Jour 10 : murmure
Dans la chaleur du lit douillet, leurs corps alourdis de fatigue, il se tourna vers elle et l’observa.
De longs cheveux bruns éparpillés sur la taie d’oreiller de satin rouge bordeaux lui chatouillaient son nez. Elle n’a jamais voulu couper ses cheveux. Et lui adorait. C’est ce qu’il l’a attiré la toute première fois qu’il l’a vue. Une belle chevelure de sauvageonne. Qui se balançait sur ses hanches lorsqu’elle se mouvait, se déployait, totalement indifférente à la beauté qu’elle dégageait. Indifférente aux regards des autres hommes. Toujours fière. Fière d’être elle-même. Fière d’être une femme libre.
Ses lèvres d’un rose pâle bougeaient dans son sommeil. De quoi pouvait-elle bien rêver ? De lui ? Il l’espéra du fond du cœur. Il n’oserait jamais lui demander. Elle avait des secrets, il le savait. Souvent, ses yeux d’un noir profond se perdaient dans un univers où lui n’existait pas. Pendant ces moments-là, il la laissait seule. Patient.
Doucement, il caressa le visage, suivait les traits fins d’une main légère. Pour ne pas la réveiller. Une moue lui répondit. Il sourit.
Dans la pénombre de la chambre, il lui murmura des mots doux. Sa joie d’être uni à cette femme indomptable, jusqu’à l’éternel. Son amour intense pour elle. Il était conscient d’être envouté, ensorcelé par elle. De se perdre entre ses bras. De se perdre dans sa vie.
Mais elle l’avait choisi. Lui. Et pour rien au monde, il ne la quitterait.
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