Chapitre 1 : Ignis Sub Cinere

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  Sur des étagères en bois sombre attendaient fioles, bocaux, cartons et sachets renfermant nombre d’ingrédients prêts à être utilisés. Plantes, graines, écorces, racines, poils, os, substances visqueuses ou biologiques, et bien d’autres encore. Tous minutieusement associés à une étiquette. La pièce était éclairée par une simple ampoule, l’unique petite fenêtre rectangulaire n’offrant qu’une lumière dérisoire.

Sur un côté, une étrange mixture odorante chauffait dans une grande marmite. Des racines flottaient à la surface donnant au liquide une couleur verdâtre peu engageante.

« Rem ! appela la voix de Tony, t’as encore oublié de fermer la porte de la cave ! Ton truc a empesté toute la maison ! »

Le jeune homme descendit les marches, laissant sa main sur la rambarde le guider.

« Rem ? T’es là ? »

Il s’approcha de l’abominable odeur, couvrant son nez avec le col de son pull puis guetta un son qui lui indiquerait que son amant était dans la pièce.

« Rem ? » fit-il une troisième fois.

Des bruits de pas arrivèrent en trombe dans l’escalier, puis Remington s’écria :

« Je sais, pas grave, on aérera !

  • C’est bientôt prêt ? Je ne vais pas tarder à y aller.
  • Je n’en suis qu’à la première étape, grommela-t-il.
  • Je t’avais dit de te lever plus tôt, lui reprocha Tony avec un sourire. C’est lequel celui-ci ?
  • L’élixir de feu ardent.
  • C’est toujours celui qui donne la trique ! s’amusa-t-il. Il faut que ça parte aujourd’hui, j’imagine ?
  • Le plus tôt sera le mieux.
  • Je repasserai à midi pour prendre tes colis. Ils seront prêts, n’est-ce pas ?
  • Tu veux une réponse optimiste ou réaliste ?
  • Optimiste !
  • Oui mon chéri, ils seront tous prêts et emballés. Allez, file ou tu vas être en retard ! J’ai mis son harnais à Alpha, il t’attend en haut des marches.
  • Tu n’auras pas le temps de cuisiner, je nous prendrai un truc à manger en revenant. »

Tony fit quelques pas vers l’escalier puis lui lança :

« Tu n’as rien de prévu ce soir, n’est-ce pas ?

  • Pourquoi ?
  • J’aimerais… t’amener quelqu’un. »

L’expression de Rem s’assombrit et son sang ne fit qu’un tour. Personne ne venait jamais chez eux. Une règle qui n’avait jamais eu besoin d’être prononcée à haute voix pour être établie. Rem éprouvait une profonde méfiance à l’égard des autres, et davantage des femmes qu’il soupçonnait d’être des sorcières. Ces dernières, dont il descendait, voyaient en lui un être souillé qu’elles devaient faire disparaître.

« Je sais que tu préfères te contenter de tes commandes, poursuivit-il, mais cette personne a vraiment besoin de ton aide.

  • Tony…
  • Je ne te le demanderai pas si je savais comment l’aider. Mais je crois que c’est plutôt ton domaine. »

Rem croisa les bras puis soupira avant de demander :

« Quel est le problème ?

  • Eh bien… Fred a perdu sa compagne récemment et… a essayé de la contacter.
  • La pire idée du monde, on ne sait pas qui écoute.
  • Justement, vu ce qui lui arrive, ce n’était sûrement pas sa femme.
  • Explique.
  • Fatigue, bleus sur le corps, l’impression d’être observée, d’entendre des choses, et tout ce qui en découle. Irritabilité, nervosité…
  • Sûrement un esprit, conclut-il. Dis-lui de brûler de la sauge.
  • Déjà fait, ça n’a pas été suffisant. Il faut que tu l’aides, s’il te plaît.
  • Pff, d’accord. Mais je ne fais pas ça gratis.
  • Oui, je sais. Je le lui dirais.
  • C’est quelqu’un en qui tu as confiance, hein ? Je ne veux pas que mon secret s’ébruite.
  • Oui, ne t’en fais pas.
  • Tu prends ça trop à la légère, le gronda-t-il. C’est la dernière fois, d’accord ? »

Tony acquiesça d’un signe de tête, un large sourire sur les lèvres. Le reste de son corps était moins paisible ; son cœur battait vite et ses muscles étaient tendus.

Remington attrapa sa main et le tira vers lui pour l’embrasser avant de le ramener près de l’escalier.

« N’oublie pas d’aérer., lui rappela son bien-aimé.

  • Comment ? Tu n’aimes pas cette odeur ? ironisa Rem, elle est aphrodisiaque pourtant.
  • Autant qu’une bouse de vache. À tout à l’heure ! »

Rem l’observa rejoindre le rez-de-chaussée avec un air attendri. Puis il reporta son attention sur la puanteur qui embaumait les lieux. Cela faisait déjà quinze minutes que la racine de maca, le bois bandé et la corne de cerf râpée chauffaient ensemble, il était temps de passer à l’étape suivante. Il coupa le feu sous la marmite et ajouta de la cannelle, du gingembre et de la poudre de dattes. Tandis que les épices s’infusaient, il disposa plusieurs fioles en ligne sur la table au centre de la pièce. Il rajouta ensuite du miel rouge et remua dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à ce qu’il soit dilué. Puis il chercha sur son étagère un dernier ingrédient :

« Bon, où est-ce qu’il est ? Ah, voilà, du sang de taureau noir. »

Il en versa une goutte qui disparut aussitôt dans le mélange. Armé d’un petit entonnoir et d’un filtre qu’il glissa à l’intérieur, il remplit chacun des récipients sur lequel une étiquette avait été préalablement collée et qui indiquait « Feu Ardent – Pas plus de deux gouttes par jour, risque d’insomnie et de tachycardie en cas de surconsommation. »

Lorsqu’il eut fini, il les plaça dans des cartons – Tony avait beau en rire, cet élixir était sa meilleure vente. Une notification sur son téléphone vint l’interrompre et une grimace déforma son visage lorsqu’il lut le message. Il décida qu’il s’en occuperait plus tard et le rangea dans la poche arrière de son pantalon. Il fermait le dernier carton lorsque Tony revint.

« Rem ? J’ai pris une pizza ! cria-t-il du haut de l’escalier. Tu as fini ?

  • Ouais, j’arrive. »

Il remonta au rez-de-chaussée et fut aussitôt accueilli par Alpha. Le border collie remua dans tous les sens, attendant qu’il lui accorde une caresse. Son long poil gris tâché de noir chatouilla la paume de son maître lorsqu’il la fit glisser sur son dos. Satisfait, le fidèle compagnon s’assit et celui-ci lui retira son harnais.

« Ça a été ce matin ? demanda Rem à Tony.

  • Les gosses étaient survoltés, mais rien d’insurmontable ! Il a suffi de leur mettre un instrument entre les mains et ils se sont calmés comme par magie. Et toi ?
  • Mouais… J’ai reçu un message.
  • Une nouvelle commande ? Encore du feu ardent ?
  • Non, marmonna-t-il.
  • Qu’est-ce qu’il y a ? J’entends à ta voix que quelque chose te dérange.
  • C’est une femme qui demande si je peux l’aider.
  • Qu’est-ce qu’elle a ?
  • Un problème de fertilité. Elle a tout essayé pour avoir un enfant, elle a vu des toubibs, subit des opérations, essayait des méthodes naturelles. Bref, tout ce qui était en son pouvoir, mais elle écrit qu’elle est incapable de tomber enceinte. Son mari a déjà fait plusieurs commandes, alors elle a décidé de me contacter pour savoir si je pouvais l’aider. »

Il y eut un silence puis Tony lui tendit la main. Dès qu’il sentit celle de Rem s’y glissait, il la suivit puis posa une main sur son torse et la remonta contre sa joue.

« C’est dans tes cordes, n’est-ce pas ?

  • Oui, mais…
  • Je sais, c’est une femme. Mais tu crois vraiment que tu ne vends qu’à des hommes ? Tu as bien déjà dû voir passer des noms de femme dans tes commandes, et pourtant ça ne t’a pas empêché de faire affaire avec elles. Qu’est-ce qui est différent ? Parce qu’elle te contacte directement ? »

Rem ne trouva rien à répondre. Tout son corps se mobilisait pour embrouiller ses pensées : son rythme cardiaque avait décidé de s’entrainer pour un marathon qui ne viendrait jamais, une tension grandissante avait envahi ses muscles, sa respiration était courte et son imagination relançait ce cycle à chaque seconde.

« Il faudra bien que tu arrives un jour à passer au-dessus de ta peur, tu ne crois pas ? poursuivit Tony d’une voix réconfortante.

  • Tu sais que ce n’est pas une simple peur ! protesta-t-il. Et si c’était une sorcière, hein ?
  • Tu m’as dit des dizaines de fois qu’elles étaient rares.
  • Il suffit d’une.
  • Si c’était une sorcière, tu crois qu’elle ne pourrait pas se débrouiller toute seule ?
  • Ou elle sait qui je suis et elle essaye de me piéger ?
  • Comment ? Tu ne ferais que lui envoyer un colis.
  • Mais… I-Il me faudrait un œuf d’autruche, comment tu veux que je trouve ça ?
  • Internet.
  • Ça doit coûter une blinde ! se plaignit-il. Le prix de cet élixir sera très élevé. Elle n’aura probablement pas les moyens.
  • Mais il fonctionnera ?
  • Bien sûr.
  • Alors parle-lui du prix, si elle est d’accord, aide-la !
  • J’en sais rien. Ça ne me dit rien.
  • Tu sais, on en a déjà parlé, mais si tu as si peur qu’une sorcière te contacte, tu n’as qu’à trouver un travail normal.
  • Non, c’est la seule chose que je sais faire.
  • C’est surtout le meilleur moyen de te cacher.
  • Arrête, tu sais que ce n’est pas ma faute ! grogna Rem, vexé.
  • Je n’ai pas dit que ça l’était. Mais ça ne t’aide pas de rester enfermé ici. Vois ça comme un premier pas pour t’en sortir, d’accord ? »

Sous ses doigts, il sentit le visage de son bien-aimé se tendre. Rem cogitait. Trop, comme à son habitude. Et il y avait de bonnes raisons à cela : fils d’une sorcière, son amant se cachait de ses consœurs pour rester en vie. Pour elles, sa seule existence équivalait à une promesse d’anéantissement du monde magique. Un risque qu’elles ne pouvaient tolérer. Les hommes étaient comparés à des vessies percées incapable de retenir l’essence de la Trame – un flux d’énergie magique auquel elles étaient toutes liées et dont elles tiraient leur pouvoir. À quoi Rem devait-il la vie ? Lorsque sa mère accoucha, sa première réaction fut de vouloir le tuer. Mais elle vit une raison à cette naissance impie : son fils serait l’élu, celui qui surpasserait les femmes. Il ne connaitrait ni la faiblesse des hommes ni la honte d’être né ! L’enfance de Rem fut jonchée des espoirs vains de sa mère, réduits en poussières un peu plus chaque année : il était comme les autres, aussi peu doué pour la sorcellerie qu’un singe. Il pouvait mimer ses gestes, répéter ses enchantements, il n’avait jamais obtenu le même résultat. Si elle parvenait à créer une tempête, la violence de la sienne ressemblait au souffle des derniers instants d’un ventilateur. Chaque échec lui valait un regard méprisant, une menace ou une réflexion désobligeante. Et parfois les trois en même temps.

« Tu resteras anonyme, tu n’as pas à avoir peur, le rassura Tony. Tu ne vas même pas la rencontrer. Tu connais une potion qui pourrait l’aider ?

  • Oui, l’élixir de lune-mère. Il doit être préparer pendant la pleine lune.
  • C’est bientôt, non ? Est-ce que tu as tout ce qu’il te faut ?
  • Hormis l’œuf d’autruche, il me faut des pétales de rose rouge et du lait de chèvre. Je dois avoir le reste, je vérifierai.
  • Alors réponds-lui tout de suite ! l’encouragea Tony en caressant sa joue du pouce.
  • Ok, répondit Remington sans entrain en saisissant son téléphone.
  • Je suis fier de toi. »

Rem souhaita que ces mots aient un quelconque pouvoir afin de lui donner la force qui lui manquait. Mais il dut se faire violence pour rédiger sa réponse. Le message écrit, les doigts de Rem pianotèrent nerveusement sur la table.

« C’est bon ? Tu l’as envoyé ? l’interrogea Tony.

  • Si c’en est une, je risque ma vie et peut-être la tienne en la recontactant.
  • Si c’en était une, alors il lui aurait suffi de trouver l’adresse de ta boutique et de se pointer ici. Il y a des tas de personnes qui vendent des décoctions et autres trucs soi-disant magiques, ce serait un travail énorme pour elles de toutes les vérifier, tu ne crois pas ?
  • Oui, mais les miennes sont vraies. Il suffirait qu’elles en goûtent seulement une pour-
  • Les sorcières ne vendent jamais leurs potions sur internet ?
  • Certaines, si, mais-
  • Alors pourquoi elles s’intéresseraient à ta boutique ? Tes clients n’ont aucun moyen de savoir que tu es un homme. Ton entreprise est au nom de ma mère, tu trouvais ça plus prudent, tu te souviens ? Tu vois, tu n’as aucune raison d’avoir peur, alors envoie ce message. »

Après encore quelques secondes, Rem obéit puis posa son téléphone et le repoussa au loin comme s’il craignait d’avoir une réponse immédiate. Il sentit la main de Tony se resserrait sur la sienne.

« Allez viens, on va manger ! » fit celui-ci.

Rem toucha son repas du bout des lèvres, son attention resta fixée sur son téléphone. Il redoutait de le voir afficher une nouvelle notification. Son cœur battait vite dans sa poitrine tandis qu’il priait pour ne jamais avoir de réponse. Hélas, il se mit à vibrer et l’écran s’alluma

« Alors ? le pressa Tony.

  • Elle dit que mon prix sera le sien, répondit-il d’une voix tremblante.
  • Je me charge de te ramener des roses et du lait de chèvre. Tu t’occupes de l’œuf ?
  • Je ne devrais pas, c’est une mauvaise idée.
  • C’est mal d’aider quelqu’un ?
  • Tu sais ce que je veux dire.
  • Imagine si elle pouvait avoir un enfant grâce à toi, insista Tony. Tu peux tant faire pour les autres, tes connaissances sont une bénédiction. Il n’y a que toi qui puisse l’aider. Tu peux faire mieux qu’un médecin ! Tu vas me dire que ça ne compte pas pour toi ?
  • Si, mais…
  • Arrête de réfléchir, tu sais que ça ne t’aide pas. Plus tu y penseras, plus tu trouveras de raison de ne pas l’aider. »

Sur ce point, Rem savait qu’il avait raison. Même si cela lui était pénible à admettre, il écoutait bien trop souvent ses pensées qu’il liait à tort à la raison. Elles formaient des nœuds dont il avait toujours du mal à se défaire et transformaient son esprit en un labyrinthe infranchissable.

« Je vais l’aider », fit-il à mi-voix comme pour se persuader lui-même.

Tony savoura sa victoire derrière un sourire. Son amant était rarement si facile à convaincre. Peut-être était-ce le résultat de tous ses efforts pour lui faire comprendre son erreur ? Il espéra que Rem resterait aussi ouvert, au moins jusqu’au soir.

Après le déjeuner, ce dernier remonta ses colis de la cave et les déposa près de l’entrée. Les cartons n’étaient pas très grands mais ils étaient nombreux. Il les avait entourés d’un film plastique pour être certain qu’aucun ne serait perdu lors du trajet jusqu’à la poste. Rem se sentait toujours un peu désolé de confier cette tâche à Tony – celui-ci avait déjà tant à faire avec les cours de musique qu’il donnait au collège du coin – mais sortir le rendait anxieux. Il ne pouvait savoir à l’avance qui il rencontrerait et voyait en chaque femme la personnification de la mort.

Une fois son petit ami parti, Rem relut le message comme pour y déceler les vraies intentions de sa cliente. Mais ses mots ne cachaient aucun double sens, rien qui lui indiquait qu’elle savait qui il était et qu’elle lui voulait du mal. Force était de constater que Tony avait raison, son esprit cherchait un moyen de refuser.

Il se dirigea vers son ordinateur et chercha où se procurer l’œuf dont il avait besoin pour sa potion. Une fois commandé, il décida qu’il ne changerait plus d’avis. Cela faisait trois ans qu’il vivait chez Tony, et jamais il n’avait osé remettre un pied dehors. Sa rencontre avec celui-ci tenait du miracle ou du moins, il aimait le croire. Il se souvenait très bien de ce jour ; le froid, la pluie battante et lui, trempé jusqu’aux os courant à travers les rues pour échapper à un poursuivant invisible. Au détour d’une rue, il avait percuté Tony ; les deux hommes étaient tombés, Alpha lui avait aboyé après comme pour le gronder et la canne blanche de celui qui était devenu son petit ami avait atterri sur la route. De nombreuses excuses et un chocolat chaud plus tard, Rem s’était retrouvé chez lui et n’en était plus parti. Il n’avait jamais su ce qui avait motivé sa proposition de rester – la détresse dans sa voix ou la solitude de Tony.

Rem soupira puis passa une main dans ses boucles brunes ; il n’aimait pas se rappeler cette époque même si elle marquait sa rencontre avec son bien-aimé et le début de sa nouvelle vie. Ces instants étaient empreints de fragilité et il détestait avoir été si vulnérable.

Machinalement, il tripota son talisman. Une protection qu’il avait faite aussi pour Tony. Caché au cœur d’un médaillon recouvert de labradorite bleue, un os de corbeau poli où il avait gravé une rune protectrice se mélangeait à de la poudre de coquille d’œuf noirci et du sel béni. À cela s’ajoutait une brindille de chêne, une épine de ronce et des poils de loup liés ensemble par un fil rouge. Il s’était assuré ainsi qu’aucun enchantement ne pourrait les atteindre. Si les sorts de Rem étaient faibles, il connaissait par cœur les propriétés de chaque composant qu’il utilisait, leurs secrets inscrits au plus profond de son esprit. Rien n’arriverait à Tony, il se l’était promis. Mais était-ce suffisant ? Il voulait pouvoir se tenir avec fierté à ses côtés, être son égal, gagner en indépendance. Il en rêvait depuis longtemps mais ses craintes le bridaient. Pourtant, tout de suite, il était déterminé à aller contre la petite voix qui lui susurrait de continuer à se cacher.

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