One summer's day
Les cigales. Le chant des cigales. Leur crissement m’étourdit mais j’aime ça. Une ébriété sonore, une satiété auditive. Le vert. Le jaune. Le bleu. L’émeraude des arbres mêlé à l’ocre des joncs, liés par l’azur marin. Le sable. Le sable et sa chaleur, le sable et ses étreintes rugueuses, le sable sur mon corps. Beaucoup de sable ; une plage. Une plage où je suis seul, une plage où je suis accompagné.
Tintements au vent. Des clochettes. Des clochettes dans ses cheveux. Ses cheveux suivent le courant, ils ondulent, ils dansent. Danser sur la musique, sur les pépiements des oiseaux. Le chant des cigales. Un concert, une symphonie, une harmonie. Je me sens bien.
Les vagues. Les vagues comme des draps, l’océan comme un linceul. Le calme. Le calme paisible, la sérénité de l’accompli, la tranquillité du à faire. Nos gestes. Nos gestes comme des chorégraphies, on danse, on virevolte. Caresse. Ma main contre la sienne. Un contact éphémère, nos peaux jointes comme un papillon.
Un vol. Un sourire qui fait voyager, voyage métaphysique au-dessus de la Terre. Parmi les astres. Une étoile. Son sourire comme le regard d’un ange. Arc-en-ciel. Mille couleurs entre mille gouttelettes et nous en-dessous. L’eau. L’eau qui gronde, l’eau qui dort, l’eau qui nous absorbe. Couverture.
Où sommes-nous ? Nous sommes là, nous sommes sur Terre. Dans ses yeux. Plongeon dans ses iris, visite ses pensées. Elle est heureuse. Je suis heureux. Sensation. Ses doigts sur ma paume, toucher de velours, grâce soyeuse. Ma main dans la sienne. Rapprochement. Avancée des corps, transcendance sensuelle. Les gouttes sur sa peau. Les chatoiements de l’océan. Lumière et éternité. Trop bref. Ses lèvres contre les miennes, baiser divin, baiser infini. Notre promesse. Éveil.
La première chose que je vis fut elle. La première chose que j’entendis fut un chant. Les cigales.
ここから波音
きこえぬほどの
海の青さの
D’ici on n’entend pas
le bruit des vagues
le bleu de la mer
Hosai
閑さや岩にしみ入蟬の聲
Silence.
Le cri des cigales
Creuse les rochers.
Bashô
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