Point de vue Shane

Je vérifie que le casque est bien attaché puis met le mien et monte sur ma moto. Je me tourne ensuite vers Grace qui n'a pas bougée.

— Monte, lui dis-je.

Elle obtempère et se place derrière moi puis ses petits bras entoure ma taille et une sensation étrange m'envahie. J'aime cette sensation. Je démarre mon engin et je sens ses bras se resserrer autours de moi quand je m'éloigne de la maison. Prenant garde à ne pas rouler trop vite afin de ne pas l'effrayer. Après une dizaine de minutes à rouler nous arrivons devant une petite maison en pierre. Je coupe le moteur de ma bécane et retire mon casque. Le bruit de la moto fait sortir un homme et une femme plus vieux que moi ainsi qu'une jeune fille et le gars qui vient souvent la chercher au QG. Je la regarde retirer son casque et lever les yeux sur ce qui semble être sa mère.

 — Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Tu as interdiction de monter sur une moto Grace !

— Je suis désolée...dit-elle en baissant la tête.

Je descends et m'approche de ce couple.

— C'est de ma faute Madame, il y a eu un petit incident à la maison et Logan n'a pas pu la ramener alors je m'en suis charger. Et je n'ai qu'une moto alors ne lui en voulez pas, dis-je.

— Très bien. Grace rentre tout de suite.

Grace se tourne vers moi, son regard est étrange. Je dirais même inquiétant.

— Merci, dit-elle en rentrant dans la maison.

Je la regarde disparaître dans la maison avec sa sœur, Laura si je me souviens bien. Je repose mon regard sur la femme qui me regarde de haut, avec dédain. Je regarde ensuite son grand frère Thomas et remarque qu'il serre les poings. Il à un problème ce connard ?! Après un dernier coup d'œil je remets mon casque et monte sur ma moto.

Point de vue de Grace

Par la fenêtre j'observe sa moto quitter ma rue.

— Que s'est-il passé ? demande ma sœur.

— Ils ont eu de la visite c'est tout, je n'aurais pas dû être là-bas, c'est tout, dis-je.

— D'accord.

Je ne veux pas l'inquiéter alors je ne lui raconte pas qu'un type que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam me veut du mal. De plus je crois Shane quand il me dit qu'il ne m'arrivera rien.

— Grace ! entendis-je.

— Tu veux que je vienne avec toi ?

— Non ce n'est pas la peine reste là.

— D'accord.

Je souffle et quitte ma chambre, d'un pas lourd j'arrive dans le salon où se tiennent ma mère, mon père et mon frère.

— Tu aurais dû rentrer à pieds ! La moto c'est dangereux Grace ! On aurait fait comment s'il t'était arrivée quelque chose ?! hurle ma mère.

— Ils n'ont pas voulu me laisser partir à pieds, mentis-je. Sinon je l'aurais fait.

— Et vous avez fini votre exposé ? Pour que tu ne retourne plus jamais dans cette maison de malheur !

— Non, pas encore, dis-je en baissant la tête.

Je sens une main m'attraper le poignet et me tirer avec force. Thomas me tient fermement et m'entraine dans l'escalier si brusquement que j'ai du mal à le suivre. Des larmes dévalent déjà sur mes joues quand nous pénétrons dans sa chambre. Il ferme ensuite la porte derrière nous et se tourne vers moi. Je suis prostrée contre le mur, face à Thomas qui serre les poings. Je ferme les yeux quand je le vois avancer vers moi, ma tête part cogner contre le mur sous la puissance de la première gifle. Puis les coups tombent sans s'arrêter, son poing s'abat sur mon ventre me coupant la respiration.

Je tombe à genoux alors que ses mains frappent encore et encore, je me retrouve allongée sur le sol de sa chambre, en pleure, mais il ne s'arrête pas pour autant. Des coups de pieds dans le ventre et les jambes. Je ne sens plus mon corps, mes yeux se ferment et je me sens comme une poupée de chiffon. Lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, je suis dans ma chambre, allongée sur mon lit.

— Enfin, tu es réveillée ! me dit Laura. Comment te sens-tu ?

— En mauvais état, dis-je en me relevant.

Je grimace de douleur au moindre mouvement. Laura m'empêche de me redresser et m'aide à me rallonger.

— Ne bouge pas, Thomas y est allé vraiment fort, les parents ont failli t'emmener à l'hôpital.

— Mais ils ne l'ont pas fait, dis-je.

— Non, ce n'était pas assez grave à l'heure goût. Tient bois un peu.

Laura me donne un verre d'eau et m'aide à boire. Je sens les plaies et les bleus sur mon visage qui me lance à chaque gorgés.

— J'ai dormi longtemps ?

— Deux jours. Je t'ai mis de la pommade que tu m'as mise l'autre jour mais le tube est fini.

— Ce n'est pas grave. On a fait sans pendant des années.

— C'est vrai...Ace m'a demandé où tu étais. Je lui ai dit que tu étais malade.

— D'accord...

Quelques jours plus tard je parviens enfin à bouger sans trop de problème, je retourne donc au lycée. Et cette fois-ci c'est Ace qui n'est pas là. Le samedi matin lors de notre petit-déjeuner Thomas est installé avec nous.

— Ce soir je vous emmène à la fête foraine ! nous dit Thomas.

— C'est vrai ? demande Laura toute souriante.

— Oui, on va bien s'amuser, dit-il.

— Oh super.

Le reste de la journée passe vite, puis nous quittons la maison vers 18h afin d'aller à la foire. Une fois arrivés là-bas nous nous retrouvons au milieu d'une foule de monde.

— Par quoi voulez-vous commencer les filles ? demande Thomas.

— Le train fantôme !

— Alors c'est parti, allons-y.

Nous nous dirigeons vers cette attraction, accompagnés des odeurs de barba papa, de churros. Ainsi que les cris des enfants qui s'amuse et les cris des adolescents dans les attractions à sensation forte. Une fois dans le train fantôme nous crions et rions comme des folles. Cette attraction finie, nous sortons et marchons en direction de la prochain que nous avons décidé de faire.

— Grace !

Je regarde autour de moi et mon regard s'arrête sur un groupe d'homme : Ace, Shane et un homme tatoué que je n'ai vue qu'une seule fois. Ils s'approchent de nous en souriant.

— Comment tu vas ? demande Ace.

— Bien et toi ?

— Bien, dit-il. On est venu s'amuser un peu.

— Nous aussi, voici Thomas et Laura. Mon frère et ma sœur, dis-je aux deux autres hommes.

— Je suis Marshall, dit l'homme que je ne connais pas.

— Shane, mais pas besoin de me présenter.

Je sens Thomas s'énerver et le voit serrer les poings et la mâchoire.

— Bon, on va vous laisser, leur dis-je. Passez une bonne soirée.

J'ose croiser le regard de Shane avant de lui tourner le dos et de m'éloigner d'eux. Thomas à mes côtés semble bouillir sur place, je l'entends souffler. Je tente de détendre l'atmosphère afin de ne pas gâcher notre soirée.