XIX. En apnée
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En apnée
Il y a sur mes yeux une mer de cristal
Brisé. Elle corrompt ma vision d’alcyon,
Mon nid errant s’échoue sur les mornes hauts-fonds ;
De ces gris écueils, sourd mon roulis lacrymal.
Il y a sur mon corps des collines de plomb
Coulé. Il construit des dolines, m’avale,
Me brûle, me bouscule à l’orée du haut-mal ;
C’est une carapace altérant ma raison.
Enterré, submergé, je me perds sans soleil,
Seuls de pesants sommeils suivis d’amers éveils ;
Le soir vient, je noircis, et mon cœur se salit.
Tel Dédale ou Orphée, je m’envole ou m’enfuis,
Sourd, aveugle, écorché, je nargue la nuit ;
Fier que jamais la mort ne vaincra ma folie..
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