Premier rêve.
Une forêt sombre... Je venais d'ouvrir les yeux et je pouvais à présent me rendre compte que j'étais allongé sur de l'herbe, je sentais son odeur et sa fraîcheur. Je me relevai et une fois debout, je regardai ce qui m'entourait en faisant le tour sur moi-même. Il faisait nuit et je ne voyais que des arbres. Où est-ce que je me trouvais ? Je ne comprenais pas… La dernière chose dont je me souvenais était que je m'étais mis au lit en pensant encore à cet homme, aux fleurs et à ce qui s'était passé dans le parc... Ne trouvant pas de réponse à ma question et me rendant compte de la jolie lumière qui m'éclairait dans la pénombre, je levai la tête et découvris une magnifique lune qui brillait particulièrement. Elle était vraiment belle et de la regarder m'apaisa un peu.
-Sébastian.
Cette voix... Je me retournai et pus découvrir que cet homme mystérieux qui m'avait comme enivrait de sa présence à deux occasions dans le parc, se trouvait là, devant moi. Une délicieuse chaleur commença alors à s'emparer de mon corps mais ce n'était pas la même que les autres fois. A cet instant, il s'agissait d'une excitation qui m'embrasait tout entier, j'étais déjà en érection.
Je pus m'apercevoir qu'il était torse nu et ne portait pour tout vêtement qu'un pantalon noir. Mes yeux glissèrent sur son corps, je ne pus m'empêcher de le détailler. Cet homme était vraiment magnifique. Il était très grand comme j'avais déjà pu le remarquer et il avait également un corps massif, ses muscles étaient bien dessinés mais pas dans l'excès. Mes yeux continuèrent leur chemin sur lui et descendirent un peu plus bas sur son torse pour découvrir un fin duvet brun commençant sous son nombril et continuant sous le tissu de son pantalon. Je remarquai ainsi qu'il était aussi excité que moi... Je déglutis et continuai de le regarder. Ainsi, je vis que ses cuisses avaient l'air assez musclées également et qu'il avait de longues jambes.
Mon examen terminé, mes yeux remontèrent jusqu'à son beau visage pour découvrir que lui aussi me détaillait. Je déglutis encore une fois, excité. C'est là seulement que je remarquai que j'étais également aussi peu vêtu que lui… La différence était que mon pantalon était blanc. Enfin... Pas la seule différence, pensai-je un peu gêné qu'il me détaille comme je venais plus tôt de le faire, pourtant. Je n'étais pas aussi grand que lui qui devait aborder 1m95 puisque je mesurais 1m78. Mon corps en plus d'être plus petit que le sien, était également plus fin, je n'étais pas maigre mais pas très musclé non plus. En opposition avec sa beauté sombre, mes yeux étaient bleu clair et mes cheveux châtain clair. Et puis, il avait l'air d'être un peu plus âgé que moi.
Je n'osais pas bouger, j'attendais que son examen de mon corps soit terminé. Ses yeux finirent par se fixer aux miens et ce que je vis fit battre mon cœur encore plus rapidement. Son regard exprimait tout le désir qu'il ressentait pour moi, il me regardait comme s'il voulait me dévorer... Mais je n'avais pas peur, je me rendais compte que c'était ce que je désirais, et comme s'il avait compris ce que je ressentais, il commença à avancer vers moi. Quand il ne fut plus qu'à quelques centimètres, il tendit sa main pour me caresser la joue avec tendresse.
-Sébastian, tu n'as pas peur, n'est-ce pas ? demanda-t-il.
-Non, je n'ai pas peur.
En le disant, je me rendis compte que cela était vrai. Il me sourit alors et fit glisser sa main jusqu'à mon cou qu'il effleura de son pouce, m'arrachant un délicieux frisson. Ses yeux suivirent le même parcours que son doigt.
-Sébastian, je dois t'expliquer certaines choses importantes, reprit-il. Tu dois te demander si tout ceci est réel, si tu m'as vraiment rencontré dans ce parc et si ce rêve n'est qu'un rêve comme les autres.
Je ne réagis pas à ses paroles, il avait raison. Je continuais donc de le regarder, attendant la suite.
-Alors, sache que je suis tout ce qu'il y a de plus réel et que tout est vrai. Tu m'as vraiment rencontré à deux reprises dans ce parc en rentrant chez toi et ce rêve n'en est pas vraiment un puisque je le contrôle entièrement. Tout ce que tu ressens lorsque tu es avec moi est spécial et normal, je ressens la même chose. Sébastian... Je ne suis pas humain.
Il marqua une pause afin de guetter ma réaction mais je me contentai d'écarquiller les yeux, ne comprenant pas réellement la portée de ses paroles. J'attendais qu'il continue de m'expliquer ce que j'avais besoin de savoir. Je me sentais si bien avec lui que je n'arrivais pas à avoir peur de ce qu'il me disait et de ce qui se passait. Je me sentais tout simplement à ma place.
-Je suis un vampire, reprit-il en me regardant de ses yeux déterminés.
Et sur cette nouvelle information complètement... dingue, il se recula d'un pas. Devant mon visage surpris et alors qu'il avait son regard fixé au mien, ses beaux yeux noirs devinrent soudainement dorés, puis il ouvrit ensuite la bouche afin que je puisse découvrir ses canines devenir longues et pointues. Non… C’était impossible…
A cette vue effrayante, je me mis à ressentir enfin de la peur et je ne pus m'empêcher de commencer à reculer afin de m'éloigner de lui, ce qui était parfaitement normal face à cette situation. J'aurais dû paniquer, il y a déjà bien longtemps ! me dis-je dans un sursaut de conscience.
-Sébastian, tu n'as pas à avoir peur de moi. Je mourrais plutôt que de te faire du mal, me dit-il, ses yeux soudainement devenus tristes face à ma réaction.
Je me stoppai. Je croyais en ce qu'il me disait, je savais au plus profond de moi que jamais il ne me ferait souffrir. Il revint alors vers moi et posa ses mains sur ma taille afin de me coller doucement contre son corps dur. Son toucher m'arracha un gémissement de bien-être. Je sentais qu'il ne voulait pas me faire peur. Ses yeux qui avaient recouvré leur couleur normale et sombre, étaient si doux en cet instant.
-Tu m'es destiné, continua-t-il en me souriant tendrement.
"Destiné" ? Je ne comprenais rien… Trop d'informations étranges à assimiler d'un coup ! Je me sentais perdu, je ne saisissais pas grand-chose à toutes ses paroles qui me semblaient si irréelles.
-Je... Je ne comprends pas, réussis-je enfin à articuler.
Il attrapa mon visage entre ses grandes mains.
-Sache que les vampires vivent parmi les humains depuis la nuit des temps. Les livres et les films qui parlent de nous ont tous un fond de vérité même si la plupart sont bien trop édulcorés, dit-il avec un sourire moqueur. Ces histoires sont tout simplement dues à certains d'entre nous qui se sont amusés à parler de notre existence en sachant qu'ils ne seraient pas pris au sérieux. C'est une manière de laisser une trace de nous dans ce monde comme les humains le font. Nous, les vampires, sommes moins nombreux que vous, les humains, car nous ne nous reproduisons pas de la même manière et nous préférons nous fondre dans la masse, ne pas attirer l'attention, c'est notre instinct vampirique qui le commande. Nous n'aimons pas être sur le devant de la scène, la nuit et ses ténèbres nous vont très bien. Nous n'avons pas besoin de tuer pour survivre, il y a bien d'autres moyens de se nourrir. Les banques de sang en sont un bon exemple et il y a également des humains dont nous sommes proches qui nous offrent leur sang par amitié.
Je l'écoutais et j'étais abasourdi, je n'arrivais pas à réagir. De toute manière, comment aurais-je dû réagir ? Tout ce qui comptait à ce moment précis, était sa présence, c'était lui qui me disait que tout était vrai, que je n'avais pas rêvé, que je n'étais plus seul, désormais. C'était tout ce que j'avais besoin de savoir.
-Sébastian... Tous les vampires ont un être humain qui leur est destiné, un seul durant leur longue existence. Les vampires vivent bien plus longtemps que les humains comme les histoires que vous aimez tant le racontent, me dit-il en voyant mes yeux s'écarquiller. Je suis si heureux de t'avoir trouvé.
Il fit une pause et me caressa doucement les lèvres de son pouce, j'en frissonnai.
-J'ai su que tu étais mien dès je t'ai aperçu pour la toute première fois. Je t'ai vu dans la rue alors que tu sortais du salon dans lequel tu travailles et que tu rentrais chez toi. Je t'ai suivi. Lorsque mes yeux se sont posés sur toi, mon calice, mon instinct m'a irrésistiblement attiré vers toi, ainsi que ton odeur si particulière. Sans en avoir conscience, tous les calices ont une délicieuse odeur qui attire leur vampire. Personne d'autre, qu'il soit vampire ou humain, ne peut la sentir.
Et comme pour illustrer ses paroles, cet homme se pencha. Je sentis alors son nez dans mon cou et il respira ouvertement mon odeur sans aucune gêne, en gémissant. Puis il se redressa et me regarda.
-Je te veux, Sébastian. Et toi ? Me désires-tu ? demanda-t-il d'une voix rauque, ses yeux reflétant une légère crainte que je me dépêchai bien vite d'apaiser.
-Oui, je suis à toi. Prends-moi, murmurai-je en mettant mes mains sur les siennes qui étaient toujours posées de chaque côté de mon visage.
Ses yeux se mirent à briller et son sourire s'agrandit. Je n'avais pas menti, je le voulais. Je désirais qu'il fasse partie de ma vie. Je me sentais bien, je me sentais serein auprès de lui. Je savais que je prenais la bonne décision même si j'avais toujours un peu de mal à y croire, à réaliser que tout ceci n'était pas qu'un rêve étrange. Cet homme, Eric, comblait ce vide qui était en moi depuis toujours. Je comprenais enfin pourquoi ce néant m'habitait. C'était tout simplement parce que cet homme n'était pas auprès de moi mais tout allait enfin changer. J'avais la conviction que cet homme magnifique allait me réparer...
Annotations