Jour 6 : épiphanie (suite de la veille)
Alors Fanny, oui c'est son prénom, se lève de son bureau, attrape un sac et y jette quelques affaires à l'arrache. Sans réfléchir.
Sa porte d'entrée claque dans son dos quand elle dévale les escaliers de son immeuble.
Ses pas l'amènent à la gare routière. Au guichet, on lui remet un billet pour le prochain car. Elle se fout de la destination. Le destin décidera pour elle. La seule chose qu'elle a prévue est de s'arrêter au terminus de ce trajet.
Deux heures plus tard, on découvre Fanny sur un quai face à la mer. Camaret !
Elle longe la mer, hume l'odeur d'iode, admire les petits bateaux amarrés au large. C'est marée basse. Elle descend sur la plage, se perd à la recherche de jolis coquillages, pliée en deux. Le temps défile sans qu'elle ne pense à quoi que ce soit. Juste trouver le plus joli petit diamant.
Un sentiment de sérénité l'immerge. Elle se sent bien là, loin du carcan quotidien, à apprécier ce petit moment de paix.
Plus loin, elle découvre un sentier et l'emprunte. Un panneau en bois lui indique qu'elle marche sur le GR34. Elle grimpe, grimpe puis s'arrête. La vue est époustouflante du haut de la falaise.
Alors elle sort son cahier et un stylo de son sac à dos, s'installe confortablement sur un rocher et face à la mer, dans le silence que lui offre la Nature, elle écrit.
Tout ce qu'elle gardait dans sa tête depuis ces longs mois se lâchent sur les pages à coup d'encre. Elle écrit vite, trop vite. Le roman prend forme. Ses personnages ne demandent qu'à prendre vie. A naître.
Elle sait que du bout du doigt, elle vient de toucher l'épiphanie. Confiante en l'avenir, elle remercie Mère-Nature qui l'a sorti de ses retranchements.
Dorénavant une lumière brillera toujours dans son coeur. Elle ne sera plus jamais seule.
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