043 La machine

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  Ruslan était arrivé ! Christa était heureuse de revoir son ami. Dommage que Hugues ait quitté Solera en catastrophe. Mais il avait promis qu'il serait de retour avant la fin de leur séjour. Pour une fois qu'ils étaient tous réunis sur une autre planète que Ursianne, ils allaient pouvoir fêter dignement l’événement. En attendant, elle se concentrait sur son travail. Le but était proche.

Avec beaucoup de difficultés, l'équipe de Ned Laneri venait de sécuriser le puits numéro quatre, jusqu'à la cote moins cinq cent dix. C'était à elle maintenant de s'engager dans la galerie latérale pour enfin résoudre le mystère. La machine avait stoppé son rayonnement peu avant l'arrivée des mineurs à son niveau. Panne d'énergie, ou déclenchement d'une sécurité ? Ils allaient le savoir bientôt.

Christa s'avança, suivie comme son ombre par Ned Laneri. Son détecteur de métaux bipait de plus en plus vite, son cœur suivant la même cadence. Soudain les impulsions sonores se transformèrent en une sonnerie continue. La machine était là, derrière une faible épaisseur de roches. Elle déplaça lentement son détecteur, puis désigna un point précis de la paroi. Sur un signe de Laneri, deux mineurs s'avancèrent, outils en main, et attaquèrent prudemment la roche. Au bout d'une demi-heure d'efforts, ils atteignirent une cavité. Christa leur demanda de s'écarter et, brandissant une lampe torche, essaya de voir ce qui se cachait là. Tout d'abord, elle ne vit rien. Puis, une surface métallique lui renvoya un éclat de lumière. Laneri lui tendit une deuxième torche, plus puissante. Elle s'en saisit fiévreusement et repris son examen, en murmurant rageusement entre ses dents : « Je te tiens ! ». Quand elle se retourna vers les personnes présentes le silence se fit. Solennelle, elle déclara :

  — Elle est là. La machine est derrière cette paroi. Nous avons gagné !

Les vivats retentirent dans la galerie. Elle leva une main pour calmer son auditoire.

  — Doucement. N'allez pas provoquer un effondrement avec vos cris.

Des rires nerveux lui répondirent. Elle enchaîna :

  — Il va falloir dégager ce qu'il y a derrière moi. Mais attention : il faut y aller très doucement. Pour ne pas abîmer la machine bien sûr, mais aussi pour éviter de déclencher une nouvelle catastrophe. N'employez que des outils manuels légers. Les pistolets pneumatiques sont proscrits. Je veux que vous me la traitiez comme une jeune mariée.

Il y eu encore des rires. Laneri fit un pas en avant.

  — Ne vous en faites pas, M'dam. On va faire très attention.

Les mineurs entreprirent de dégager la mystérieuse machine de sa gangue de terre et de roche. Ils travaillaient par équipes de quatre, se relayant régulièrement.

Le président n'était pas présent, visiblement peu tenté de descendre dans les profondeurs de la terre. Il s'était fait représenter par un homme que Crista n'avait encore jamais rencontré. Il était grand, sec, le teint mat et un nez en bec d'aigle. Son regard glacial n'incitait pas ses vis à vis à la curiosité. Il en fallait plus pour rebuter Christa. Mais ses efforts de convivialité se heurtèrent à un mur d’indifférence.

Le travail durait depuis plus de quatre heures. La plupart des spectateurs s'étaient lassés et avaient repris le chemin de la lumière du jour. Seuls restaient le représentant du président et Christa. Il ne bougeait pas, attentif à chaque coup de pioche. De temps en temps, il s'approchait de la cavité pour constater les progrès accomplis par les mineurs, puis il faisait deux pas en arrière et reprenait sa faction, sans laisser filtrer de sentiment : ni ennui ni excitation. La jeune femme, de son coté, avait des réactions opposées. Elle faisait nerveusement les cent pas et, à chaque passage devant la cavité, elle ne pouvait pas s’empêcher de donner des conseils, dont les intervenants n'avaient pas besoin.

Ned Laneri revint vers elle en hésitant. Elle lui jeta un regard interrogateur.

  — Il est tard, M'dam. Mes gars ont besoin de se reposer. Ils ont déjà fait plus que leur quota. On ré-attaquera demain à huit heures.

  — Mais on y est presque.

Elle faisait la moue, comme une petite fille déçue prête à faire un caprice. Le contremaître secoua négativement la tête.

  — Pour faire du bon travail il ne faut pas se précipiter. Je pense qu'il nous faut encore plusieurs heures pour dégager cette machine. Le plafond au dessus d'elle s'effrite facilement. Nous allons mettre en place une sorte de chapeau, pour la protéger d'un éboulement possible. Cela va prendre du temps.

La jeune femme soupira.

  — Je pense que vous avez raison. On arrête pour ce soir.

Le représentant du président s'avança.

  — Tout le monde remonte. Le puits restera fermé toute la nuit. Je vais demander à Monsieur Maroco de le faire garder par ses hommes. Et demain personne ne descend avant que je ne sois de retour. Vous m'avez compris ?

Le ton était impératif et ne souffrait d'aucune discussion. Christa hésita, soupira, et finit par répondre :

  — OK, on fait comme ça. Mais soyez à l'heure.

A l'extérieur il faisait presque aussi sombre que dans la mine. La nuit était tombée, et, avec elle, l' air avait considérablement fraîchi. Christa frissonna. Ruslan l'attendait près de sa voiture. Il la héla de loin.

  — Alors, la taupe, toujours en train de creuser ?

Elle sourit. La venue de son ami allait la distraire et l'aider à tromper l'attente.

  — Tu m'attends depuis longtemps ?

  — Ce serait impoli de ma part de répondre à cette question : quand on a un rendez-vous avec une femme, on sait déjà qu'elle va être en retard.

  — Dis donc, si c'est pour me débiter tes préjugés machos tu peux retourner dans ton « Babouchka ».

Il rit. Pour se faire pardonner il fit une ample révérence.

  — Que votre grâce veuille bien pardonner mon impertinence. Il est évident que l'on ne saurait appliquer à votre personne les préjugés populaires.

  — C'est bon, arrête ton baratin.

Elle passa son bras sous le siens.

  — Tu m’emmènes où ce soir ? Encore un bouge pour marins en goguette ?

  — Non. Pas aujourd'hui. On m'a indiqué un petit restaurant qui ne paie pas de mine mais qui offre une cuisine sympathique... d'origine slave.

  — D'accord pour la cuisine slave, mais...

Elle agita l'index sous son nez.

  — Pas de vodka, ou alors très modérément.

Il poussa un soupir affligé.

  — Comment peut-on apprécier un bon repas sans un peu d'alcool ?

  — Ok, mais un peu seulement. C'est pour ton bien.

Ils montèrent en voiture et prirent la direction de la ville. Impatiente, la jeune femme relança la conversation :

  — Ton Babouchka s'est posé à l'astroport ?

  — Non. Ce n'est pas un très gros vaisseau mais le poser puis le faire redécoller, c'est un gaspillage de carburant, donc d'argent. Sans compter les frais de stationnement. Alors je l'ai laissé en orbite basse, et je suis descendu à terre avec notre navette. Elle stationne au fond du parking de la mine. Tu ne l'as pas vue à cause de la nuit.

Christa hocha la tête et changea précipitamment de sujet. Elle était trop excitée par sa découverte pour la taire plus longtemps.

  — Ça-y-est, J'ai trouvé la machine.

  — Super. Elle est grosse ?

  — Je ne sais pas, elle n'est pas entièrement dégagée. Figure-toi que...

Elle était lancée. Ruslan savait qu'il n'aurait pas à chercher des sujets de conversation. Lorsqu'elle parlait de son travail, Christa était intarissable. Et cet enthousiasme chez son amie lui plaisait. Si elle savait, à l'occasion, se montrer élégante et futile, son caractère travailleur reprenait vite le dessus. C'était une battante et il était bien placé pour savoir ce que cela veut dire.

Le lendemain matin, Christa pris la direction de la mine, dans un grand état d'exaltation. Enfin, elle allait savoir à quoi ressemblait cette fameuse machine, et peut-être deviner à quoi elle sert. Sur la large piste, utilisée habituellement par des camions, la voiture prêtée par la mine volait littéralement. Il ne s'agissait pas d'être en retard.

Le véhicule sortit d'une grande courbe en légère glissade, mais sa conductrice ne leva pas le pied, enivrée par la vitesse. Soudain elle entendit une explosion à l'avant de son bolide, et aussitôt celui-ci échappa à son contrôle. Elle se cramponna au volant tout en essayant de le ralentir, braquant et contre-braquant comme une folle. Le véhicule vibrait affreusement. Elle ressentait de gros chocs dans la direction. Lorsque, enfin, elle arriva à le stopper, elle se trouvait au centre d'un épais nuage de poussière.

Le calme revint dans la cabine. Le moteur ronronnait au ralenti. La climatisation remplissait toujours son office, mais ses mains étaient moites. Le souffle court, le cœur battant, elle resta immobile une bonne minute. Puis elle remis le premier rapport de boite. La voiture accepta de rouler, en cahotant affreusement. Elle stoppa à nouveau, se détacha et sortit.

Aussitôt, la chaleur du désert l'enveloppa. La poussière encore en suspension lui provoqua une quinte de toux. Et, pour couronner le tout, elle constata que ses ennuis étaient dus à une crevaison. Le pneu avant gauche était déchiqueté. Elle jeta un regard à la ronde, sans apercevoir âme qui vive. Elle poussa un soupir de contrariété.

« Cette fois-ci, ma vieille, il ne te reste plus qu'à te retrousser les manches et changer la roue toi-même »

Elle déchanta une nouvelle fois en constatant que le pneu de la roue de secours était à plat. Il était d'ailleurs usé jusqu'à la corde.

« Ces hommes, tous les mêmes, incapable de prendre soin du matériel ! »

Il ne lui restait plus qu'à faire du stop. Et encore, cela était vite dit : ici, au milieu de nulle part, elle avait peu de chance d'être secourue rapidement. Bien sûr, le téléphone ne passait pas. Il ne lui restait qu'à s'enfermer dans la voiture et pousser la clim à fond pour ne pas finir desséchée.

Et l'attente commença.

A la mine, tout le monde se préparait à redescendre dans le puits numéro quatre. Steve appela Erin.

  — Le président demande que nous assurions la sécurité de la machine en permanence. Tu peux descendre avec un ou deux hommes ?

  — Oh ! Tu n'y va pas toi-même ?

Elle taquinait son chef mais celui-ci n'apprécia pas trop la mise en boite.

  — Tu sais très bien que je déteste les endroits souterrains. Alors arrête de te foutre de moi et vas-y.

Le ton était impératif. Comme elle fronçait les sourcils en entendant cet ordre direct, Steve ajouta en soupirant :

  — S'il te plaît.

Elle hocha la tête pour exprimer son accord et se dirigea vers le puits après avoir fait signe à deux soldats de la suivre.

Le représentant du président était là, ainsi que Ned Laneri, à la tête de huit mineurs. Erin fut étonnée de l'absence de Christa. Vu son caractère, elle aurait dû être la première sur les lieux. Le représentant du président donna l'ordre de commencer la descente. Elle tenta de protester en arguant que Mademoiselle Kalembert n'était pas encore arrivée. Il lui répondit sèchement.

  — Mademoiselle Kalembert a insisté pour que je sois à l'heure ce matin. Et pourtant elle n'est pas là. Ce n'est pas très professionnel de sa part. Alors tant pis pour elle. De toute manière, maintenant que nous avons trouvé la machine, sa présence n'est plus très utile.

Il avait prononcé ces mots d'un ton énervé, mais un petit rictus au coin des lèvres semblait indiquer qu'il n'était pas fâché d'être débarrassé de la présence de la géologue.

Erin regarda vers l'entrée de la mine mais nulle voiture à l’horizon. Par contre, elle vit Rob, l'artificier, et le héla.

  — Tu peux me remplacer un moment ? Je pense que mademoiselle Kalembert a un problème. Je vais essayer de la contacter.

  — OK, je viens. Ça va me rappeler ma jeunesse, quand j'étais porion dans les mines de Tampiro.

  — Merci.

Erin essaya de téléphoner, mais elle tomba sur la messagerie de Christa. Elle décida alors de prendre une voiture, et de remonter la route en direction de la ville. Elle faillit prévenir Steve, mais la pensée qu'il voudrait certainement y aller lui-même lui déplut.

La route était vide et son appréhension montait au fil des kilomètres. Enfin, au milieu du passage le plus désolé du parcours, elle aperçut un véhicule arrêté.

Dire que Christa fut contente de la voir arriver est un euphémisme. Elle l’accueillit avec enthousiasme.

  — Enfin sauvée ! Mon ange gardien veille une fois de plus sur moi.

Erin ricana.

  — Ange gardien ! Comme tu y vas ! Garde du corps peut-être mais « ange » faut pas pousser.

Elles rirent toutes les deux. La mercenaire reprit :

  — Alors que t'est-il arrivé aujourd'hui ?

  — Une crevaison. C'est idiot, je fais ce trajet tous les jours et je n’ai jamais eu de problème. Aujourd'hui j'étais pressée, alors j'ai taquiné un peu l'accélérateur.

  — C'est à dire ?

  — Heu... cent dix kilomètres/heure, peut être cent vingt.

Erin ne masqua pas sa surprise.

  — Sur cette piste ? Avec cette voiture ?

Christa essaya de se justifier.

  — Oui. La voiture glissait un peu dans les courbes, mais c'était amusant.

  — Amusant ? Dites-moi, madame la géologue, vous êtes pleine de surprises.

La mercenaire se pencha vers la roue martyrisée.

  — Hou ! Elle n'a pas aimé. Tu as du toucher un rocher en bord de piste.

  — Non, j'étais au milieu de la voie. Elle est prévue pour que deux camions se croisent alors j'étais loin du bord.

Intriguée, Erin suivi du regard les traces de la voiture dans la poussière. Elles étaient bien au milieu de la route avant de bifurquer brutalement. Et il n'y avait pas de rocher affleurant à cet endroit. Bizarre.

Se sentant coupable, Christa rajouta des détails.

  — Ça a été très brutal. Le pneus a explosé. Après j'ai fais ce que j'ai pu pour m'arrêter, mais ça a été chaud.

Erin secoua la tête et lança avec un petit sourire ironique :

  — Et bien sûr, tu ne sais pas changer une roue.

  — Si, tout à fait. Mais regarde la roue de secours : elle ne mérite pas son nom, c'est elle qui a besoin de secours. Le pneu est fichu.

La mercenaire examina de près le pneus. Puis regarda les quatre autres.

  — Quelque chose n'est pas clair. Cette roue de secours a un pneus différent des autres. La marque, le dessin de la bande de roulement, la largeur, rien ne correspond à ceux des autres roues.

Elle haussa les épaules.

  — Bon, on verra ça plus tard. Je suppose que tu es pressée de rejoindre la mine.

  — Oui, ils doivent m'attendre...

  — Pas vraiment. Ils sont descendus très vite. Le représentant du président n'avait pas l'air trop surprit de ton absence. Il semblait même s'en réjouir.

Christa attrapa vivement Erin par le bras.

  — Tu veux dire que c'est un coup monté ? On aurait saboté ma voiture pour me retarder ?

Erin haussa les épaules.

  — Je ne sais pas. Mais tout me semble bizarre ce matin. Je suis peut-être parano...

  — Non, je crois que tu as raison. Ce mec m'a semblé louche dès que je l'ai vu. Son air suffisant, sa manière de mépriser tout le monde.. Je l'ai détesté d'entrée. Allez, on y va.

Arrivée à la mine, une nouvelle contrariété attendait Christa : le monte-charge permettant de descendre dans le puits numéro quatre était visiblement bloqué au fond. La jeune femme avait beau passer sa rage sur le bouton d'appel, rien ne bougeait. Erin essaya de la raisonner :

  — Ne casse pas tout, ça ne sert à rien.

  — Mais pourquoi cette putain de cabine ne remonte pas ?

  — Ça doit être une délicate attention du représentant du président. Il a dû verrouiller le système à son niveau. Il n'y a pas d'autre moyen de descendre ? Je vois une échelle sur le coté de la cage.

  — Descendre une échelle sur cinq cent mètres, tu es sérieuse ? De toute façon, vu le temps que ça me prendrait, ils auraient fini le boulot avant que je sois arrivée en bas. Le salaud. Je vais le tuer.

Erin sourit.

  — Je te signale que c'est le représentant de ton client. Alors, si tu veux être payée...

Christa haussa les épaules et commença à faire les cent pas, réfléchissant désespérément à une solution qui n'existait sans doute pas. Erin, de son coté, essaya de joindre Rob avec son talkie-walkie mais sans succès. Vu la profondeur du puits c'était sans doute normal. De guerre lasse la géologue se dirigea vers le bâtiment administratif, pour rejoindre son équipe en train de plier bagages.

Les mineurs ne remontèrent du puits numéro quatre que six heures plus tard. Ils étaient éreintés. Le représentant du président jeta un regard ironique à Christa qui, bien que furieuse, tâchait de faire bonne figure. Elle voulait savoir ce qu'ils avaient fait. Goguenard, l’homme au nez aquilin se contenta de hausser les épaules devant l'avalanche de questions. Mais lorsque la géologue évoqua la possibilité de descendre voir la machine, il s'y opposa sèchement.

  — La machine est emballée. Il n'y a rien à voir. Dés demain on se prépare à la remonter. Quatre mineurs pour aménager les passages étroits sous la direction du contremaître Laneri, plus l'équipe d'Ivanov pour la manutention, et enfin trois hommes de l'équipe de Monsieur Maroco pour assurer la sécurité. Personne d'autre ne serra présent dans le puits, sauf moi.

Ned Laneri la prit à part. Il avait apprécié sa collaboration avec la jeune femme ainsi que la manière dont elle avait défendu l'intérêt des mineurs auprès du président. Il se sentait très mal à l'aise en voyant comment elle était traitée.

  — Ne regrettez rien, mademoiselle, la machine possède une carrosserie enveloppante qui ne laisse rien voir de ses entrailles. C'est sans doute pour ça qu'elle a résisté aux événements. Ce monsieur est assez antipathique mais ça ne change rien.

Le lendemain matin, le travail reprit. La remontée de la machine était particulièrement difficile, compte tenu de son encombrement et de son poids. Il fallait la remonter précautionneusement le long du puits, retaillant ici et là la paroi sur certains passages un peu étroits, ceci sous la menace permanente d'un éboulement, la roche étant toujours très instable. Heureusement, l'équipe de Ruslan était compétente, et Ned Laneri apportait toute son expérience pour lui faciliter le travail.

Le président avait fait sa réapparition sur le chantier et surveillait attentivement la progression de la remontée depuis la surface. Lui, d'habitude si calme, semblait surexcité par cette découverte. Il était devenu une vrai mouche du coche.

L'équipe de Steve n'avait par contre pas beaucoup de travail. Personne ne s'était plus approché des mines et il ne restait qu'à vérifier l'identité des personnes travaillant sur le site, la routine. Steve avait profité de l'accalmie pour discuter plusieurs fois avec Christa. Ils allaient moins loin dans les confidences qu'aux Belles Roches, mais ils se sentaient de plus en plus à l'aise ensemble. Le reste du temps, il collait à Erin, afin d'éviter que celle-ci se retrouve en tête à tête avec la scientifique.

Hugues fut de retour le jour où la machine fut complètement extraite des entrailles de Solera, mais il prévint Christa qu'il repartait tout de suite avec un autre client.

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