Chapitre 1 : GABRIEL (5)

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Il quitta la maison, sans regret. Ses mains qui tenaient fermement le livre continuaient de trembler et son cœur battait encore la chamade tandis qu’il descendait l’immense grillage. Inaya l’attendait de l’autre côté. Elle était au téléphone et, après avoir déclaré qu’elle avait retrouvé le « fugitif », raccrocha. Elle le tira avec force par la main et le ramena à la maison où ses parents, furieux et morts d’inquiétude l’attendaient.

— Où étiez-vous, jeune homme ?

Le livre lui échappa des mains et tomba sur le sol en un bruit assourdissant, tandis que le ballon, roulait lui aussi à terre.

Il jeta un coup d’œil à Inaya, mais celle-ci fit mine de ne pas le voir. Et il comprit qu’il devait assumer seul, et qu’elle ne voulait ni l’aider, ni le couvrir.

— Alors ? Où étais-tu ?

Gabriel resta pétrifié, regardant ses pieds.

— Alors ?

— Je... je prenais l’air.

— Je te prierai de bien vouloir nous regarder dans les yeux, quand on te parle.

La voix de son beau-père était enflammée. Gabriel leva ses yeux de couleur nuit vers lui et vit que son regard semblait s’embraser.

Il aurait donné n’importe quoi pour être une fourmi, ou disparaître six pieds sous terre.

— Tu nous prends pour des idiots en plus ? Nous savons que tu sors régulièrement…

Oui, toutes les nuits, j’ai cette sensation d’être observé par une silhouette noire, aussi noire que la nuit. Songea-t-il. J’ai tenté de l’oublier, je peux vous l’assurer. Mais, ce soir, tandis que je jouais au ballon avec mes amis, elle est revenue et a disparu avec lui. Et j’ai vu une maison. Elle semblait abandonnée, mais elle ne l’était pas, j’ai escaladé. J’ai grimpé, grimpé, grimpé et j’ai retrouvé mon ballon et cette silhouette.

Puis, je me suis fait attaquer par un homme. Il avait une arme qu’il braquait sur moi. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir, car il m’a pris pour un voleur. Ce que je suis sans doute, car je lui ai pris un livre. Je ne sais pas pourquoi, il a comme happé mon regard et attiré mon attention. Et quand j’ai vu la réaction de cet homme, pétrifié à l’idée que je lui ai pris quelque chose, je pense qu’il a une certaine valeur...

Il se tut. Jamais on ne le croirait.

Gabriel ? et en plus, tu ne réponds pas quand on te parle ? très bien, pour te servir de leçon, tu seras privé de sortie jusqu’à nouvel ordre. Et tu es prié de ranger ta chambre, à commencer par ce ballon que tu as fait tomber.

Sur ces mots, ils quittèrent la chambre, refermant la porte derrière eux, le laissant seul.

Le jeune garçon ramassa le ballon, soulagé de ne pas avoir eu plus de questions et s’écroula sur son lit, soudain exténué. Comme si la fatigue venait de retomber sur ses épaules, telle une épaisse brume recouvrant tout sur son passage, il s’endormit instantanément. Il ne remarqua même pas le livre tombé à terre, et qu'il avait fait glisser sous son lit.

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