C’était long, peut-être un peu digressif, bon moi je me suis bien amusé, mais toutes les bonnes choses ont une fin, et voici venu le moment de mettre un point final à ce petit précis d’alchimie.

Comme je l’ai expliqué, je ne savais pas trop bien quoi dire au départ. Dans quelle mesure pouvais-je produire une forme de théorie intéressante ? Il a fallu que l’idée de ce précis mûrisse, un peu comme une idée d’histoire. À l’origine, on retrouve plusieurs déclencheurs : l’effervescence et l’enthousiasme wattpadiens, cette inclination qu’ont ici certaines personnes pour s’entraider et se conseiller, les fameux débats avec Epice et ma volonté d’en partager les fruits, cette idée récurrente de l’écriture assimilée à de l’alchimie, difficile à doser, aux résultats parfois imprévisibles… Et finalement, une année de gestation et une semaine d’écriture plus tard, en voici le résultat.

Je ne pensais pas avoir grand-chose à dire. J’avais vaguement quelques idées en tête, apparemment encore non formulées par ailleurs, dans les divers recueils de bons conseils écumés. Pourtant, le jour où j’ai décidé de distinguer mes fameux ingrédients et de noter ce que je pouvais dire sur chacun, j’ai réalisé qu’il y avait néanmoins un peu de matière à exploiter. Et finalement, après avoir écrit chacun de mes billets, et bien que j’aie tenté de ne pas creuser trop profondément, de rester clair et concis, je réalise que ce n’était pas vain, qu’il y avait peut-être quelques voies à explorer. Et avant toute chose, cette réflexion, à la fois sur l’écriture et ses mécaniques, mais aussi sur mes processus personnels, me permet plus que jamais d’y voir plus clair quant à mes forces et mes failles.

À partir de là, on peut légitimement conclure que la démarche a été utile. Maintenant si quelqu’un d’autre peut y puiser quelque savoir occulte ou y discerner un chemin non encore parcouru, si ces quelques pistes donnent accès à des portes cachées, ma foi, je m’en trouverais fort satisfait. Pour mon petit bonheur, n’hésitez d’ailleurs pas à me faire part de vos découvertes et de vos propres avis.

Finalement, on peut dire que cette grande Alchimie n’offre pas de recette précise pour produire une bonne histoire (ce serait un peu facile). Je n’ai fait que mettre en lumière quelques-uns des outils et atouts à notre disposition, et donner mon opinion quant aux moyens de les employer au mieux. Surtout, j’ai mis en évidence le côté instable des concoctions, leurs effets ne peuvent être absolument maîtrisés de bout en bout, il y a trop de variables. Mais ces quelques notions peuvent permettre de ne pas laisser régner le hasard. Je me suis aussi davantage penché sur le genre de la fantasy que sur les autres, que ceux qui ne l’affectionnent pas me pardonnent, mais je crois qu’au final, il y a plus ou moins à boire et à manger pour chacun.

Il ne me reste donc qu’à vous dire deux choses.

La première est merci. Car en effet je n’aurais probablement jamais poussé mes pensées en des terres si lointaines, ni pris la peine de les formuler en mots si précis sans l’engouement que peut générer un tel lieu d’échanges.

La seconde est foncez ! Vous avez toutes les cartes en main, tous les ingrédients, toutes les poudres, tous les onguents, les solutions, les extraits et les substrats dont vous avez besoin, vous disposez de mesures plus ou moins fiables, d’outils pour les doser, les harmoniser. Donc allez-y, lancez-vous, expérimentez, brûlez-vous les doigts, brisez quelques flacons, enfumez la pièce, répertoriez ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins… jouez à l’alchimiste. Soyez un alchimiste ! Un conteur, un artisan d’histoires, un fabricant de rêves en fioles.

Et éblouissez tout le monde, vous le premier.