Chapitre 2

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- Debout, marmotte ! lança une voix féminine en tirant vigoureusement sur les couvertures.

Une protestation indistincte s’éleva du lit, provoquant un sourire chez Moriane qui, habituée aux plaintes matinales de sa fille, ignora ostensiblement les récriminations et quitta la chambre. Elle s’amusa à penser que dans une dizaine de minutes, Maddie serait invariablement debout, malgré les grommellements.

Et effectivement, après quelques minutes, des pas lourds et traînants retentirent dans les escaliers, signe incontestable que Maddie avait fini par sortir de son cocon de duvet.

Dans la cuisine, Moriane, fredonnant joyeusement, terminait de préparer le petit déjeuner. La fonte du silence matinal par l’entrée de Maddie fut accompagnée de saut d’humeur habituels.

- Non mais sérieux !? T’es malade, ou quoi ? J’en ai marre que tu fasses le même coup chaque matin !

- Bonjour à toi aussi, ma chérie, répliqua Moriane avec un sourire joueur.

- Pff, de toute façon, tu te moques toujours de moi, râla Maddie, la mine boudeuse.

Moraine haussa une épaule en déposant une assiette devant sa fille.

- Ton père et ton frère sont déjà partis. Dépêche-toi si tu ne veux pas être en retard, poursuivit Moriane comme si de n’était.

- Tu peux partir, je peux très bien me débrouiller seule, répliqua Maddie de manière désagréable.

Moriane prit congé, laissant à sa fille le soin de se dépêcher. Après tout, elle savait que son humeur du matin s’améliorait généralement avec le temps. Bien que de mauvaise grâce, celle-ci engloutit son repas rapidement.

Une fois prête, elle s’élança hors de la maison, courant à travers les rues avec la grâce d’un petit ouragan, à la fois excusée et encouragée par les passants qu’elle bousculait, certains lui lançant des exhortations moqueuses à se dépêcher davantage si elle voulait vraiment être utile.

Elle avait hâte de s’y mettre ! Lors de la dernière présentation du festival de printemps dédié à la reine, elle n’avait que quatre et n’avait pas pu en profiter.

En classe, elle arriva en retard, comme à son accoutumée, attirant l’attention immédiate de l’éducatrice.

- Cette fois, je te dispense de punition, Maddie…, commença l’enseignante.

- S’il vous plaît, interrompit Maddie essoufflée, les yeux implorants. J’ai vraiment essayé d’arriver à l’heure !

L’éducatrice soupira, amusée bien qu’agacée.

- Oui, oui. Je disais seulement que je ne te punirai ni aujourd’hui ni demain à condition de compenser après le festival avec des devoirs supplémentaires. Elle esquissa un sourire satisfait.

Maddie acquiesça, même si ce n’était pas exactement ce qu’elle espérait.

Bien. Nous avons perdu assez de temps ainsi, alors les bavardages seront pour plus tard. Je vous demande de bien écouter et de rester concentrés sur le travail qui vous est confié. N'oubliez pas que vous êtes comptés sur la participation et sur le travail accompli correctement. Maintenant, mettez-vous par groupe et vous pouvez commencer votre tâche, nous passerons de temps en temps vous superviser et si jamais vous avez besoin d'aide, nous ne sommes pas loin et restons à disposition. Bon courage à tous, dit-elle pour clôturer les explications.

Elle partit rejoindre d'autres éducateurs et professeurs chargés des fournitures et de la surveillance, laissant les élèves se débrouiller par eux-mêmes après ce récapitulatif.
Les élèves, très impatients, se mirent donc par groupe, non sans chahuter et donner quelques accolades en passant.
Maddie fut rejointe par Kimmy, Amy et Quentin et après s'être dit bonjour, ils se déplacèrent pour aller vers leur atelier de travail.

Situé à l'arrière du bâtiment, on leur avait installé le matériel nécessaire à la confection des guirlandes de fleurs pour leur établissement scolaire.
Au total, ils étaient deux groupes au travail des fleurs pour les lieux, l'autre étant directement chargé des mises en terre.

Pour le festival, trois jours avant celui-ci, les élèves de douze ans et plus voient leur horaire de cours modifié pour laisser place en soutien des préparatifs. En dessous de cet âge, le programme reste pareil. Ceci afin d'offrir la possibilité de voir ce qui se déroule sous un autre angle que celui du simple spectateur.

Des arcades de bois peintes en rose pastel ont été mises en place au préalable par les classes supérieures. Tous les trois mètres depuis le portail d'entrée selon un plan établi. Pour agrémenter un peu l'ensemble, un sentier de galets blancs vient apporter sa touche dans ce décor.

Par la suite, afin de finaliser le travail, viendraient se greffer des Ancolies bleues, dont la floraison est altérée pour fleurir au bon moment.
Grâce à la magie des fleurs, elles pourraient tenir encore une semaine sans commencer à flétrir et ainsi laisser le temps pour être mises en forme.

Les tâches à effectuer se voient confiées selon la complexité, les plus grands ont le droit de manipuler directement les fleurs.Les filles-fleurs sont affectées aux soins des végétaux, tandis que les garçons sont chargés du matériel.Chaque groupe possède une fille-fleur pour faciliter l'entretien et la surveillance des plantes.

Kimmy, qui est dotée du Chrysanthème, a obtenu une double charge pour l'occasion. Sa nature douce et gentille, sa délicatesse, ainsi que ses trois années d'expérience au maniement de sa magie lui ont permis d'obtenir ce rôle et celui de chef de groupe.

Avec elle, Amy, qui est timide et réservée. Elle n'ose pas dire ce qu'elle pense ou ressent. Elle reste pourtant attentive pour ses amis avec qui elle s'est vue placée. Elle est une aide bienvenue parmi eux. Effectivement, il lui tient à cœur de s'acquitter avec soin de ce qui lui est confié. Un potentiel magique a été perçu chez elle récemment, mais encore trop faible pour être déterminé.

Maddie, quant à elle est, pour ainsi dire, normale. On lui a bien détecté depuis quelque temps une forme de magie, mais celle-ci ne demeure qu'au stade passif. Dû à cela, elle ne peut être reconnue comme mage, il aurait fallu qu'elle puisse l'utiliser pour cela. Alors que là, il s'agit juste de vagues ressentis incompréhensibles qui ne daignent se manifester que lorsque cela leur chante. Elle est la plus instable d'entre eux quatre, immature à souhait et ne cherchant pas à faire le moindre effort en général.

Pour Quentin, il vient d'être reconnu comme mage depuis peu. Pouvant déjà contrôler la magie qui provient d'une autre personne. Jusqu'à maintenant, il peut diriger à sa guise, par exemple, le feu. Les quelques éléments primaires qu'il s'est vu tester prouvent ce fait. Il ne le possède pas en lui, mais si quelqu'un l'utilise à proximité, il peut en prendre le contrôle. Il est très mature pour son âge, hormis avec Maddie, où là, il se comporte plus comme un gamin, allant jusqu'à se survaloriser pour tenter de gagner face à elle.

Tous ensemble, ils forment un ensemble certes des plus originaux, mais leur entente permet le maintien et l'ordre parmi eux. Ils se débrouillent pour pallier aux manques les uns des autres.Sans être exceptionnels, ils sont capables de gérer entre eux, grâce à leurs efforts communs.Du fait qu'ils sont amis en temps normal, ils peuvent voir les choses sous un autre angle grâce aux préparatifs et il faut l'avouer, en réalité, ils sont plutôt contents d'avoir pu être ensemble pour l'occasion.

L'heure du déjeuner marqua une pause bienvenue ; les quatre amis se retrouvèrent sur une pelouse, savourant la tranquillité après une matinée active. Dans un premier temps, ils mangèrent en silence. En temps normal, ils discutent de tout et de rien durant leur repas, mais cette fois, ils furent calmes. Ce n'est qu'après avoir mangé que la discussion prit place et devint animée. Ils furent cependant interrompus par un éducateur venant s'enquérir de l'avancement de leur projet.

- Les guirlandes sont presque finies, il nous en reste un tiers je dirais, annonça Kimmy. Au besoin, pour ne pas perdre de temps, la mise en place peut être commencée, continua-t-elle posément.

L'éducateur acquiesça, se montrant satisfait.

- Je vais en parler avec mes collègues. Quand votre travail sera terminé, venez me le dire.

- Merci Monsieur, répondirent-ils.

- Bon courage pour cet après-midi, leur répondit-il en partant.

L'éducateur parti, Maddie lança gaiement :

_ Bon, on fait quoi ? On papote ou on travaille ? Enfin, moi, je dis ça, mais j'avoue que papoter me va très bien, pouffa-t-elle espiègle.

_ Maddie… Dit Amy de sa petite voix timide.

_ Oui-oui, je sais, je plaisante va. On peut très bien faire les deux en même temps.

_ Eh ben, pour une fois que tu te montres raisonnable… Railla Quentin.

_ Oh, ça va hein !

_ Relax Maddie, l'apaisa-t-il, tu es marrante comme fille. Juste que ça surprend un peu de te voir si sensée.

_ Bon, c'est vrai, je suis une gamine. Et alors ? Commença celle-ci un peu agressive ; et puis là, ce n'est pas pareil, je veux participer au festival. Après, je serais la Maddie de tous les jours, finit-elle en souriant, sans plus aucune note d'agressivité dans la voix.

_ C'est bien toi, ça Maddie.

_ Merci Kimmy, tu es adorable, lui dit-elle avec un clin d'œil, tout en lui envoyant un baiser de la main.

_ On s'y remet alors ? Demanda Quentin, mettant un terme aux jacasseries des filles.

_ Oui ! S'exclamèrent Kimmy et Maddie de concert, s'échangeant un regard complice.

Ils se levèrent du carré d'herbe sur lequel ils s'étaient installés pour manger et se mirent en route vers leur atelier.
Ils optèrent, après en avoir discuté sur le chemin, de parler du festival. C'est un peu le sujet d'actualité de la ville après tout.

_ Je me demande comment vont se dérouler les activités, j'ai un peu peur qu'il y ait trop de foules et que tout le monde se bouscule…

_ Mais t'inquiète Amy, on sera là nous, on pourra te servir de garde du corps, la rassura Maddie en lui souriant gentiment.

_ Mer… Merci, dit-elle en rougissant légèrement.

_ Moi, tout ce que je sais, c'est que j'ai trop envie d'y être, foule ou pas, je veux vraiment m'y amuser, continua Maddie, des étoiles pleines les yeux.

_ Fofolle va ! Pouffa joyeusement Kimmy.

_ Moi ?! Toujours.

_ D'ailleurs, as-tu déjà une idée sur ce que tu voudrais porter ? Enchaîna Kimmy.

_ Ben, je ne sais pas, je me suis dit que je verrais bien le jour J.

_ À condition que tu te réveilles à l'heure, et ça, ce n'est pas gagné ! Railla Quentin, hilare.

_ Eh !

_ Ok, j'exagère, mais je pense vraiment que tu devrais prévoir de t'en préparer deux-trois éventuelles au cas où et choisir parmi elles à ton réveil, dit-il en poursuivant sur le sujet de conversation des filles comme si de rien n'était.

_ Pff…, on dirait ma mère… Lâcha Maddie, la mine boudeuse.

_ Hum… Sans vouloir déranger… Je crois que ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée… Avança avec hésitation Amy.

_ Encore mieux, les filles ! S'exclama d'un coup brusque Kimmy ; si on s'organisait pour s'entraider et trouver nos tenues ensemble ? Ça pourrait être amusant.

_ C'est bien un truc de fille ça, dit Quentin avec un sourire à l'intention de Kimmy.

_ Peut-être bien, oui, renchérit-elle en souriant malicieusement.

_ Si, et seulement si, on est toutes d'accord avec cette proposition, alors je suis partante. Par contre, je doute que ma mère me laisse agir comme je l'entends, déclara Maddie faisant une moue dubitative.

_ Et si on lui demande toutes très gentiment ? Suggéra doucement Kimmy.

_ Ouais, peut-être. Enfin, je ne me fais pas trop d'idée, elle est toujours sur mon dos, souffla dépitée la concernée.

Timidement et en prenant soin de peser ses mots, Kimmy lui dit :

_ Ne te vexe pas surtout, mais il faut bien avouer que si tu étais un peu plus sérieuse, ça passerait peut-être plus facilement aussi.

_ Je ne me vexe pas, mais je ne suis pas d'accord avec toi. Elle devrait faire un effort pour me comprendre, mais au lieu de ça, elle décide et moi, j'ai plus qu'à me taire.

_ Grandis un peu Maddie, t'es plus une gamine ! Je sais que ça te plaît d'être comme ça, mais un jour ou l'autre, il te faudra bien changer… Répliqua Quentin, un soupçon d'agacement dans la voix.

_ J-A-M-A-I-S !

Amy tenta de s'interposer entre eux deux, de peur que la conversation ne s'envenime.

_ Maddie…

_ Oh… C'est rien, à vous, je vous pardonne. Et si on passait à un sujet plus neutre ? Demanda-t-elle du coq à l'âne.

Amy fit un sourire timide, signalant ainsi son approbation. Quentin, quant à lui, rétorqua de façon un peu bourrue :

_ Sans moi pour trouver une autre idée alors !

_ Lâcheur ! Railla Maddie à son intention.

_ Ben oui, il faut bien, non ? Sinon, qui d’autre que moi pourrait remplir ce rôle ?

_ Ton jumeau inexistant ? Fit une des filles pour le taquiner.

_ Tu t'y mets aussi, Kimmy ? Demanda-t-il, les yeux exorbités par ce constat.

_ Juste un peu, reprit-elle normalement, parfois, je trouve ça amusant de jouer la Maddie.

_ Ah non ! Ça, ça m'est réservé, dit l'intéressée en tirant la langue.

_ Et depuis quand ? Continua Quentin, taquin.

_ Je suis née pour être et devenir Maddie, et personne d'autre. D'ailleurs, si tu veux jouer les Maddie, il va d'abord falloir me demander l'autorisation, après tout, il s'agit de ma marque de fabrication, dit-elle de façon hautaine, le gestuel accompagnant ses mots.

Ce qui eut pour résultat de faire éclater tout le monde de rire.

Ils continuèrent leur conversation bonne enfant jusqu'à en avoir fini avec les guirlandes.
Kimmy les laissa donc le temps de trouver Mr Laurence.
Elle ne le vit pas, mais son professeur, l'informa qu'il était parti aider des élèves de classes supérieures. Elle alla chercher l'éducateur après sa conversation avec Mme Lua et lui annonça que le travail est terminé.

Kimmy sur les talons, il les prévint qu'il s'absente le temps de vérification.
Il prit le temps d'examiner attentivement le travail réalisé par leurs soins. Il convient qu'ils avaient bel et bien accompli leur travail correctement et, en plus, dans un laps de temps relativement court.

- Félicitations, les enfants. Au vu du travail effectué et bien que vous ne pouvez en décider seuls, si vous êtes inspirés par une tâche en particulier, je vais le suggérer.

- Je pense que tant que nous restons dans le même groupe, tout nous convient, répondit Kimmy.

- J'ai peut-être une idée ! Que diriez-vous de repeindre les bancs extérieurs ? C'était prévu pour demain initialement, mais puisque vous êtes disponibles…

- Et pour demain ? Souffla timidement Amy.

- Je verrai avec mes collègues comment adapter votre emploi du temps plus tard, ce ne sera pas un problème, dit-il, rassurant.

- Merci Monsieur, lui dit Quentin.

Ils rejoignirent les autres éducateurs et ceux-ci validèrent la proposition de Mr Laurence pour les bancs, après en avoir parlé un peu entre eux. Ils leur donnèrent les instructions sur le travail à faire.

Madame Quena leur indiqua l'emplacement du matériel et leur dit qu'ils pouvaient aller les chercher dans la salle des professeurs. Ce faisant, elle tendit les clefs à Amy et demanda également à ce qu'ils viennent les rendre après avoir récupéré ce qu'il leur faut pour effectuer la tâche demandée.
Ce qu'ils firent.
Quentin s'en alla remettre le trousseau entre les mains de Mme Quena et retourna auprès des filles.

Ils se mirent d'accord pour agir par équipe de deux ; un de chaque côté du banc pour avoir de l'espace.

Kimmy avec Amy, laissant Quentin avec Maddie.
Les consignes sont simples : alterner les couleurs entre chaque banc, d'une part du vert clair et de l'autre une couleur abricot pastel.

_ Ça va nous changer du blanc, s'enthousiasma Kimmy.

_ Trop même. Quoique, j'aurais préféré des teintes plus vives, avança Maddie.

_ Toujours à râler, pas vrai ? Rajouta Quentin.

_ Écrase ! Lui cracha Maddie.

_ Pour le moment, ça ne serait déjà pas si mal d'avancer sur notre travail, avant de s'égarer et de faire les fous, coupa gentiment Kimmy.

Et ainsi passa le reste de leur journée, et ce, jusqu'à la sonnerie de seize heures. Sonnant ainsi la fin des cours pour les uns et la fin du travail pour les autres.

Ils décidèrent de terminer le banc en cours de peinture et rangèrent ensuite le matériel avec l’aide de Monsieur Laurence.

Quentin dit au revoir aux filles et partit de son côté, tandis que toutes les trois, d'un commun accord, passèrent voir la mère de chacune d'elles.
Aucun problème pour celles d'Amy et de Kimmy, sans surprise d'ailleurs. Ce fut plus compliqué pour convaincre Moriane.
Elle finit cependant par céder, mais sous certaines conditions.
En premier lieu, que les familles des filles soient toutes d'accord. Chose facile.
En second, une corvée de vaisselle pour une durée d'une semaine à l'intention de Maddie.
Et en troisième, au moindre écart de politesse de la part de celle-ci, prolongation de la corvée.
Les filles insistèrent tant, qu'au bout du compte, Maddie finit par accepter les conditions de sa mère.

Celle-ci lui dit tout de même avant de les laisser partir :

_ Allez-vous amuser, cependant ma grande, c'est ce soir que tu commences.

_ Oui, d'accord maman, merci, se força à répondre gentiment l'intéressée.

_ Bonne fille, fit sa mère avec un sourire.

La tête de Maddie fut épique pour ses amies ; elles ne purent s'empêcher de lui rire au nez.
Kimmy ayant déjà une vague idée pour sa tenue, elle leur en fit part.
Le plus dur restant de trouver celle de Maddie, le mieux serait de commencer par elle.
Maddie proposa à boire à ses amies avant de monter et de se mettre à leur aise.
Amy demanda timidement si elle pouvait avoir de l'eau, tandis que Kimmy partit pour une citronnade ; Maddie, quant à elle, se servit un jus de pomme après avoir servi le verre des filles et les mit ensuite sur un plateau pour monter le tout avec elles.
Toutefois, Kimmy préféra le porter, connaissant la maladresse de son amie et hôte.

Elles prirent les escaliers, Maddie en tête. Celle-ci indiquant son bureau pour déposer le plateau arrivé dans la chambre.
Kimmy le mit comme indiqué à cet endroit, là où elle trouva de la place. Elles en profitèrent pour boire un peu tout en regardant dans la penderie.
_ Tu sais si tu veux une couleur ou un style en particulier ? Questionna Kimmy.
_ Ben… Je voudrais bien que ça me ressemble… Enfin, tu vois quoi… Dit Maddie, un peu penaude.
_ Alors…, des froufrous, avec des couleurs vives, mais qui contrastent, un peu en genre de dégradé pour ton côté maladroit. Je pense que ça nous fait un bon point de départ, déclara Kimmy.
_ Euh… Je n'ai pas tout suivi, mais bon, on verra bien, dit Maddie tout en se passant une main dans les cheveux, tout en adressant un clin d'oeil aux filles.

Elles déposèrent les verres, afin d'avoir les mains libres pour chercher " La tenue".
Elles firent le tour des affaires de Maddie, pour que finalement, celle-ci ne trouve rien à son goût.
Elle avait commenté chacun de ses habits sans être satisfaite.
Ne se laissant pas abattre, ses deux amies lui firent faire des essayages, n'hésitant pas à faire des mélanges de couleurs et de genre.

Elles tombèrent d'accord pour une jupe en tissu léger noir, formant une coupe dégradée, plus courte sur l'avant et plus longue sur l'arrière.
Bien évidemment, ce n'était pas pour plaire à Maddie que la jupe soit une taille haute ; pas de soucis se dirent les filles, on trouvera bien de quoi cacher ce détail et tout serait réglé.
Elles en firent donc part auprès de leur amie, qui accepta de jouer le jeu, plus pour elles que pour soi-même, dépitée à l'avance par cette jupe…
Elles trouvèrent ensuite un petit top dans les tons fuchsia, plus léger encore que le bas.

_ Si on place un top de la couleur que ta jupe au-dessus, on devrait pouvoir masquer la taille, tout en couvrant ce qu'il faut. Et si on place ce t-shirt de cette façon, ça donnera une petite touche décalée, un peu comme toi, dit Kimmy joyeusement.

_ Je ne suis pas sûre… Répondit Maddie, hésitante.

_ Fais-moi confiance, tu seras juste magnifique quand on aura trouvé ta tenue au complet.

– Mouais… Là, c'est surtout pour vous faire plaisir que je continue, je sais très bien que je suis moyenne, voire pas terrible.

_ Tu es juste toi, c'est tout.

_ Tout juste Amy, enchaîna Kimmy en souriant. On sera magnifiques toutes les trois, j'en suis sûre. On va faire chavirer le cœur de tous les garçons, même !

_ Oula ! Bien peu pour moi. Les mecs, c'est surfait, pas besoin d'eux. Répliqua un soupçon prétentieuce Maddie.

Sans se laisser décourager pour autant par les propos de Maddie, Kimmy changea de tactique et se tourna vers Amy.

_ Amy… ? Toi au moins, tu es d'accord avec moi, pas vrai ? Dit-elle, les yeux brillants.

_ Euh… Réagit-elle à moitié paniquée.

_ Bon, d'accord, j'admets ma défaite, dit Kimmy en tirant la langue style Maddie. En plus, je me trouve encore trop jeune pour avoir un copain, juste que si je vois un beau gosse…, je sais le reconnaître, acheva-t-elle avec une petite note d'humour.

Ce qui ne manqua pas de faire rire ses amies à ses côtés.

Le temps sembla filer comme une flèche, à parler entre elles tout en continuant leurs recherches.
La mission " tenue parfaite" finit par aboutir.
Maddie se mit face à son miroir et se contempla, comme les filles le lui ont suggéré, afin de la rassurer.

Elle fut étonnée du résultat. Il faut dire que d'ordinaire, que ce soit à l'achat ou lorsqu'elle les porte, elle choisit ses vêtements selon son humeur, mais aussi en fonction du temps dont elle dispose.
Ainsi habillée, il lui fallut reconnaître qu'elle était pas mal ; finalement, elle serait peut-être belle pour le festival.
Elles rangèrent le bazar qu'elles avaient mis en fouillant partout, hormis la tenue et les accessoires trouvés.

Tout en s'activant, Kimmy promit de chercher le vernis dès son retour chez elle, et qu'elle le mettrait en évidence pour ne pas l'oublier.
Le temps de descendre, le plateau avec elles, elles avaient convenu du programme pour le lendemain. Elles iraient d'abord chez Amy, et ensuite chez Kimmy afin de faire de même.

Après ça, il leur faudrait se coucher tôt et les filles viendraient réveiller Maddie le jour suivant, leurs affaires sous le coude, afin de pouvoir toutes se préparer ensemble, que personne ne soit en retard.

Lors du passage en cuisine, elles dirent bonjour au père et au frère de Maddie, rentrés entre-temps.
Celle-ci raccompagna ses amies jusqu'à la porte et les laissa partir en leur faisant signe de la main, puis retourna de la où elle venait.
Elle parla un peu avec son père et son frère, en évitant au maximum certains sujets durant la préparation du repas.
Avec Maddie, mieux vaut ne pas la faire participer à la tâche, à moins de vouloir manger du brûlé.

Bien entendu, elle se limita dans sa conversation à ne pas devoir adresser la parole à sa mère, ça ne lui disait rien de risquer son accord avec elle…
Après le repas, elle fit donc la vaisselle comme promis ; pestant à intervalles réguliers, mais elle tint bon.
Quand elle eut terminé, elle passa au salon dire bonne soirée et bonne nuit à sa famille et fila chercher ses affaires avant de sauter sous la douche.

Et pour tenter d'être en forme et à l'heure demain, pourquoi ne pas aller se coucher tôt ?

Sa douche prise, elle regarda l'heure, et, voyant qu'il était tout de même un peu trop tôt pour dormir maintenant, elle décida de s'occuper, sans être trop absorbée toutefois dans ce qu'elle ferait pour ne pas louper le coche.

Elle pencha donc pour prendre de l'avance dans ses devoirs, comme ce n'est justement pas sa tasse de thé, aucune chance pour elle d'oublier ce qu'elle s'est fixé comme horaire pour la soirée.
Pas de chance, c'est une des choses qu'elle aime le moins faire : la rédaction d'un texte.
Ok…, pas de créer une histoire à elle seule, de A à Z, on lui avait fourni une base sur laquelle travailler. Trouver une suite logique, ainsi qu'une fin cohérente et appropriée par rapport à cette base…

Quelle horreur, pensa-t-elle en gémissant.

Elle plaça un rappel sur son téléphone, pour qu'il sonne à vingt et une heures trente. Ça lui laisserait le temps de faire un passage à la salle de bain et de ranger son cours avant de se glisser dans le lit. Avec autant de difficulté à trouver le sommeil et se réveiller le lendemain, ce n’est pas chose facile.

Elle peina tant pour son devoir, que finalement, quand la sonnerie retentit, elle n'avait presque pas avancé dans sa tâche.
Mais au moins, on peut lui reconnaître qu'elle a fait des efforts, chose déjà pas mal, vu son flegme habituel.

Elle pouvait bien être un peu fière d'elle pour cette fois.

Ses affaires rangées correctement à leur place sur son bureau, et son passage à la salle de bain effectué, elle se glissa au chaud sous sa couette et éteignit la lampe de chevet située sur sa droite, non sans avoir vérifié que son réveil pour le lendemain soit bien programmé.

Elle se tourna, encore et encore dans son lit, avant de s’endormir enfin paisiblement.

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