Chapitre 9 - La conférence

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 — Mesdames, Messieurs… Un peu de silence, s'il vous plait, demanda le Lieutenant Walt.

Le micro siffla un peu saisissant d'un coup l'attention du public réuni nombreux dans la salle de presse. Des journalistes s'étaient battu pour les meilleurs places et jouaient des coudes avec les habitants du coin venus se rassembler pour avoir enfin des réponses à leurs questions. La rumeur avait déjà tracé son large et sinueux parcours dans les esprits.

 — Le Ministère de la Défense ainsi que le Haut Commandement des Forces Armées Américaines, épaulés tous deux par le FBI et la CIA et la Spielberg Strike Compagny, m'ont diligenté pour vous tenir au courant de l'affaire qui nous occupe concernant l'incident dans le désert de Roswell.

À l'annonce du terme ‘incident’ on marmonna ici et là dans l'assistance.

 — Non, non, Messieurs…. Je ne vais pas vous la faire à l'envers, croyez-moi. Je n'ai pas de temps à gaspiller pour ça. Par contre, les informations que je détiens vous seront d'un grand secours pour d'une part, répondre à vos questions et, d'autre part, pour que vous compreniez bien que le gouvernement s'occupe de cette affaire et de votre sécurité très sérieusement.

Il se racla la gorge, parcourut d'un regard ferme la foule à peine calmée puis se lança agitant quelques feuilles devant lui sur le pupitre.

 — À 6h48, ce lundi, un objet perçu comme non identifié par nos services ainsi que par l'ensemble des observateurs professionnels ou amateurs est entré dans l'atmosphère terrestre. Nos chasseurs P-51 Mustang ont immédiatement décollé depuis la base de Roswell. À 6h59, un premier contact visuel à été établi. Le lieutenant-colonel Jesse Marcel, ici présent, dont les heures de service en tant qu’act… qu'aviateur pour notre pays ne sont plus à compter, a rapidement fait savoir à sa patrouille ainsi qu'au Commandement qu'il s'agissait à première vue d'un ballon-sonde tel que celui-ci.

Il leva une photo en format assez grand pour que tous puissent la voir. Les flashs crépitèrent et le brouhaha reprit de l'ampleur.

 — S'il vous plait, s'il vous plait, temporisa-t-il, le lieutenant-colonel Marcel nous a indiqué très précisément l'endroit où le ballon-sonde s'est écrasé. Deux de nos meilleurs soldats sont partis sur place. Ils ont pu rapidement rejoindre l'endroit de l'impact et grâce aux excellents clichés pris sur place, je suis en mesure de vous montrer le ballon-sonde en question.

Il sortit d'une pile de papiers trois belles photos brillantes que chacun put bien voir. Il les tint à bout de bras tandis que les flashs pleurèrent de nouveau dans un formidable mais étrange crépitement.

 — Colonel Haut ? Colonel Haut ?

Une voix perça depuis la foule. Le Colonel s'avança devant le micro.

 — Si ce n'est qu'un ballon-sonde, pourquoi avoir déployé six Mustang ? Vous parlez d'entrée dans l'atmosphère, comment un ballon peut-il résister à une telle chaleur ?
 — Des témoins oculaires ont plutôt vu un gros objet métallique, ajoute une autre voix. On parle d'aliens en repérage.
 — On m'a volé 3 vaches, fit remarqué un paysan, et un Bradford et j'en ai trouvé 9 sur 10 complètement éventrés, faudrait pas qu'on nous prenne pour des buses !

Un brouhaha général s'élèva de nouveau comme la poussière du désert, chacun y allant de sa petite histoire, untel réclamant des indemnités, un autre considérant que tout objet venant du ciel appartient au propriétaire du terrain sur lequel il tombe.

 — Messieurs, Messieurs !

Le Colonel Haut fit un geste théâtral pour calmer tout le monde.

 — D'abord nous avons envoyé six Mustang pour nous assurer que les Russes n'étaient pas dans le coup. Ensuite... Messieurs, S'il vous plait ! Voyons !

Il tapa sur le pupitre devant lui. Walt le fit reculer et s'adressa à la foule.

 — Pour ce qui est de l'entrée dans l'atmosphère, précisons que le ballon-sonde est monté trop haut, puis a littéralement éclaté pour retomber sur terre. On appelle ça techniquement un double CX inversé.

Il leva les yeux pour voir si quelqu'un comprenait et devant le silence quasi religieux il continua.

 — De plus, la réfraction du soleil contre certaines parois métalliques du ballon-sonde a pu tromper votre observation, on parle alors de déviation de l'onde ultraviolet qui... Mais enfin ! Monsieur Dwight, arrêtez de vouloir vous faire rembourser votre bétail dès qu'un évènement banal arrive !

Monsieur Dwight avait gesticulé tout ce qu'il pouvait pour attirer l'attention.

 — Dwight, poursuivit-il, on a bien reçu votre courrier suite aux gelées de l'hiver dernier et non, ce n'est pas un essai nucléaire sous vos terres qui a provoqué la mauvaise récolte !

L'assistance se mit à rire. C'est juste ce qu'il fallait à Walt pour embrumer un peu plus le public.
Un peu d'humour.

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