Vide
On nous rabâche que le monde court à sa perte. La NASA juge probable l'effondrement de notre civilisation dans le siècle qui vient. Sens commun que ceci, tout le monde le sait, personne ne le cache, pourtant aucun n'agit. Nous sommes l'humain à l'échelle du trop grand. Trop grand pour nous, pour notre réflexion, juger les enjeux est trop complexe trop éreintant, on se perd dans un immobilisme qui nous tente et nous séduit. Nous sommes tous acteurs de ces bouleversements, rouage de la machine nous obéissons aux mouvements qu'elle nous impose, on se perd entre démagogie et fatalisme, discréditant tout discours que l'on produit. Toutes nos armes contre la torpeur rendues inefficaces par les discours qui nous accablent. On se sent faible, impuissant, on regarde d'autres hommes défendre les idéaux que l'on cache en notre sein, enviant leur force et leur détermination.
On a passé le début de ma vie à me dire qu'il faut réussir, se faire un nom, pas mes proches ni ma famille, mais le monde. Je me fais Ulysse en prétendant que je ne suis personne, je n'ai jamais voulu de ces combats qui me dépassent.
Je contemple ceux qui ont réussi et qui tirent les autres dans leurs directions, suis-je envieux ? Je ne sais pas, impossible de le savoir, je ne crois pas sinon j'essayerais de côtoyer ces hauteurs... Ou bien suis-je simplement jaloux de ne pas en être capable... Je ne sais même plus qui je suis...
Inondé de tout je ne sais plus ce que je veux, comme Epicure mon bonheur provient de l'absence. L'absence de bruit, d'orgueil de colère, je ne compte plus ce qui, dans ma vie, me paraît de plus en plus insupportable.
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