Cette fois, c'était la bonne, il en était certain. Il y avait eu plusieurs essais ratés bien sûr, et nombre de ses assistants avaient perdu la vie dans cette expérience scientifique, mais il avait réussi cette fois. Déjà trois tests passés avec succès, il ne lui restait plus qu'à tester la machine, qui l'emmènerait loin dans le passé.

Il se positionna dans la machine, adressa un regard de confirmation à son assistant, lui cria :

- Tu programmes la fenêtre de sortie dans une heure compris ?

- Pas deux heures ici, mais deux heures là-bas, oui ! cria l'assistant en retour.

- Et tu ne me ramènes pas ici

Le scientifique lui lança un regard fier, respira lentement, puis hocha la tête. L'assistant actionna la machine, et le scientifique partit dans le temps.

Il entra dans un grand tunnel lumineux. Il fonçait à pleine vitesse dans ce tunnel, la mine plissée par le stress et la concentration. Il ne devait pas penser à autre chose que sa destination, sinon cela risquerait de fausser tout son travail. En jetant de brefs regard sur les côtés, il put voir différents évènements historiques d'une grande importance passer.

Il reconnut la seconde puis la première guerre mondiale, la révolution industrielle, la Révolution française, la construction de Versailles, de nombreux rois et reines. Il vit ce qui lui sembla être l'empire romain, puis une ville grecque, sans doute Athènes, et commença à apercevoir les premiers hommes.

Il atterrit soudain au beau milieu d'une plaine coupée par une rivière, où des sortes de primidés buvaient dans l'eau. Le scientifique lâcha quelque chose qui ressemblait à un mélange entre un reniflement de dégoût et un rire nerveux. Il sortit d'une des poches de son blouson une grenade, qu'il dégoupilla et envoya au milieu de la troupe d'hominidés.

Celle-ci s'écarta d'abord de l'objet, puis s'en rapprocha curieusement. La grenade explosa, réduisant à néant l'une des premières sources de l'humanité. Le scientifique se rapprocha de l'endroit de l'explosion, et acheva les singes restants. Il alla ensuite à l'endroit où le reste de la tribu se cachait, et les extermina de la même manière.

Il retourna à l'endroit où il était arrivé, et un autre portail l'emmena dans un autre endroit de la savane. Le scientifique répétait ainsi son funeste dessein, et élimina tous les premiers Hommes. Un autre portail le ramena à son laboratoire, un sourire satisfait aux lèvres.

- C'est fait, dit-il simplement. Allons voir le changement arriver.

Le scientifique et son assistant sortirent dans la rue, alors qu'un grondement faisait trembler les bâtiments. Ils virent une immense vague - le mur de la réalité - arriver en déferlant sur eux. Derrière ce mur, le scientifique put voir une forêt luxuriante, puis la vague l'avala, le faisant disparaitre de la réalité.

***

Le scientifique atterit soudain au beau milieu d'une plaine coupée par une rivière, où des sortes de primidés buvaient dans l'eau. Le scientifique lâcha quelque chose qui ressemblait à un mélange entre un reniflement de dégoût et un rire nerveux. Il s'apprétait à sortir sa grenade, lorsqu'une main arrêta son geste et le força à s'agenouiller.

- Chrono Garde. Vous êtes en état d'arrestation.

- La Chrono Garde ?

- On nous appelle aussi les Time Riders, mais ça ne change rien. Vous êtes en état d'arrestation pour création de paradoxe temporel.

- Un paradoxe ?

- Oui. Voyez-vous, si vous n'avez pas existé, vous n'avez pas pu détruire les premiers Hommes, donc il n'y aurait pas eu de vague temporelle, mais vous auriez existé et donc tué les premiers humains. Tout ça est infini. Et nous ne pouvons pas nous permettre cela. C'est pourquoi...

Le scientifique entendit une détonation, et il s'effondra.

- Nous devons vous tuer.