L'Homme a peut-être un complice
Il dévore les mondes depuis toujours, consomme ce qui les compose.
Il cavale aussi vite que la lumière et tournoyant. noir et sans nom, il ne s'arrête jamais. Bientôt, il sera sur chacun d'entre nous.
Les Dieux ont joué aux apprentis sorciers.
À l'origine, était la nucléosynthèse.
Elle engendra un temps, à peine. Un temps, dispersé, étendu, suivant une courbe tranquille d'infini et d'antimatière.
À l'origine, étaient des molécules baryoniques, elles s'organisèrent. Elles se lièrent et tendirent vers une forme de conscience, une forme de volonté de grandir. Cette construction nécessita des milliards de milliards de lenteurs suivant, tranquille le temps dispersé, étendu.
Mais les baryons se trouvèrent animés d'un irrépressible désir d'Exister. Ils acquirent le pouvoir de se lier puis de se déplacer, de construire et de créer, des mondes, des galaxies, le vivant. Se structurant ainsi, ils créèrent le temps.
Et la fin de toute chose.
Désormais la courbe tranquille d'antimatière réagit en synétique ; de frottements, en accélérations, elle aussi s'organise et le temps s'étire comme une onde, dans toutes les directions, imprégnant chaque monde, chaque galaxie, d'une courbe qui s'accèlèrent et s'effondrent pour renaItre lorsque que c'est fini.
Le temps est à l'origine du mal, il prend nos mémoires, nos visages, nos êtres chers, nos vies. Et il dévore notre raison. Car peu d'entre-nous acceptons notre inéluctable destination.
Pour le supporter, les Hommes, ici, inventent la religion, le pouvoir et l'argent, pour oublier qu'ils sont fragiles, impermanents et n'ont aucun contrôle.
Le temps a enfanté la maladie, la douleur et la mort.
Il est parfois l'ami, l'oubli, la solution. Mais il va toujours de l'avant entraînant avec lui les cohortes de morts-vivants. L'origine du mal, ce sont les Hommes dans le temps.
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