LA CHUTE
C’est l’histoire des dernières minutes d’existence de la vie de Noah Pilsen. Il s’agit d’un homme célibataire proche de la quarantaine, usé par la vie.
Actuellement, il est allongé sur la moquette d’une chambre d’hôtel, respirant difficilement. Il a les yeux mi-clos, le teint livide et transpire à grosses gouttes. Comme tout le monde, il s’est déjà demandé quand viendra le jour où il rendrait l’âme et où il se trouvera à ce moment. Jamais, il n’aurait pensé que cela se produirait dans une chambre d’hôtel miteuse. Ce serait assez cliché que son corps soit retrouvé le lendemain matin par une femme de ménage. Comme les stars qui se suicident, sauf que dans son cas, sa mort passerait totalement inaperçue.
Noah est monsieur nobody. Personne pour le pleurer, ni lui rendre hommage. Les funérailles risquent d’être ennuyeuses. Alors que son cœur bat la chamade dans sa poitrine, il ne peut s’empêcher de se demander ce qu’il a foutu pour finir ainsi… Seul et abandonné de tous.
Sa vue commence à se troubler. Comme si un voile recouvrait ses yeux, sa respiration se fait de plus en plus laborieuse. Sans qu’il ne puisse l’en empêcher, il sent partir. Pour où ? C’est la grande question du jour. Les yeux braqués vers le plafond, il sent ses derniers instants approchés.
Soudain, il ressent une sensation étrange, comme si un courant d’air parcourait tout son corps. Noah ferme les yeux quelques secondes, vidé de toute énergie. Se demandant s’il les rouvrira un jour.
Lorsqu’il les ouvre à nouveau, il lui faut quelques instants pour prendre pleinement conscience de la situation dans laquelle il se trouve.
Noah est allongé sur le lit qu’il possédait dans sa chambre d’enfant. Il se redresse rapidement, ne comprenant pas du tout ce qui lui arrive. C’est tout bonnement impossible. Quelques secondes plus tôt, il était en train de faire un malaise mortel dans une chambre d’hôtel et maintenant, il se retrouve dans la chambre de son enfance.
Il se rend compte également qu’il se sent en forme, plus du tout à l’article de la mort. Il reste sans voix, tout en portant un regard circulaire à cette mystérieuse pièce. Noah reconnait les posters accrochés sur les murs et la décoration qu’il avait à l’époque. Il ne peut s’empêcher de sourire, heureux de retrouver un lieu familier.
La porte de sa chambre s’ouvre et une personne entre à l’intérieur, avant de se tourner vers lui, nullement étonné de le découvrir. Noah a les yeux écarquillés sous le coup de la surprise.
Il se retrouve face à un double de lui-même, âgé d’environ 6 ans. « Noah junior » porte même ses vêtements préférés de l’époque. Un baggy vert kaki et un pullover rouge à l’effigie de son super héros favori: Daredevil. L’enfant ébauche un large sourire espiègle à sa version adulte.
- Est-ce que je suis mort ? balbutie Noah, ne sachant pas quoi dire.
- Pas encore…
- Qu’est-ce que c’est que tout ça ? demande t’il en levant les bras en l’air, totalement perdu.
Noah junior avance de quelques pas et s’assoit nonchalamment sur une chaise de bureau, faisant face à l’homme qu’il deviendra.
- Il était temps qu’on parle.
- De quoi ? je suis à deux doigts de mourir là ! Je dois prévenir les secours.
- Crois-moi, ce n’est pas nécessaire lui répond le garçon sur un ton énigmatique.
- Je deviens fou ! se lamente Noah, ne sachant plus où commence et où s’arrête la réalité.
- Calme-toi, ça n’y changera rien.
- C’est quoi le but de tout ça ?
- Je te l’ai dit. Avoir une petite conversation ensemble lui explique-t-il, en lui décochant un clin d’œil complice.
Noah pousse un long soupir, faisant les cents pas dans la chambre avant de finir par se rassoir sur le lit et à observer le mystérieux individu. Son interlocuteur est son exact portrait rajeuni. Doté des mêmes mimiques et du même regard intense dans les yeux. C’est très étrange de se parler à soi-même enfant. Un exercice tout à fait loufoque.
- Je t’écoute souffle Noah, abandonnant toute résistance.
- C’est quoi le bordel que tu as foutu dans notre vie ? demande véhément le jeune Noah.
- Je n’en sais rien ! soupire Noah, ne cherchant même pas à le contredire.
- Quand est-ce que tu as arrêté de croire en toi ?
- Je ne sais pas.
- On ne va pas aller très loin comme ça ! ironise la jeune version.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Ma vie est merdique, elle est merdique, c’est tout ! soupire un Noah impuissant, en haussant les épaules.
- Tu sais que personne ne pourra te sauver, à part toi-même.
- On peut arrêter le discours de psychologie s’il te plait. La vie n’est pas aussi simple.
- Qu’est ce qui te bloque ?
- C’est ridicule ! Je suis en train de mourir et là je suis en plein délire avec mon subconscient.
L’adulte se lève subitement sous le coup de la colère. Il ne sait pas vers qui elle est tournée, mais elle arrive à le tourmenter.
- Il n’est jamais trop tard. Qu’est-ce que tu veux vraiment ?
Noah reste immobile, les yeux tournés vers la fenêtre, réfléchissant à la question.
- Ne plus ressentir ce vide en moi et être tout simplement en paix.
- Il existe une solution pour ça, tu sais.
- Ah oui et laquelle, petit génie ?
- Reprendre confiance en soi. Quand tu crois en toi, tu dégage une aura qui donne envie aux autres de croire en toi. C’est aussi simple que ça. Mais tu dois te ressaisir avant tout.
- C’est bien joli tout ça ! Tu ne crois pas que j’ai essayé répond Noah, en se rasseyant sur le lit.
- Si… mais tu as abandonné à la première embûche. Il faut que tu te montres plus courageux. Tu as perdu la bataille contre le pire des adversaires : La peur. Tu l’as laissé prendre l’ascendant et te contrôler.
- Je n’ai jamais réussi à contrôler ma vie de toute façon soupire Mark.
- Tu oublies que le contrôle est une illusion. Tu n’es pas sur terre pour tout contrôler mais pour ressentir et expérimenter. La vie est belle si tu le décides.
- Je suis tellement fatigué… J’ai essayé. J’ai voulu croire que j’avais ma place quelque part… mais je ne l’ai jamais trouvé. J’ai commencé à me droguer. Non pas pour ressentir des choses mais au contraire pour les atténuer. Faire disparaitre ce sentiment de vide qui me détruit de l’intérieur depuis si longtemps. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même se lamente Noah, les larmes aux yeux.
- Tu en as conscience. C’est déjà énorme comme avancée.
- Quand j’allais chez ma mère, je voyais toujours une photo de moi quand j’avais 4 ans environ. Je n’avais qu’une envie, celle de pleurer. Je me fixais dans les yeux et j’avais l’impression de l’avoir trahi. De ne pas être devenu l’homme que je devais être. Je suis trop sensible pour ce monde. J’ai souvent pensé au suicide mais même ça, je n’avais pas la force d’aller jusqu’au bout.
- C’est tout à fait normal de ressentir ce type d’émotion. Tu n’as tout simplement pas encore mené le plus grand de tous tes combats.
- Et c’est quoi ?
- Celui de vivre ! Tu dois accepter que tu aies le droit de vivre pleinement ta vie et d’être heureux. La plupart des gens ne vivent jamais vraiment, se contentant de survivre. Ce n’est pas ça le but de vos existences. Les blessures de la vie finiront par cicatriser avec le temps. Le poids sera toujours là mais la vie suit son cours. Tu dois laisser le passé où il est.
Noah s’agenouille et ramasse un jouet qui traine au sol. Il s’agit d’un robot de 50cm de hauteur, armé jusqu’aux dents. C’était son jouet favori lorsqu’il était enfant. Il a vécu de nombreuses aventures à ses côtés. Il l’allume et le laisse rouler au sol.
- C’est sympa de me dire tout ça… mais c’est un peu tard, je suis mort. Tu te rappelles !
Le garçon conserve le silence, se contentant d’ébaucher un sourire complice. Alors qu’il s’apprête à lui poser une question, Noah ressent une contraction au niveau de la poitrine. Si vive et douloureuse qu’elle lui fait poser une main au sol. Le front en sueur, la tête baissée, il pousse des halètements, tentant de reprendre son souffle. Il pensait que les morts ne ressentaient pas la douleur. N’est-ce pas tout l’intérêt d’être mort ?
- Qu’est ce qui m’arrive ? Ce n’est pas normal ça. Je suis mort, non !
- Peut-être que ce n’est pas encore la fin ? Peut-être qu’une personne tente de te ranimer en te faisant un massage cardiaque.
- Je suis vivant ! s’exclame Noah hilare, retrouvant espoir.
- Ça ne dépend que d’une seule personne.
- Et de qui ? demande Noah, perdant son sourire.
- Mais de toi, gros bêta ! Tu peux descendre le rideau final ou alors tu te sors les doigts du cul et tu commences à réaliser tes rêves. Le choix t’appartient.
Le jeune Noah désigne la porte de la chambre qui semble tout ce qu’il y’a de plus normal.
- Ton ultime épreuve est de passer cette porte. C’est elle qui décidera si tu dois vivre. Il faut que tu le veuilles vraiment au plus profond de toi. Que tu veuilles t’en sortir et devenir un homme meilleur. L’homme que tu aurais dû devenir.
- Aussi simple que ça ?
- Je n’ai jamais dit que ce serait simple. Tout dépendra de ta volonté.
Noah acquiesce de la tête, l’air grave, comprenant que son destin ne tient plus qu’à un fil. Lui qui pensait ne jamais avoir le choix dans la vie, maintenant il l’a. Il détient les rênes de son existence. C’est à lui de choisir et à personne d’autre. Est-ce qu’il serait capable d’arrêter de se flageller et de vivre une vie emplie de rire et de folie. Ou est ce qu’il préfère abandonner une bonne fois pour toute et faire le grand voyage éternel. Il n’y aurait pas de honte à prendre cette décision.
Noah souffle un bon coup, cherchant du courage dans toutes les fibres de son corps. Comme lorsqu’il était jeune et qu’il faisait du saut à l’élastique. Ce jour, il avait vaincu la peur pour sauter dans le vide, gracieux comme un aigle. L’adulte avance d’un pas décidé vers la porte, prêt à affronter l’adversité. Il pose une main sur la poignée de la porte et se tourne une dernière fois vers son jeune psychologue. Ce dernier n’a pas bougé, toujours assis nonchalamment sur sa chaise. Ils échangent un long regard complice. Ils n’ont pas besoin de parler pour se comprendre ou se dire en revoir. Ils ne sont pas la même personne pour rien. L’adulte se contente d’hocher la tête en souriant du coin des lèvres.
Noah a beau se sentir courageux et prêt à découvrir son destin, quel qu’il soit. Il n’a pas vaincu sa peur pour autant. Elle est toujours là, tapie dans l’obscurité, le faisant hésiter et trembler.
Malgré tout, Noah tourne la poignée et s’élance à travers l’ouverture. Il découvre un long couloir empli de couleur lumineuse. Noah avance à travers ce dédale, se demandant dans quel délire il s’est retrouvé. Il avance lentement, regardant ce passage, s’attendant presque à ce qu’un monstre surgisse d’un coup. Il pense qu’il se trouve dans un espace-temps diffèrent, une sorte de passerelle entre deux mondes. C’est un sentiment très étrange qui l’habite, du fait de se retrouver dans un tel endroit. Mais malgré tout, un feu nouveau brûle en lui, lui donnant la force d’avancer.
Au bout d’un moment, il aperçoit enfin le bout du tunnel et s’empresse d’accélérer le pas. Ce qu’il découvre le stupéfie sur place. Cela dépasse tout entendement. Noah est accueilli par un grand ciel bleu, entouré de nuages impressionnants. D’ailleurs, il marche sur l’un d’entre eux, comme s’il s’agissait de n’importe quel sol. Il se trouve à plus de 10.000 m d’altitude. Les nuages ressemblent à des collines majestueuses. Il n’a aucun problème pour respirer et ne ressent pas le froid. Cela ne peut être réel ! Un vrai paradis !
Il pousse un long soupir, comprenant la situation. La porte ne l’a pas ramené à la vie mais l’a envoyé direct au paradis. Finalement, il est vraiment mort cette fois. THE END, générique de fin, rideau. Il a échoué une fois de plus. Il s’est révélé être à nouveau le perdant qu’il a toujours été. Il se laisse tomber au sol tandis que des larmes coulent le long de ses yeux. Il n’arrive pas à y croire, les secondes chances, ce n’est pas fait pour lui. Il ne les mérite pas, peu importe sa volonté de changer. Il ferme les yeux, se morfondant dans son chagrin, quand un raclement de gorge le fait sursauter.
Lorsqu’il les ouvre à nouveau, il découvre sa jeune version à quelques mètres de lui. Ce dernier s’amuse à jeter nonchalamment des objets imaginaires dans le ciel.
- J’ai encore tout foiré balbutie Noah, en larmes.
- Ah bon ! Première nouvelle ! Et qui t’as dit ça ?
- Ben, on est au paradis là s’exclame Noah, en écartant les bras pour montrer le décor.
- Le paradis ! Tu as une vision très hollywoodienne de l’Eden. Tu devrais vraiment moins regarder de films. Viens par-là plutôt.
Noah s’approche du jeune mystérieux, qui a marché jusqu’à une des extrémités du nuage. Ce dernier fixe le ciel en dessous de lui. L’adulte le rejoint et découvre un magnifique ciel bleu, avec au milieu une lumière blanche aveuglante qui semble représenter une large porte.
- Et voilà, on y est !
- Et on est où exactement?
- Tu es au tournant de ton destin. Tu dois sauter dit le jeune, comme s’il s’agissait d’une évidence.
- Mais oui bien sûr dit Noah, en souriant, pensant à une bêtise.
Il change vite de visage en découvrant que sa jeune version ne plaisante pas du tout avec lui.
- Le choix t’appartient. Si tu veux vivre, tu dois sauter. Sinon tu peux abandonner et repasser par la porte. Elle te guidera dans l’au-delà. A toi de décider où se trouve ta place.
- Mais c’est quoi cette porte ? C’est comme si elle était enchantée, mais la magie, ça n’existe pas.
- Qui t’as dit que la magie n’existait pas ? Ce n’est pas parce que tu ne peux pas la voir, qu’elle n’existe pas.
Noah se contente d’hocher la tête, son voisin a tout à fait raison. Depuis son malaise, il ne lui est arrivé que des choses qui dépassent l’entendement. Alors une de plus à rajouter à la liste… Cela ne devrait pas le surprendre plus que cela.
- Mais et si je me rate balbutie-t-il, devenant d’un coup tout blême.
- Tu te rappelles ce que disais un sage très connu : fais le ou ne le fais pas, mais il n’y a pas d’essai.
Noah sourit en reconnaissant la référence au personnage de « Yoda » de sa saga galactique préférée. Il se redresse, semblant trouvé de la force intérieure en lui mais pas suffisante. Ses jambes continuent de trembler. Il se pose dix milles questions, essayant de trouver quelque chose de rationnel dans tout ça.
- Et si tu te faisais confiance pour changer ! Tu dois te souvenir de l’époque où les gens t’enviaient car tu réalisais tes rêves. Il est temps que tu retrouves cette force et que tu fonces. Tu as une deuxième chance. Ne la gâche pas.
Noah s’écroule à genou sur le sol nuageux, apeuré. Des larmes coulent le long de son visage pendant que tout son corps est traversé par une série de tremblements. Il tente de se contenir pour retrouver une certaine stature, mais c’est plus fort que lui. Il ne se contrôle plus.
- Je ne peux pas, je n’y arriverai pas. Je ne suis pas assez courageux. C’est trop dur ! La vie est trop dure. Je n’ai personne qui m’attend alors pourquoi ne pas laisser tomber. Je suis tellement seul, c’est trop dur à porter. Je n’y arrive plus.
Sa jeune version s’approche en silence avant de s’agenouiller à sa hauteur. Il lui relève délicatement le visage et plonge son regard bienveillant dans les yeux de lui-même.
- La vie peut être difficile et sans pitié. Mais rien ne t’oblige à faire ce qu’on attend de toi. Tu peux dessiner toi-même un chemin à suivre et mettre un peu de couleurs dans ton existence. Personne ne le fera pour toi.
Noah essuie les larmes qui lui brouillent la vue et réussit à ébaucher un semblant de sourire. Sous l’impulsion de son compagnon, il se relève et se redresse, respirant une bonne bouffée d’oxygène.
- Tu ne seras jamais seul. Plus jamais. Je serai toujours là en toi. Je réchaufferai ton cœur pour que tu ne ressentes plus jamais ce vide en toi. Je crois en toi alors il est temps que tu commences à en faire de même.
Un spectacle incroyable nait devant ses yeux. Le corps de sa version jeune devient toute brillant. Ce dernier lévite dans les airs comme un fantôme avant de se diriger droit vers Noah. Ce dernier, les yeux grands ouverts, déglutie avec peine, mais ne ressent aucune peur. Sa jeune version ébauche un dernier sourire avant de rentrer dans le corps de son double. Ce dernier ferme les yeux quelques instants. Le processus n’est en aucunement douloureux.
Lorsqu’il les ouvre à nouveau, il a l’impression de découvrir la lumière du jour pour la première fois. C’est un sentiment incroyable, impossible à décrire. Il faut le vivre pour le comprendre. Noah ne ressent plus aucune douleur, ni vide en lui. C’est comme s’il était complet pour la première fois de sa vie. Il est enfin l’homme qu’il était censé être. C’est un sentiment incroyable qu’il habite. Il pourrait sauter sur place tellement il se sentier entier.
Une partie de lui, lui avait manqué toute sa vie et elle vient de retrouver sa juste place. Noah se sent empli d’espoir pour l’avenir. C’est un jour nouveau. Il lève les yeux et reste bouche bée devant la beauté représentée par le soleil. C’est comme s’il avait été aveugle toute sa vie et qu’il retrouvait enfin la vue. Le ciel est magnifique, ses éclats dorés offrent un panorama en toute harmonie.
Noah prend une bonne inspiration, sachant que le moment est venu. Il le sent au plus profond de son être. Il n’hésite plus, s’arcboute avant de foncer, comme pour un sprint. A chaque pas qu’il fait, il se sent renaitre et un sourire de plus en plus grand illumine son visage. Il n’a plus aucune peur, il n’est plus tout seul. Plus rien ne sera comme avant. Il est parcouru par une vague d’énergie. Une force nouvelle qui coule dans ses veines.
Arrivé au bout du nuage, Noah s’élance dans les airs sans une seule seconde d’hésitation. Sa silhouette est magnifique. Il ressemble à un ange, volant dans les airs. Il conserve les yeux ouverts durant toute la descente. Il rentre chez lui.
La chute semble être sans fin. Noah dégringole les mètres, les uns après les autres, prêt pour ce qui va suivre. Il est serein et sûr de lui. L’adulte qu’il était a disparu, laissant sa place à un enfant insouciant. Il s’amuse à faire des pirouettes en virevoltant dans les airs. Un large sourire amusé affiché sur le visage, il traverse le halo de lumière représenté par la lumière blanche. Elle est tellement étincelante qu’il est obligé de fermer les yeux.
Il les conserve fermer, voulant rester dans l’obscurité. Le seul bruit qui se fait entendre est celui de ses battements de cœur. Ils deviennent de plus en plus réguliers. Lorsqu’il ouvre les yeux, un monde nouveau s’ouvre à lui.
FIN
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