La Pluie
de Laedde
Quelques gouttes d’eau apportées par la brise
Réveillent sur ma peau une soif ignorée
Qu’elle s’empresse d’étancher, ravie de la surprise,
À la bruine légère et son humidité.
Comme des aiguilles de verre les points d’eau me picotent
Transperçant le tissus de l’air que je revêts,
Collé contre mon corps telle une redingote
Un habit invisible, nécessaire, oublié.
Mais lorsque le crachin se transforme en averse,
Le derme désaltéré par la brume proteste
Car cette bouche immense qui boit l’air qui nous berce
Se noie dans le déluge étouffant de caresses.
La rincée torrentielle m’écrase de son poids ;
Je cours dans les rafales hilares du vent sauvage,
Sous les trombes aqueuses qu’éclaboussent mes pas,
Dans le bonheur venteux du ciel gonflé d’orage.
J’ai beau sentir sourdre la joie de la terre
Je suis durant ma course comme un poisson dans l’air
Et entre deux bourrasques je m’abrite, trempée,
Heureuse d’être au sec dans le cri du tonnerre.
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