16/11/2024

Cher journal,

Il est 19 heures,

Je n'ai pas réussi à écrire ces derniers jours, à cause d'elles, à cause de mon travail peut-être, j'en sais foutrement rien. Ce que je sais, c'est qu'elles sont de plus en plus nombreuses et maintenant il n'est plus question de fines silhouettes qui marmonnent ou chuchotent des mots, c'est tout un groupe de macchabées qui se plaint en permanence dans ma tête. Il y a quelques jours, une journaliste parlait d'un jeune adolescent qui imiterait mon mode opératoire. J'ai éclaté de rire en me disant que ce n'était qu'un amateur et cet abruti m'avait fait parvenir un message disant qu'il voulait me rencontrer. Je crois que c'est l'affaire la plus simple dont je ne me suis jamais occupé.

Le jour de la rencontre, il avait l'air d'un fan inconditionnel, il me racontait avec passion comment il avait assassiné chaque personne, et il avait même fini en me demandant un autographe que je lui ai bien sûr signée, avec son propre sang.

Mais en me réveillant ce matin, le corps de mon fan numéro 1 transformé en ombre avait rejoint les autres, et ils se sont tous mis à sourire. Même quand je ferme les yeux pour les ignorer, elles sont là, à me rendre tarée et elles y arrivent en plus. Je ne vais réussir à tenir longtemps à ce rythme, dès que je pense en finir, elles me répètent. Vas-y.