III
Comme souvent dans ce genre de cas, personne n’avait rien vu ni rien entendu. Les adolescents avaient été tués dans la nuit et l’assassin s’était débarrassé des corps après, mais il était impossible de savoir à quelle heure précisément ; cela avait pu se passer à deux heures du matin comme juste avant que le prêtre arrive à l’église.
Olden et John se préparaient à partir interroger les amis des enfants Lemarchand lorsque la sonnerie du téléphone retentit dans leur bureau. Krane décrocha. Au bout du fil, un officier d’une petite ville voisine qui suivait les informations et avait remarqué des similitudes avec une affaire menée quelques mois auparavant par le petit commissariat.
Olden l’écouta en silence, lui demanda ensuite de lui faire parvenir le dossier, puis raccrocha. Il dirigea ensuite ses pas vers John, assis au bureau en face du sien.
— On dirait que notre assassin n’en est pas à son coup d’essai. Deux jeunes gens, un frère et une sœur, ont été retrouvés morts dans une église il y a quelques mois de ça. L’officier Martin n’est plus très sûr de la date exacte. Leur légiste a conclu à une mort par noyade.
Il s’interrompit un instant avant de conclure :
— Il nous envoie le dossier.
Au moment où Olden allait retourner à son meuble de travail, une notification retentit sur son téléphone.
Il jeta un coup d’œil rapide au début du document puis balaya l’écran vers le bas.
— Nourris. Eau dans les poumons… et comme pour Nathaniel et Natacha, aucun sévices ne leur a été infligés.
Lorsque Krane releva la tête, John lui demanda la date exacte à laquelle avait eu lieu le crime.
— Trois mois dans quatre jours. Mais pourquoi cette question ?
— Je ne sais pas vraiment. Tu connais « la loi » qui dit qu’un assassin met de moins en moins de temps à chacun de ses crimes ?
— Oui, bien sûr ! Tu penses qu’en remontant plus loin dans le passé, nous pourrions en trouver d’autres ?
John haussa les épaules.
— Peut-être qu’il n’a pas tué avant, mais ça vaut peut-être le coup de vérifier. Trois mois, même si ça peut paraître long, pour un tueur en série, ça reste très court.
En remontant dans le temps, Olden et John trouvèrent deux cas qu’ils pouvaient relier à leur affaire : des frère et sœur noyés dont les cadavres avaient été abandonnés dans une église. La plus ancienne remontait à deux ans auparavant et l’autre à une année approximativement.
— En admettant qu’il ait trouvé ses prochaines victimes, nous n’avons donc plus beaucoup de temps pour le débusquer, lâcha Olden.
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