1.
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Il était là. Devant moi, assis à son bureau, les yeux rivés sur l’ordinateur, à achever quelque travail… Sans doute peu intéressant, il avait le regard dans le vague. Il n’avait pas encore remarqué que je l’observai. Je continuais de prétendre être endormie pendant un temps, juste pour avoir le plaisir de continuer à le regarder. Je sentais son odeur de là où j’étais, un divin nectar qui me montait à la tête et me faisait rêvasser… Il me rendait folle ; il le savait. Comment pourrait-il en être autrement ? Je ne pouvais l’imaginer ne pas sentir ce qu’il me faisait. Chaque fois que nos yeux se rencontraient, il y avait ce léger flottement, comme si le temps s’arrêtait… Et l’on eût voulu rester ainsi pour l’éternité, à se toiser, à se dévorer. Je devais passer à l’acte, aujourd’hui, maintenant, ou je le regretterai amèrement. Je savais que c’était mal, je le savais pertinemment ; mais comme c’était bon… Je recommencerai, cela était ma seule certitude.
Mon téléphone sonna, et avec lui, mon prof se tourna vers moi. Je fis semblant de me réveiller, feignant une sorte de grognement inintelligible, avant d’éteindre l’alarme les yeux encore mi-clos. Comment faire, je ne le savais pas encore. Il n’était pas le type à se laisser corrompre, il ne me laisserait pas l’approcher consciemment. Peut-être pourrais-je l’assommer et le traîner quelque part. Le temps que je réfléchisse à cela, mes yeux s’ouvrirent complètement et je le saluai d’un morne mouvement de tête, me grattant les yeux. Je vis alors dans son regard la lueur attendrie qui dort au fond des yeux des parents dévorant leurs enfants des yeux. Le regard paternel. Bien qu’il montrât un tant soit peu d’attendrissement à mon égard, je le haïssais. Car cela était la preuve qu’il me voyait non comme une femme mais comme une enfant. En d’autres termes, qu’il ne me prenait pas au sérieux.
Je ne souhaitai pas avoir cette image auprès de lui. Je voulais qu’il me voie pour ce que j’étais. C’est alors que je fus prise d’un de ces formidables élans de courage dont nul ne sait l’origine. Je lui dis que je l’aimais à ce moment précis. Comme cela, sans davantage de prélude. Quelle ne fût pas sa surprise, et quelle ne fût pas mon soulagement lorsqu’il devînt muet. Il fit le sourd. Il n’y avait personne autour de nous, et probablement resterions-nous seuls pour les deux prochaines heures. C’était largement assez. Peu m’importaient les conséquences, tant que je parvenais à faire taire cette voix qui envahissait mes pensées jours et nuits, qui venait remplacer mon sommeil aux heures les plus noires, et qui m’isolait de tous les moments de lumière.
J’avais toujours rêvé de me faire violer, sans doute pour pouvoir expérimenter une relation sexuelle sans avoir à culpabiliser par rapport à mes croyances personnelles. Mais de là à penser que c’était moi qui allais commettre un tel acte sur autrui… Je n’osai imaginer à quel point cela allait être mon graal. Et je ne m’étais pas trompé. Mon professeur bien aimé avait repris son travail depuis quelques minutes déjà, baillant de temps à autre. Les cernes sous ses yeux ne trompaient personne : cela n’allait pas chez lui. J’espérais secrètement que sa femme et lui aient quelques difficultés conjugales. Je me levai, armée de tout le culot du monde. Je me plaçai derrière lui, l’excitation grandissante. Il ne se fit pas plus de réflexions que cela quand je jetai un coup d’œil par-dessus son épaule. Sans demander mon reste, j’entourai alors soudainement les bras autour de sa gorge et pressai de toutes mes forces. Il s’évanouit rapidement, sans doute plus de stupeur que d’asphyxie.
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Il se réveillait petit à petit. Il lui fallut peu de temps pour se rendre compte de la situation : un coup d’œil autour de lui et il se mura dans un silence de cathédrale. Je l’avais attaché avec le scotch de ma trousse ; il était pieds et poings liés à deux tables de la salle. Son corps était étendu par terre, m’offrant tout ce dont j’avais toujours rêvé à portée de main. Je n’arrivai à contenir mon excitation grandissante, et je crois que quand il posa son regard sur moi, mes yeux luisaient d’une folle lueur, car il ne bougeait pas. Sans doute espérait-il que cela soit quelque quiproquo. Après tout, il était difficilement imaginable qu’une ado de 16 ans puisse violer son professeur quadragénaire. Les rôles s’inversaient, et cela m’excitait d’autant plus. Mais il le savait, que je n’étais pas comme tout le monde ; il l’a simplement ignoré jusqu’à maintenant. Et le voilà qui devait y faire face de la façon la plus cruelle et la plus brutale qui fût : en se faisant écraser par sa propre faiblesse.
Alors qu’il ne savait toujours pas s’il s’agissait d’un mauvais tour, je délaçai ses chaussures. Il se figea. Je commençai à m’impatienter mais je ne voulais surtout pas me presser. Il fallait prendre mon temps, me délecter de chaque instant durant lequel sa honte grandissait. La honte d’être dominé et de ne rien pouvoir y faire. Il n’avait toujours pas dit mot quand j’eus terminé de retirer ses chaussures. Il me fallait découper son tee-shirt si je souhaitais le lui enlever alors qu’il était attaché. Je m’y attelai, et je sentis son corps trembler légèrement sous moi. Je ne pus retenir le frisson qui m’envahit. Il était comme figé par la stupeur, mais son corps réagissait tout de même. C’était comme je me l’étais imaginé, non, bien mieux, car les sensations étaient réelles. Cet ineffable sentiment de toute-puissance qui grimpait lentement et titillait chaque parcelle de mon corps. Comme un million d’aiguilles qui frôlaient ma peau simultanément.
C’est quand j’eus fini de lui retirer son haut qu’il se décida à ouvrir la bouche. Il murmura mon prénom dans une plainte implorante. C’eût achevé de m’exciter. Je me penchai sur lui et lui dévora la bouche dans un élan fiévreux. Comme c’était délectable. De presser mes lèvres contre les siennes alors qu’il tentait d’y échapper en se plaquant davantage au sol et en tournant la tête. Je lui attrapai le menton pour l’immobiliser et lui mordit la lèvre. Son gémissement de douleur éteignit en moi toute culpabilité ou toute envie de m’arrêter. Ma langue cherchait désespérément la sienne pour s’y entrelacer goulûment alors que nos souffles se mêlaient. Je sentis ses tremblements s’accentuer. Il pleurait silencieusement. Il paraissait si faible en cet instant, si fragile… J’adorais cela.
Quand nos lèvres se séparèrent, il reprit son souffle, n’osant me regarder dans les yeux alors que des larmes coulaient sur ses joues. Je les léchai lentement, et alors que mes lèvres s’attardèrent sur sa gorge, mes doigts cherchaient le bas de son corps pour le dépourvoir de l’ultime barrière à mon plaisir. J’ouvris la braguette, me relevai et fis glisser lentement son pantalon le long de ses jambes, de même ensuite pour son boxer. Ses poignets attachés à la table, il utilisa ses bras pour se couvrir le visage de honte alors que les larmes n’avaient de cesse d’affluer. J’en tremblais moi-même. Je portai deux de mes doigts à sa bouche et lui intima d’un geste de les lécher. Il obéit. J’en étais toute chose. Je voulais qu’il m’obéisse davantage, qu’il gémisse pour moi. De plaisir comme de douleur. Lorsqu’il vit mes doigts se diriger ensuite vers son anus, il cessa de pleurer. Je ne savais ce qui le retînt de crier à ce moment-là. Peut-être était-ce l’expression d’extase que j’arborai en face de lui.
J’entrai deux doigts en lui, lui arrachant un gémissement de douleur. Il plaqua l’arrière de sa tête contre le sol et ferma les yeux, faisant ruisseler les larmes qui s’y étaient amoncelées. A mesure que mes mouvements se diversifièrent, ses hanches se mouvaient d’elles-mêmes, et son corps tressautait. Alors que je caressai les parois internes de son anus, sa respiration se fit saccadée, alternée avec des plaintes gémies d’une délicieuse façon. Lorsque j’atteignis la prostate, il se cambra, et je vis son pénis réagir à son tour. Il gémissait avec peu de retenue, ses yeux m’implorant de m’arrêter, je commençai donc à faire des allers et retours hors et en lui. Il lubrifiait. Légèrement, mais suffisamment pour que je sente mon clitoris battre. Je sortis mes doigts et le chevauchai.
Alors que ma main attrapa ses cheveux pour immobiliser son visage, je soulevai ma robe et décalai ma culotte pour me frotter à même son sexe déjà partiellement excité. Ce geste intime m’emplit d’une joie nouvelle et d’une extase indicible. Comme une explosion de plaisir en moi. Je fus prise de vertige alors que ma conscience partait très loin et que mon plaisir s’élevait lentement, me frustrant. Je ne pus retenir aucun des gémissements qui échappèrent mes lèvres à cet instant, je n’étais plus présente au monde. Pourtant, je ne manquai rien des réactions de mon professeur qui serrait la mâchoire avec vigueur, et plissait les yeux de telle sorte à ne plus laisser couler de larmes. Un refus de paraître faible ; refus vain. Cela n’empêchait pas le reste de son corps de le trahir : je sentais son sexe s’exciter sous moi en un instant. J’étais assez mouillée, mais je me forçai à attendre. Plus je serai frustrée, plus mon plaisir serait grand.
Je continuai mes mouvements de hanches incessants, toujours plus profondément, toujours plus lentement. Son bassin bougeait avec le mien, ce qui me ravissait ; lui ne le souhaitait peut-être pas, mais son corps était aux anges. Je profitai de sa bouche grande ouverte pour y infiltrer de nouveau ma langue, ce qui ne fit qu’agrandir mon ivresse. Mon vagin commençait à se sentir vide, et mon exaltation atteignait des sommets. Savoir que je le soumettais ainsi, que je forçais son désir, me rendait ivre. Alors que je continuai de l’embrasser, j’empoignai son sexe, lui arrachant plus d’un soupir, et positionna mon orifice vaginal au-dessus. Je le regardai, me délectant de la peur couplée à la honte que je décelai en lui : ses yeux m’imploraient avec force et véhémence. Je le regardai, avec des yeux attendris, qui ne suffiraient jamais à exprimer tout ce que je ressentais pour lui. Je m’assis avec force sur son pénis, le faisant me pénétrer de toute sa longueur.
Mes vas-et-viens se firent ensuite de plus en plus lents, toujours plus lents au point de m’affliger autant que lui. Le savoir en moi me faisait exploser à chaque nouvelle pénétration, son pénis luisait des conséquences de mes orgasmes successifs. Je lui dévorai la bouche. Comme il était bon d’embrasser en même temps que de faire l’amour. Comme j’appréciai entendre ses pleurs redoubler d’intensité à mesure que je violai son être. Il devenait toujours plus docile, sa langue n’ayant plus aucun mal à se mêler à la mienne désormais. Ses dernières réticences ne résidaient plus que dans son refus de me regarder. Sa honte le dévorait. Alors que c’était moi qui aurais dû la ressentir. Cette ironie m’enchanta : il se sentirait coupable, moi non. Quand je sentis qu’il s’apprêtait à éjaculer, je le fis me pénétrer et pinça le bout de son pénis. Ses yeux roulèrent à l’arrière de sa tête à mesure que le plaisir déformait son visage. Nous étions tous deux à bout de souffle, mais grisés par une montée d’adrénaline et une sensation indescriptible qui prenait aux tripes. Son orgasme continua de le faire atteindre les hauteurs à mesure que je lui refusais l’éjaculation, et avec, la fin du supplice. Ses yeux implorants me ravirent : il savait ce que j’attendais de lui, il était intelligent. Alors, péniblement, encore contre mes lèvres, il articula un « S’il-te-plaît » empli d’un désespoir qui m’était jusqu’alors inconnu. Je relâchai son sexe, et une explosion de sperme éclaboussa mon vagin, me faisant avoir un orgasme une fois de plus malgré moi. Je m’allongeai sur lui, la tête encore dans les nuages et le corps tremblotant, tandis qu’il ne disait mot.
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Cela faisait un petit moment qu’il était endormi. Ce moment avait été trop court. Bien trop court, j’en voulais encore. J’en avais besoin. Mon professeur avait été pris par surprise, et cela n’avait pas duré assez longtemps pour qu’il se rende véritablement compte de ce qui se passait. Résultat : il n’avait pas réagi, et s’était comme évadé de son propre corps le temps que j’en fasse mon affaire. Et bien que cela fut satisfaisant -même bien au-delà de ce que j’avais pu imaginer-, j’avais pléthore d’autres idées que je voulais essayer. Comment réagirait-il à son réveil ? Allait-il nier s’être fait violer et prétendre qu’il était consentant, simplement pour ne pas avoir à affronter la honte de pareille situation ? Ou bien garderait-il son calme et m’expliquerait-il qu’il va porter plainte contre moi ? Il me surprit avec tout autre chose.
Ses yeux s’ouvrirent lentement et, une fois de plus, il commença par analyser son environnement autour de lui. Il se souvînt au moment précis où son regard rencontra le mien. Il pâlît soudain, comme si on l’avait vidé de son sang, et me regarda avec un air grave. Quelle ne fut pas ma satisfaction d’y déceler une peur incompréhensible et irrationnelle. Ce fût à cet instant précis que je su qu’il ne dirait rien. Pourquoi cela, je l’ignorais. Peut-être ne me prenait-il toujours pas au sérieux. Peut-être pensait-il que j’avais commis une erreur, et ne voulait pas gâcher mon avenir pour cela. Tout du moins, c’était ce qu’il devait penser, pour justifier sa non-action, alors que la réalité était tout autre part : il n’avait rien fait car il avait eu peur. Et tant qu’il ne s’en rendrait pas compte, il ne me prendrait pas au sérieux. Son humiliation devait être bien plus grande encore, vertigineuse ; je me devais de le réduire à l’état d’obéissance, pour qu’il comprenne toute l’étendue de mon pouvoir sur lui. Je réfléchissais à un moyen d’accomplir cela quand sa voix grave brisa le silence :
- Détache-moi.
Un ordre simple, qui me fit sourire d’une oreille à l’autre. Il pensait pouvoir me cacher sa peur. Je dois bien avouer qu’il était convaincant, sa voix masculine et naturellement dominante me fit frissonner l’échine. Son ton était d’autant plus grave qu’il tentait de me faire saisir toute l’ampleur de la gravité de mes faits. Sans me départir de mon sourire, je le détachai, d’abord au niveau des chevilles puis des poignets, prenant tout mon temps à l’ouvrage. Une fois que j’eu terminé, il ne bougea pas. Il semblait sonné. Soudain, il m’attrapa les épaules et planta ses yeux dans les miens. J’y lisais le désespoir, celui de l’incompréhension. Il me demanda « pourquoi » … Je ne sus répondre. Quelle posture adopter pour me sortir de cette situation ? Que feindre pour le convaincre que je n’avais pas été moi-même ?
Soudain, je me rendis compte que je n’avais pas envie de prétendre. Je voulais qu’il comprenne ce que MOI je ressentais, peu m’importait si cela devait lui faire du mal. De toutes les manières, j’étais trop frustrée pour m’arrêter là, je voulais aller plus loin. Je lui attrapai les poignets, ce qui le fit tressauter, mais il ne m’arrêta pas pour autant. La peur le paralysait toujours, bien qu’il eût argumenté en faveur du contraire. J’usai de mes connaissances en arts martiaux pour lui faire une clé de bras et le retourner. Je crois bien qu’il cria quelque chose à ce moment-là… Peut-être un « arrête », je ne saurai dire. J’étais comme possédée en cet instant. Je le forçai à se lever. Il était dos à moi, je pouvais sentir sa peau nue contre ma poitrine. Je m’assis sur une table, l’encerclant de mes jambes, et attrapa d’une main le scotch que j’avais repéré du coin de l’œil. Je lui bâillonnai la bouche avec alors qu’il se débattait vainement.
Il était toujours nu quand j’ouvris la porte de la salle de classe et le traîna de force dans le couloir. Je sentais son cœur s’accélérer de la peur d’être surpris de la sorte par un camarade ou un collègue quelconque. Malheureusement pour lui, ce bâtiment était assez isolé et peu utilisé à une heure aussi tardive, et le personnel de nettoyage ne commencerait son travail que dans un peu plus d’une heure. Je traversai le couloir le tenant toujours fermement jusqu’à arriver aux toilettes. Là, j’y entrai, fermai la porte à clé et le plaçai devant le lavabo. Devant le miroir.
- Assis, lui intimai-je en désignant le lavabo du menton.
Il s’exécuta, non sans une certaine appréhension. Nous étions face au miroir, lui devant, moi dans son dos. Nous nous voyions. C’était parfait. Je m’approchai de son oreille et lui susurra un autre ordre qui le fît blêmir. « Masturbe-toi ». Il trembla de tous ses membres. Non, l’humiliation d’un viol n’était pas suffisante. Il devait pouvoir culpabiliser, prendre part à l’acte. Voir que je le regardais faire une chose aussi houleuse. Le comble pour un professeur, en un mot. Les lèvres scellées par le scotch, il ne pût qu’émettre un grognement, signe de son non-consentement. Un appel à l’aide. Vain. J’étais fermement décidée à le faire m’obéir. Et je voulais qu’il ait le sentiment qu’il a choisi de m’obéir.
Je relâchai l’une de ses mains, dans l’attente. Mon sang battait dans mes tempes à mesure que mon excitation se faisait grandissante. J’avais l’impression qu’il ne contrôlait plus son propre corps. Que c’était la peur qui le faisait s’exécuter. Il porta la main à son sexe et en caressa le bout d’un doigt. Je ne savais si le gémissement qui s’en suivi lui appartenait ou bien venait de moi. Il le faisait. Par je ne savais quel miracle, mon professeur, à qui je devais le respect, figure d’autorité certaine sur moi, se masturbait devant moi car je le lui avais ordonné. Asservir l’homme, comme cela était excitant. L’humilier de la sorte, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus même oser se regarder dans les yeux. Voilà le vrai plaisir.
Ses mouvements s’accélérèrent en même temps que sa respiration. Il ne retenait plus ses gémissements. La honte de savoir que je le regardais semblait créer chez lui un sentiment de frustration, qu’il évacuait en le noyant dans le plaisir. Ne plus avoir à réfléchir à rien, se perdre dans l’extase jusqu’à en oublier les mauvais souvenirs, jusqu’à en avoir la tête qui tourne. Ainsi, il comprendrait à quel point mon désir me brûlait et me dévorait de l’intérieur. Sa large main entourait son pénis et faisait des vas-et-viens par-dessus, le faisant se cambrer. Je regardais cela d’un angle privilégié dans le miroir. Il évitait mon regard, préférant fermer les yeux plutôt que d’affronter la réalité.
Cela m’excitait énormément. Peut-être même plus que de le sentir en moi. Car j’avais la sensation que son plaisir m’appartenait. Que tout son être ne gémissait que pour moi à cet instant. Je lui mordillai la nuque alors que sa voix se réverbérait sur les murs. Le miroir me renvoyait cette image pervertie de lui, et je me rendis compte d’à quel point il était faible en cet instant. Soudain, il se figea, une expression de délice couplée à de la douleur sur le visage, et je vis le fluide blanc et poisseux éclabousser la glace. Il haletait. Et moi, je trépignais. Son autre main toujours sous mon contrôle, j’attrapai la main qui venait de servir ses vices et la passai sous ma robe. Ses doigts contre mon clitoris, je le fis mouvoir sa main de sorte à me caresser délicatement. Je posais ma tête sur sa nuque et gémissais contre sa peau. C’était d’autant plus excitant de savoir qu’il pouvait m’observer à travers le miroir.
Il ne bougeait pas et son souffle s’était stabilisé, tandis que le mien devenait de plus en plus erratique. La fièvre délicieuse montait, alors que je mordais son cou délicatement et suçotait sa peau. Je fis en sorte de ralentir sa main, me frustrant pleinement. J’arrêtais ses doigts là où mon plaisir se faisait plus intense. Quand je sentais l’orgasme monter, je retirais sa main, attendais que cela redescende légèrement et le faisais reprendre les caresses. J’en voulais plus. Je voulais sentir ses lèvres contre ma peau, sentir sa langue passer dessus et entrer en moi. Cette fois, j’atteignis l’orgasme, et aussitôt était-il passé que je m’assis sur le lavabo à côté de mon professeur. Ne pas lui laisser le temps de réfléchir, l’assaillir jusqu’à le priver de volonté propre, jusqu’au désespoir… Je m’approchai et l’embrassai violemment. Il tenta de se reculer mais je lui empoignai les cheveux avec force, le faisant s’immobiliser. Je gémissais contre ses lèvres.
D’un doigt, je désignai mes jambes, nos langues toujours partiellement scellées. Je ne su comment il comprit avec pour seule aide mon geste mais il s’affaissa et fit glisser ma culotte le long de mes jambes, remontant ma robe sur ces cuisses. Il me regarda ensuite, pour la première fois depuis qu’on avait commencé. Je sentis mon cœur rater un battement. Ses yeux traduisaient précisément ce sur quoi je fantasmai jours et nuits : la résignation. Il avait abandonné tout espoir de se défendre ou de me faire changer d’avis, et le voilà qui attendait mes ordres pour s’exécuter. C’était grisant. Je passai ma langue entre deux de mes doigts pour lui faire comprendre, et il passa la tête entre mes jambes. J’explosai de plaisir quand je sentis sa langue lécher l’entièreté de mon clitoris d’une lenteur affligeante.
Je lui agrippai les cheveux et mon corps tremblait de bonheur à mesure que l’excitation me faisait planer. Ses coups de langues continuaient, me faisant gémir chaque fois plus intensément. J’adorais cela. Il se mit à sucer délicieusement mon sexe, me provoquant un orgasme immédiat. Comme j’appréciai cela. Les mots ne suffirent jamais pour exprimer ce qui s’était produit en moi ce jour-là.
Quand il vit que je tremblais trop, il s’arrêta, s’assis à genoux et se prit le visage dans les mains. Je me rhabillai et le laissai tel quel, nu sur le carrelage des toilettes. Je pris tout de même la peine de me retourner, et ce que je vis me glaça le sang. Ses yeux me toisaient avec une intensité sans pareille, mais vides. Ils étaient vides. Je ne sus pourquoi, mais j’avais le sentiment que c’était la dernière fois que je le verrai. Le lendemain, on apprit que notre professeur s’était suicidé en se jetant du haut du toit de l’école. Personne ne sut jamais pourquoi.
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