ou à me rouler dans le sable. Ce que je voulais, c’était mon fauteuil, mon soleil, mon calme. Rien d’autre.
Heureusement, elle avait pensé à quelques détails pour rendre ce cauchemar un peu plus supportable. D’abord, elle avait mis un de mes jouets préférés dans la caisse, celui avec l’odeur de l’herbe à chat qui me calme toujours. Ensuite, elle avait imprégné une couverture de ces fameuses phéromones apaisantes. Ces trucs ne fonctionnent pas toujours, mais dans cette situation de crise, chaque petit geste compte.
Conseil pour les humains : Les voyages sont une source de stress énorme pour les chats. Si vous devez voyager avec votre chat, assurez-vous de bien préparer son environnement de transport. Choisissez une caisse confortable, assez spacieuse pour qu’il puisse se retourner. Pensez à utiliser des phéromones apaisantes, sous forme de spray ou de diffuseur, pour aider à calmer votre chat pendant le trajet. Et si possible, placez dans la caisse un jouet ou une couverture avec son odeur pour le rassurer. Essayez aussi de limiter les trajets longs autant que possible, car ils peuvent être très éprouvants pour les chats.
Le trajet en voiture fut long, et chaque minute passée dans cette caisse me rapprochait du désespoir. Je me suis mis à miauler, d’abord doucement, puis avec insistance. Mais elle ne cédait pas. Elle continuait de parler avec son compagnon, comme si tout était normal. Comme si je n’étais pas là, enfermé dans une boîte de plastique, en train de perdre mes repères.
Après ce qui m’a semblé être une éternité, nous sommes enfin arrivés à destination. Elle a ouvert la caisse et m’a laissé sortir. J’ai mis quelques secondes avant de poser une patte dehors. Mes sens étaient en alerte maximale. Ce nouveau lieu était étranger, rempli d’odeurs que je ne connaissais pas. Des bruits inconnus résonnaient dans mes oreilles. Où étions-nous ? Ce n’était clairement pas chez nous.
Mais elle était là, à genoux à côté de moi, les yeux pleins de douceur.
— Ça va aller, Rouky. Je t’ai préparé un coin rien que pour toi.
Un coin pour moi, vraiment ? J’ai levé les yeux et j’ai vu qu’elle avait apporté ma couverture, mon jouet, et même installé un petit coussin pour que je puisse m’y réfugier si besoin. D’accord, ce n’était pas si mal. Mais je restais méfiant. Chaque mouvement, chaque son dans cette maison inconnue me rappelait que je n’étais pas chez moi. Cela prendrait du temps avant que je ne m’y sente à l’aise.
Les premiers jours furent difficiles. Je me cachais souvent sous le lit, surveillant les alentours, prêt à fuir au moindre signe de danger. Mais elle venait régulièrement me voir, me caressait doucement, et me laissait de petites friandises pour m’encourager à sortir. Petit à petit, je me suis aventuré hors de ma cachette, explorant les lieux avec prudence. J’ai découvert un nouveau fauteuil, un peu moins confortable que le mien, mais acceptable pour mes siestes.
Conseil pour les humains : Si vous emmenez votre chat en vacances, veillez à recréer un environnement familier pour lui. Apportez ses jouets, sa couverture, et des objets qui portent son odeur. Cela l’aidera à se sentir plus en sécurité. Donnez-lui le temps de s’acclimater à ce nouvel espace, et laissez-le explorer à son rythme. Ne forcez jamais un chat à sortir de sa cachette. Respectez son besoin de se sentir en sécurité avant qu’il ne commence à explorer.
Finalement, après plusieurs jours, je me suis fait à l’idée. Ce n’était pas mon royaume, mais c’était acceptable. Et puis, à bien y réfléchir, voir ma maîtresse heureuse, détendue, profitant de ses vacances… Ce n’était pas si mal. Elle venait toujours me voir, s’assurer que tout allait bien, et m’offrait des moments de calme rien qu’à nous deux. Alors, après tout, peut-être que ces vacances n’étaient pas un si grand cauchemar. Peut-être. Mais la prochaine fois, je demanderai à rester à la maison.
Chapitre 7 : Une petite frayeur
Ah, les humains… Parfois, je me demande comment ils ont réussi à survivre sans nous, les chats, pour les guider. Un matin, tout semblait normal. Je m’étais étiré tranquillement sur mon fauteuil, baigné par les doux rayons du soleil qui pénétraient à travers la fenêtre. La journée promettait d’être parfaite : sieste, repas, un peu de jeu, puis encore une sieste. Mais voilà, la perfection est souvent fragile, surtout quand les humains se laissent distraire.
Ce matin-là, elle semblait plus agitée que d’habitude. Elle parlait au téléphone, son compagnon était là, et ils semblaient tous les deux pressés. Moi, je les observais du coin de l’œil, les oreilles un peu baissées, sentant qu’un changement se préparait. Mais, fidèle à moi-même, je restais allongé, me concentrant sur ma prochaine sieste. Après tout, qu’est-ce qui pouvait bien aller de travers dans mon royaume ?
C’est à ce moment-là que tout a basculé.
Elle m’a regardé une dernière fois avant de sortir précipitamment sur la terrasse pour répondre à un appel urgent. Elle parlait vite, gesticulait, complètement absorbée dans sa conversation. Je l’ai suivie, curieux, pour voir ce qu’il se passait. La terrasse, c’est un de mes endroits préférés pour observer les oiseaux et profiter du soleil. Alors, bien sûr, je l’ai suivie d’un pas félin, comme je le fais toujours.
Mais ce qu’elle a fait ensuite… Ah ! Si je n’étais pas aussi généreux, je ne lui aurais jamais pardonné. Elle est rentrée à l’intérieur, encore plongée dans sa conversation, et… elle a fermé la porte. Oui, vous avez bien entendu. Elle m’a tout simplement enfermé dehors, sans même s’en rendre compte. Moi, Rouky, le maître de la maison, laissé à l’abandon sur cette terrasse, sous un ciel qui commençait à se couvrir.
Au début, je n’ai pas paniqué. Non, je suis un chat réfléchi. Je me suis assis près de la porte, attendant patiemment qu’elle réalise son erreur. Mais le temps passait, et elle ne revenait toujours pas. J’ai miaulé doucement, puis plus fort, mais elle n’entendait rien. Son compagnon, quant à lui, était occupé à farfouiller dans ses affaires, complètement inconscient de ma situation.
Et là, bien sûr, ce qui devait arriver arriva : il s’est mis à pleuvoir.
Je ne vous parle pas d’une petite bruine légère, non. Une vraie averse, comme celles qui vous trempent en un rien de temps. Mon poil soyeux, d’habitude si bien entretenu, a commencé à coller à ma peau. La pluie ruisselait sur mes pattes, et je sentais le froid s’infiltrer dans mes os. Ma belle fourrure roux-brillante était en train de devenir un amas de poils trempés, et je commençais à vraiment perdre patience.
Je me suis mis à griffer la porte avec insistance. Pas trop fort, bien sûr, je n’allais pas abîmer mes griffes pour si peu, mais juste assez pour qu’elle m’entende. Encore une fois, rien. Absolument aucune réaction de leur part. J’étais prêt à crier à l’injustice.
C’est alors que j’ai entendu un bruit à l’intérieur. La conversation s’arrêtait. Elle se retournait enfin vers la terrasse. Je l’ai vue sursauter en me découvrant là, trempé jusqu’aux os, grattant désespérément pour rentrer. Elle a ouvert la porte d’un geste précipité, son visage blanc comme un linge.
— Rouky ! Oh mon Dieu, je suis désolée ! Comment j’ai pu t’oublier ?!
Ah, enfin. Elle comprenait l’étendue de son erreur. Trempé, je suis rentré d’un pas lent et solennel, la tête haute, bien décidé à lui faire sentir ma désapprobation. Elle me regardait, visiblement dévastée. Et bien sûr, il fallait qu’elle en rajoute, en m’attrapant délicatement dans ses bras comme pour me consoler. Moi, je n’avais qu’une seule envie : retrouver un coin chaud et sec pour me remettre de cet affront.
Elle m’a immédiatement enveloppé dans une serviette douce, frottant doucement mon pelage trempé pour me sécher. Je devais admettre que cela faisait du bien. Le tissu était moelleux et chaud, et ses gestes étaient remplis de cette tendresse qu’elle seule savait exprimer.
— Je suis tellement désolée, Rouky… J’étais tellement absorbée par ce coup de téléphone… Viens, je vais te réchauffer.
Dans ses bras, je me laissais faire. Après tout, elle avait l’air suffisamment coupable pour que je n’aie pas à en rajouter. C’était l’une des rares fois où je pouvais vraiment voir à quel point elle tenait à moi. Elle s’empressa de m’amener près du chauffage, continuant de me sécher en murmurant des excuses. Puis, elle sortit un sèche-cheveux, le réglant sur une chaleur douce, et me passa le souffle chaud sur le pelage.
— Ça va mieux, mon Rouky ? Oh, je te promets que ça n’arrivera plus.
J’écoutais ses excuses en silence, profitant du souffle chaud qui me réchauffait. Oui, elle avait fait une erreur, mais au fond, je savais qu’elle ne m’aurait jamais fait de mal intentionnellement. Et puis, pour me faire pardonner cet affront, elle a sorti le grand jeu : un repas spécial. Pas n’importe quoi, non. Des gambas, mes crevettes préférées.
Elle m’installa avec précaution devant ma gamelle, attendant de voir si j’allais lui pardonner. J’ai miaulé doucement avant de commencer à manger, savourant chaque bouchée. Ah, les gambas, un vrai festin. Je dois dire qu’elle savait toujours lire dans mes pensées.
Après avoir terminé mon repas, je l’ai regardée. Elle était là, assise à côté de moi, les yeux toujours pleins de regrets. J’ai décidé qu’elle avait suffisamment expié sa faute. Je suis monté sur ses genoux, ronronnant doucement, et je me suis lové contre elle. Après tout, un peu de chaleur humaine ne fait jamais de mal.
Conseil pour les humains : Si votre chat a accès à une terrasse ou à un jardin, soyez toujours attentifs à ne pas le laisser accidentellement enfermé dehors. Les chats peuvent tolérer certaines conditions climatiques, mais une exposition prolongée au froid et à la pluie peut entraîner des problèmes de santé. Assurez-vous également que votre chat dispose toujours d’un endroit sec et chaud où se réfugier en cas de besoin. Si votre chat se retrouve mouillé ou exposé au froid, prenez le temps de bien le sécher et de le réchauffer.
Je finis par m’endormir sur ses genoux, le ventre plein, le pelage sec, et le cœur apaisé. Après tout, elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour se faire pardonner. Et moi, je suis un chat généreux, non ? Tant qu’il y a des gambas et de l’amour en abondance. Mais, pour être honnête, je gardais quand même un œil ouvert… Au cas où elle referait la même erreur.
Chapitre 8 : Le retour du héros !
Après l’épisode de la pluie et la réconciliation à base de gambas, je me sentais plutôt bien. La vie était revenue à la normale dans mon petit royaume. J’avais retrouvé mon fauteuil, le soleil me caressait de nouveau le dos, et la routine, cette douce mélodie qui berce chaque jour de la vie d’un chat, s’installait de nouveau. Mais quelque chose, ou plutôt quelqu’un, changeait petit à petit dans mon environnement : ma maîtresse.
Je l’avais vue évoluer depuis notre rencontre. Au départ, elle était hésitante, un peu perdue dans sa manière d’interagir avec moi. Comme si elle ne savait pas vraiment ce que signifiait vivre avec un chat. Mais, petit à petit, elle avait appris. Elle avait compris que je n’étais pas juste un animal de compagnie à nourrir et à câliner quand ça lui chantait. Non, elle avait compris que j’étais bien plus que cela.
Je l’avais aidée, à ma manière. Ma simple présence avait adouci ses journées. Au fil du temps, elle s’était transformée. Elle avait pris confiance en elle, elle souriait plus souvent, elle parlait avec plus d’assurance. Je l’observais du coin de l’œil, satisfait de mon œuvre. Il faut dire que les chats ont ce don, vous savez, celui de rendre les choses plus simples, plus sereines. Un ronronnement au bon moment, un regard complice, et voilà que le stress s’envole. Je suis certain que ma maîtresse était bien plus heureuse grâce à moi, même si elle ne le disait pas toujours ouvertement.
Mais il y en avait davantage. Ce changement n’était pas seulement dû à moi. Non, il y avait une autre raison, ou plutôt, un autre humain. Ce compagnon qui était entré dans nos vies avec ses fleurs (heureusement, pas de lys cette fois-ci), ses attentions et ses sourires. Et je l’avais bien remarqué : entre eux, quelque chose avait changé. C’était plus qu’une simple amitié. Il y avait une complicité qui se construisait, un lien qui devenait de plus en plus évident.
Et moi, Rouky, j’étais au cœur de tout ça.
Chaque soir, ils venaient s’asseoir ensemble sur le canapé. Lui, essayait de m’amadouer avec des petites friandises. Elle le regardait avec tendresse, et moi, j’observais tout ça depuis mon fauteuil, comme le spectateur attentif d’une pièce de théâtre. Ils s’installaient côte à côte, parlaient de leurs journées, échangeaient des rires, tandis que moi, je faisais mine de ne pas les écouter, tout en restant aux aguets.
Un soir, alors qu’ils étaient en pleine conversation, elle m’a appelé.
— Rouky, viens ici, mon petit Prince.
Mon petit Prince ? Ah, elle savait comment flatter mon égo. Je me suis approché, l’air nonchalant, et je me suis installé sur ses genoux, ronronnant doucement. Il n’y avait rien de plus agréable que ces moments de calme, où nous étions tous les trois, tranquilles, dans notre petit cocon.
Son compagnon tendit la main pour me caresser. Au début, j’avais été méfiant. Mais je dois admettre qu’il avait fini par me conquérir. Ses caresses étaient douces, et il avait vite compris que je n’étais pas du genre à accepter n’importe quelle démonstration d’affection. Il respectait mes limites, et c’était tout ce que je demandais.
— Tu vois, Rouky, tu fais partie de notre famille maintenant, dit-il doucement en me caressant la tête.
Famille. Ce mot résonna étrangement dans mon esprit. Oui, c’est vrai, nous étions devenus une sorte de famille. Elle, lui, et moi. Chacun avait sa place, chacun jouait son rôle. Et, bien sûr, c’est moi qui tenais les rênes de tout cela, même si je le faisais discrètement. Sans moi, rien de tout cela ne serait arrivé.
Je me suis pelotonné un peu plus sur les genoux de ma maîtresse, ronronnant encore plus fort. C’était là, dans ce moment de calme, que j’ai réalisé à quel point ma présence avait tout changé. Elle avait trouvé un équilibre, elle avait appris à s’aimer, et à aimer quelqu’un d’autre, tout cela grâce à moi. Enfin, en grande partie grâce à moi, disons.
Conseil pour les humains : Les chats ne sont pas seulement des compagnons de vie. Ils peuvent jouer un rôle émotionnel majeur dans le bien-être de leurs humains. Les chats, par leur présence apaisante, aident à réduire le stress, apportent du réconfort, et peuvent même renforcer les liens au sein d’une famille. Passer du temps avec un chat, que ce soit en jouant ou simplement en le caressant, peut apporter un profond sentiment de sérénité. N’oubliez pas que votre chat est souvent plus qu’un simple animal, il peut être un véritable soutien émotionnel dans votre quotidien.
La vie continuait, et chaque jour, je voyais ce lien entre eux se renforcer. Elle était heureuse, lui aussi, et moi, je restais là, à les observer avec bienveillance. J’étais leur repère, celui qui leur rappelait que l’amour et l’affection passent aussi par les petites choses : une caresse, un ronronnement, un regard complice.
Un matin, alors que je m’étirais paresseusement sur mon fauteuil, elle est venue me voir, un sourire radieux sur le visage. Elle s’est agenouillée à côté de moi et a glissé ses doigts dans mon pelage.
— Rouky, merci pour tout. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Je l’ai regardée, un peu surpris par cette déclaration soudaine. Mais au fond, je savais ce qu’elle voulait dire. Je l’avais aidée à traverser des moments difficiles, à retrouver confiance en elle, à s’ouvrir à quelqu’un d’autre. Et même si je ne disais rien, je savais que ma simple présence avait fait toute la différence.
— On t’aime beaucoup, tu sais, continua-t-elle.
J’ai miaulé doucement, pour lui dire que je le savais déjà. Après tout, qui pourrait résister à moi ? Je suis Rouky, le chat qui transforme les vies, qui redonne le sourire, et qui fait en sorte que tout le monde se sente aimé et en sécurité.
Et c’est ainsi que, chaque jour, je continue à veiller sur eux. Mon royaume est en paix, mes humains sont heureux, et moi, je suis plus que jamais leur chat, leur compagnon, leur Prince. Après tout, tout cela, c’est en grande partie grâce à moi, non ?
Sans aucun doute, un nouveau Rouky était né… et avec lui, une nouvelle vie pour ma maîtresse et son compagnon.
Conseil pour les humains : Si vous vivez avec un chat, prenez le temps d’apprécier les moments de calme, de complicité en sa compagnie. Cela renforce non seulement votre lien avec lui, mais vous permet aussi de vous recentrer, de vous apaiser. Les chats, même les plus indépendants, sont des compagnons précieux qui nous aident à traverser les moments difficiles, souvent sans que nous en soyons pleinement conscients.
Conclusion
Voilà, c’était l’histoire de Rouky, le chat qui a transformé la vie de sa maîtresse, tout en jouant un rôle clé dans la formation de ce nouveau couple. De sa sieste royale à ses leçons subtiles d’amour et de respect, Rouky a montré que les chats ne sont pas simplement des animaux de compagnie, mais des guides, des compagnons de vie capables de changer profondément la manière dont nous percevons le monde et nous-mêmes.
Et ainsi, ce n’était pas seulement une histoire d’amour entre deux humains, mais une histoire où un chat, à sa manière, avait redonné le sourire et créé une famille.
Comme disait Colette, « Il n’existe pas de chats ordinaires » !
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