I am the rain
Je suis le vent. Mes pas foulent la terre, envoient derrière moi un nuage de pierres. Rapide, libre, je m’élance. Je ne sais pas où je vais. J’ignore pourquoi j’avance. Je vole. Je tourbillonne. Je souffle et j’inspire. Je saute et je plane. Allées et venues entre la terre et les airs, je quitte la gravité et la rejoins, inlassablement. Je suis le vent, la tempête. Je suis le tourbillon de feuilles qui secoue l’automne, je suis la bourrasque blanche qui propage l’hiver. Infatigable. Toujours présent. Je suis le loup, le chien qui n’a jamais arrêté de courir, qui n’a jamais arrêté de hurler. Hurler à cette Lune que je ne cesse jamais de poursuivre, de serrer. Ma lueur, mon guide. Je suis le vent, je monte à toi. Toujours plus près, toujours plus haut.
Je suis le vent.
Enfin…, je l’étais.
Mes pas ne foulent plus la terre, ils l’aplatissent mollement. Les pierres recouvrent mes griffes, perdues entre deux mouvements. Perfide vieillesse, cette nouvelle compagne toujours plus lourde. La Lune court plus vite que moi, elle m’abandonne, traitresse. Je ne suis plus le vent, je suis la pluie. Je tombe, encore et encore. Je tombe loin de ma lune, je descends peu à peu sous la terre brulée. Retour sous la glaise, sous les feuilles mortes. Je suis la pluie, si fatiguée. La pluie qui roule sans la force de lutter, presque heureuse de venir mourir contre un brin d’herbe. Je suis les larmes du ciel déchu.
Je tombe ma Lune, je tombe. Rattrape-moi.
Annotations
Versions