La porte

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 Une porte.

 Foncée, ornée de losanges sur toute la surface. Elle a l’air épaisse. Robuste. Elle est très belle. Le seul problème, c’est que je ne sais pas où elle mène. Jusqu’à maintenant, je ne m’étais pas rendue compte qu’il pleuvait. Je suis resté scotchée face à elle sans ressentir le froid qui traverse l’entièreté de mes vêtements trempés. Je frissonne.

Qu’est-ce que je fais là ?

 En me reculant, je me rends compte que je suis sous le porche d’une grande maison. Il n’y a pas de bruit. D’ailleurs, je remarque le panneau de vente pas vraiment entretenu. Il semble recouvert d’une couche de saleté verte. Du pollen, sûrement, vu le terrain entouré d’arbres, introduit sur les cotés de la maison. Les pots de fleurs entourés de mousses ne sont remplis que de terre.

Il n’y a personne ?

 Je frappe. Je ne sais absolument pas où je suis. Et je ne vois pas ma voiture. Autant essayer d’aller demander ma route. Sauf que j’ai l’impression que le son de mon action résonne sans retour. Pas de réaction. Rien. Je regarde autour de moi. Pas de route. Juste un chemin menant cette maison qui traverse une forêt. Je n’ai pas le choix, je dois trouver quelqu’un.

 Je tente d’ouvrir la porte. Elle force beaucoup mais n’est pas fermée à clé. Je manque de vomir face à l’odeur qui réussit à s’échapper de la maison. Une odeur de moisie, de poussière. Avec quelque chose d’indescriptible en plus.

 L’odeur de la mort.

 Je commence à flipper. J’hésite à rentrer ou à rebrousser chemin. Ai-je vraiment envie de voir la source de cette odeur nauséabonde ? Non. Je n’ai qu’une envie, c’est de prendre mes jambes à mon coup. L’ennui, c’est qu’il commence à faire nuit. Je n’ai aucun portable, aucune lampe sur moi, et que j’avoue ne pas avoir trop envie de m’aventurer dans la forêt comme ça.

 Tentons le diable.

 Je traverse l’entrée. Des bibelots sont renversées, la plupart sont en morceaux. Des amas de poussières tapissent les sols. Et ce que je découvre dans le salon, juste à gauche me glace le sang. Une dame, assise dans un de ces vieux fauteuils voltaires repose sa tête sur le dossier, les yeux et la bouche grande ouverte. Sa peau a commencée à flétrir et elle semble avoir perdue toute graisse de son corps. Ses mains sont restés accrochées aux accoudoirs. Son regards est vitreux.

 Et boum. Ça y est. Je sais. Je l’ai déjà vue. Elle vient faire ses courses de la semaine dans la petite ville où j’habite. Je la voyais souvent à ma fenêtre.

 Je contourne la dame et remarque ce bout de verre planté dans son abdomen. Une quantité de sang a coulé de sa blessure, ce qui a sûrement été la cause de son décès. Mais ce détail ne me terrifie beaucoup moins que ce que je remarque sur la petite table à coté d’elle.

 Mon portable, et mes clés de voiture. Posées grossièrement. Et mes mains. Elles sont couvertes de sang séchés, par endroit lavés par la pluie.

Qu’est-ce que j’ai fais ?

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